|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Après le démarrage du championnat et la fin de la période des
transferts estivaux, les présidents de clubs se mettent à parler de la crise
financière qui les guette. A l'évidence, ils exigent davantage d'aides
financières de l'Etat, alors que le processus de l'instauration du
professionnalisme dans le football algérien entame sa sixième année. Pour les
présidents des clubs algériens le professionnalisme signifie augmentation des
aides de l'Etat, d'où leurs exigences voraces en matière de financement. Des
présidents de club sont actuellement en contact afin de provoquer des réunions
avec la LFP et la FAF dans le but d'exiger que «tous les clubs professionnels
algériens soient mis sur le même pied d'égalité». Ces présidents dénoncent le
financement «sélectif» de l'Etat pour certains clubs, à savoir le MCA, la JSS
et le CSC qui sont parrainés par la société nationale Sonatrach et ses
filiales. Le président de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar et celui de la JS
Kabylie sont en train d'activer dans les coulisses pour provoquer des réunions
avec la LFP et la FAF. IL s'agit pour eux de «dénoncer cette situation»,
exigeant que «la rente publique» soit répartie de manière équitable. L'autre
sujet qui tient à cœur aux présidents de club consiste en le plafonnement des
salaires des joueurs. Il y a deux années, il était question de plafonner les
salaires afin de réguler le marché des transferts et éviter l'inflation
provoquée par des clubs plus nantis que les autres. Les salaires des
footballeurs internationaux devraient être plafonnés à 1,2 million DA (120
millions de centimes) et ceux des autres joueurs à 800 000 DA (80 millions de
centimes). Cette disposition n'est pas appliquée par la FAF et la LFP dans la
mesure où elle ne figure pas dans la réglementation de ces deux structures de
gestion du football national. Il faut relever que le plafonnement des salaires
contraste avec les règles du professionnalisme. A cet effet, des clubs ont
refusé l'option du plafonnement, à l'exemple de l'USMA qui relève du groupe privé
ETRHB. L'USMA a les moyens financiers de recruter des joueurs et le
plafonnement des salaires ne l'arrange pas. Il en est de même pour le MCA qui
dispose d'un financement lui permettant de recruter à sa guise, à l'exemple du
joueur du MCEE, Derardja, dont le montant du transfert est de 30 millions de
dinars (3 milliards de centimes).
Cela avait «choqué» plusieurs clubs qui ne disposent pas de moyens de renforcer leurs effectifs. C'est dans le but de corriger ces «injustices» que des clubs mènent des consultations en vue de se concerter avant de se réunir avec les présidents de la FAF et de la LFP. Toutefois, ces mêmes présidents de clubs comptent demander à la FAF et à la LFP de reporter l'échéance de paiement des charges sociales et fiscales. Autrement dit, ils veulent maintenir l'opacité sur la gestion des clubs, sachant que le payement des charges sociales et fiscales signifie une gestion saine et transparente. Ces louvoiements de la part des clubs, avec un silence complice des autorités sportives et du football en Algérie, sonnent l'échec de l'instauration du professionnalisme dans le football. La FAF, au même titre que ceux qui s'étaient succédés, jusque-là, à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, ont échoué dans ce grandiose projet qui a mobilisé des finances colossales dilapidées par les clubs. |
|