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Les études d'orientation concernant les projets de forêts
récréatives ont été confiées aux communes territorialement compétentes, a-t-on
appris auprès du conservateur des forêts de la wilaya, Bouziane Abdelkrim. Ce
sont les APC, précise-t-il, qui auront à prendre en charge le financement de
ces études sur la base d'un cahier des charges. Toutefois, jusqu'ici, aucune
municipalité n'a mené à bout cette démarche technique, selon la même source. En
fait, depuis l'annonce officielle le 16 juin dernier du projet de création de
16 forêts récréatives, dont le choix des sites a été déjà fait, à partir de la
tribune de l'APW à l'occasion de la 3ème session ordinaire 2015, le dossier n'a
pas significativement évolué. Les dossiers revêtant un caractère prioritaire au
titre de la rentrée sociale ainsi que les repositionnements et les
réajustements en matière de gestion locale dictés par le gouvernement dans le
sillage des mesures préconisées, pour faire face à la délicate conjoncture
économico-financière que traverse le pays, semblent avoir relégué au second
plan le projet des forêts récréatives. Même si, côté institutionnel, on parle
plutôt d'une démarche pondérée et à pas comptés, soulignant que les pouvoirs
publics locaux veulent aller de l'avant, mais avec lucidité et retenue, dans
cette « nouvelle » expérience. «Disposer d'un arsenal législatif complet, y
compris le régime juridique et les textes d'application de décrets exécutifs,
ne suffit pas pour concrétiser avec succès un dispositif. Encore faut-il savoir
faire preuve de bonne gouvernance et mettre au point une stratégie
intelligente», analyse le premier forestier de la wilaya. A priori, la wilaya
d'Oran a déjà fait le plus dur dans cette démarche : créer un consensus social
autour de ce projet. Annoncé (par des sources officieuses locales) au pire des
moments, dans un contexte politico-médiatique marqué alors par l'histoire
d'interdiction de la concession des plages, qui avait pris les relents d'une
vraie compagne « anti-concession » menée par l'Intérieur pour rétablir l'accès
et le droit de jouissance libres et gratuits pour les citoyens sur cet espace
public, le projet de mise en concession des forêts récréatives à Oran avait, on
s'en souvient, provoqué une levée de boucliers chez certaines associations « vertes
». On entrevoyait entre les lignes fines de cette annonce des arrière-pensées
de privatisation du domaine forestier, périurbain notamment, à des fins
inavouées. En clair, on voyait venir, à pas feutrés, une bétonisation
dévoratrice, sous l'étendard caché de la promotion immobilière.
Or, ce temps de suspicions est révolu, à la faveur d'une série de rencontres tenues, à partir de différentes tribunes (conseil de l'exécutif, session APW, audiences accordées aux représentants des associations, à caractère écologique, en premier lieu, entre autres), par le chef de l'exécutif et le président de l'APW, où des précisions et des éclairages ont été apportés sur le dossier. Etre associées dans la démarche, notamment à travers leur consultation dans le processus de prise de décisions : les associations n'en demandent pas plus. Le wali avait précisé, par ailleurs, que « les 16 sites proposés font partie de sections forestières à densité de bois très faible, situés en périmètre urbain ou suburbain et non pas à l'arrière-fond dense et touffu du patrimoine forestier de wilaya, totalisant en tout et pour tout 233 hectares sur les 41.302 que compte le territoire local », soit un maigre « ratio » de 0,56%. Pour sa part, le conservateur des forêts qui préside de par son poste le secrétariat de ladite commission, précise que « conformément au décret exécutif n°06/386 daté de 19 octobre 2006, fixant le régime juridique de l'autorisation d'usage pour les forêts récréatives ainsi que les conditions et les modalités de son octroi, et suite à la parution de la circulaire interministérielle n°156 du 10 février 2015 relative à la mise en application du décret en question, le wali a mis en place une commission chargée du choix de sites à proposer, composée de membres de l'APW, directeurs exécutifs de l'environnement, du tourisme, ainsi que des instances locales des APC et des daïras et de la société civile. Cette commission a dressé une liste de 16 forêts récréatives à proposer ». Il s'agit, selon le même responsable, des forêts de Aïn Franine (5 ha) et Bir El-Djir (15 ha), Montagne des Lions (10 ha), Hassi Ben Okba (17 ha), forêt d'El-Kerma côté aéroport (16 ha), El-Kerma côté showrooms (16 ha), forêt d'Es Sénia (10 ha), forêt de Ras El-Aïn, à Gdyel côté carrières (18 ha), Plateau Moulay Abdelkader I, à Arzew (30 ha), Plateau Moulay Abdelkader II, à Arzew également (5 ha), forêt Medabra à Mers El-Hadjadj (15 ha), Madagh à Aïn El-Kerma, côté rivage (11 ha), côté Sidi Cheikh (19 ha), Msila (10 ha), Aïn Khdidja à Mers El-Kébir (20 ha), Sidi Ghanem, Tafraoui (16 ha). M. Bouziane fait savoir, en outre, qu'en raison de l'indisponibilité de fonds dans son département, il a été décidé de confier la confection des études d'orientation pour chaque forêt par le biais des communes territorialement compétentes, sur la base d'un cahier des charges qui leur a été remis, élaboré avec le concours d'un BET spécialisé. Après l'élaboration de ces plans d'études orientées, les sites retenus seront soumis à l'approbation de la commission. Un appel de manifestation d'intérêts sera lancés à destination des concessionnaires. Le prix de concession étant défini par voie réglementaire, selon un nombre de paramètres. La procédure de sélection des soumissionnaires sera finalisée par la remise d'une décision d'attribution à titre de concession par le wali (par ailleurs président de la commission), et ce pour un usage destiné à la récréation, la détente, les loisirs et l'écotourisme. |
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