Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Professionnalisme : Youcef Belaïli ou les carences d'un système

par Kamel Mohamed

La suspension pour deux années fermes du milieu de terrain de l'USM Alger, Youcef Belaïli, est un coup fatal pour le joueur, son club et le football algérien. Le joueur allait être sélectionné pour les deux prochains matches amicaux de l'équipe nationale contre la Guinée et le Sénégal, le mois d'octobre prochain.

 Le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, a précisé que «Belaïli n'a pas consommé de médicaments pour se doper, mais plutôt des produits prohibés», sans apporter d'autres précisions. Il s'agirait donc de stupéfiants, à savoir de la drogue ou du cannabis dans la mesure où Kerbadj a précisé que Belaïli «n'a pas consommé des médicaments et donc des produits dopants». Selon le président de la LFP, la FAF a reçu lundi une correspondance de la CAF pour lui signifier la suspension du joueur. Ce dernier a également reconnu les faits qui lui sont reprochés, suite au contrôle antidopage inopiné subi à l'issue du match MCE Eulma-USM Alger (0-1), disputé le 7 août dernier, dans le cadre de la phase de poules de la Ligue des champions d'Afrique, a expliqué Kerbadj. Le président de la LFP a précisé aussi que le joueur a renoncé au droit d'effectuer l'analyse de l'échantillon B comme le prévoit la réglementation, d'où sa suspension pour deux années. Du fait de ce refus, Kerbadj a expliqué «qu'au cas où Belaïli introduit un recours, il n'obtiendra pas gain de cause et sa sanction sera aggravée». Qualifiant ce qui arrive au joueur de «catastrophique pour l'USMA» qui s'apprête à disputer le match aller de la demi-finale de la Ligue des champions d'Afrique, le président de la LFP a reconnu que c'est une «perte pour le football algérien». Il a ajouté aussi qu'il s'agit d'une «sanction individuelle et l'USMA n'est pas responsable du comportement du joueur». En d'autres termes, le club ne sera pas sanctionné. Mahfoud Belaïli, le père du joueur, a pour sa part démenti les informations faisant état que son fils a consommé des produits prohibés, précisant qu'il joue dans le haut niveau depuis plus de six ans sans qu'il y ait le moindre accroc. Toutefois, ce qui est arrivé à Belaïli (23 ans) engage la responsabilité de son entourage immédiat, notamment son club et surtout son manager, qui n'est autre que son père. Le joueur perçoit un salaire mensuel de l'ordre de 5,5 millions de dinars (550 millions de centimes), soit plus d'un demi-milliard de centimes. Son manque d'engagement et l'absence d'une hygiène de vie l'ont amené à commettre des erreurs de jeunesse. En ce sens, il sera difficile pour le joueur de maintenir le même niveau de compétitivité pour revenir avec la même forme dans deux années ! Regrettable.