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USTHB : Un record de 8 577 nouveaux inscrits cette année

par Mohamed Mehdi

L'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB) a enregistré un «record» de «8 577 nouveaux bacheliers» inscrits cette année, a déclaré le recteur de cette institution, M. Benali Benzaghou, lors d'une conférence de presse organisée hier. «C'est une rentrée qui est marquée par une pression en terme d'effectifs», affirme-t-il.

Une situation à laquelle l'Université s'attendait, compte tenu du nombre de candidats au baccalauréat de l'édition 2014-2015. En tout, l'USTHB accueille en cette rentrée 2015-2016 quelque 12 650 (dont les redoublants) inscrits en 1ère année de licence (L1), répartis en «82 sections» de «155 étudiants» en moyenne, selon les chiffres avancés par le recteur. Ce chiffre est appelé à augmenter puisque l'Université a enregistré 2 200 demandes de transferts et de changements de filières. Il rappelle que ces demandes de transferts seront traitées «automatiquement» selon les «minima» de chaque filière.

Pour l'ensemble de trois années de licence, l'USTHB compte 27 000 étudiants. A ceux-là, il faut ajouter les 9 000 inscrits en Master et 3 500 en formations doctorales. Au total, l'établissement universitaire comptera pas moins de 39 000 inscrits cette année. «Je ne connais pas dans le monde des universités des sciences et technologie avec de tels effectifs. Nous ne pourrons pas chaque année recevoir 4000 à 5000 étudiants en plus de nos capacités», affirme M. Benzaghou, d'où la nécessité, selon lui qu'Alger soit dotée «d'un autre établissement universitaire dédié aux sciences et à la technologie». Il rappelle, au passage, qu'il existe un projet d'une université technologique à Sidi Abdallah qui connaît un «retard».

LES COURS ONT DEMARRE

Selon M. Benzaghou, les cours à l'USTHB ont démarré «dès le 6 septembre, partiellement dès la première semaine, avec une montée en cadence progressive». Le calendrier académique, affiché depuis plusieurs semaines sur le site web de l'université, annonce «16 semaines au 1er semestre» et «15 semaines au 2e semestre».

Devant un effectif aussi important, l'Université compte «utiliser les pleines capacités de la plage horaire». Ainsi, les cours, les TD et les TP seront assurés «de 8h à 17h50» du samedi au jeudi. M. Benzaghou estime qu'avec la ligne du tramway qui passe juste à côté de l'université, sans compter le train, et les bus du COUS, les moyens de transports seront assurés pour les étudiants dont l'emploi du temps s'étale jusqu'à 17h50. L'USTHB a également évoqué la question de la sécurité aux alentours de l'enceinte universitaire avec les responsables concernés.

PRES DE 8 500 DIPLOMES EN 2014-2015

Pour la précédente année universitaire, l'USTHB a livré un effectif global de 8 479 diplômés, dont 5 239 licences et 3 240 masters. A ceux-là, il faut ajouter 123 doctorats en sciences et 23 doctorats LMD, 141 magisters, et 37 diplômes de post-graduation spécialisée (PGS). Pour rappel, les PGS sont des formations assurées par l'université à la demande de «partenaires économiques», explique le recteur. Elles sont destinées à des «cadres d'entreprises» qui «ont le niveau minimum d'ingénieur». Parmi les PGS de l'année écoulés, ont compte des diplômés des Assurances, de la Protection civile, de la Police scientifique. Pour cette nouvelle année, 92 postes PGS sont prévus avec les Assurances, l'Habitat et Sonelgaz, précise encore le recteur de l'Université de Bab Ezzouar.

UN PLAN DE DEVELOPPEMENT «NUMERIQUE» ET DE «RECHERCHE»

Outre les activités pédagogiques de l'établissement, le secteur de la recherche et celui du numérique font partie des principaux axes des projets de l'USTHB. Après celui de 2010-2014, l'établissement s'est doté d'un projet de plan quinquennal de développement pour la période 2015-2019. Ce plan comprend, dans son volet recherche scientifique, plusieurs projets, dont certains ont été lancés. Il s'agit, entre autres, d'un «plateau technique d'analyses physico-chimiques», lancé en 2013, et dont le bâtiment devant l'accueillir est pratiquement réalisé. Il ne reste, selon M. Benzaghou, que les équipements. Ce «plateau technique» permettra «d'éviter les déplacements de chercheurs algériens à l'étranger», et sera également un support régional pour des chercheurs d'autres pays. L'USTHB prépare également un appel d'offres pour «80 laboratoires de recherche».

Dans la partie «numérique» du plan 2015-2019, l'USTHB veut assurer une meilleure visibilité sur le Web. Elle s'est déjà dotée d'un «espace internet de 300 postes pour les étudiants», une «maison de la science (pour les manifestations scientifiques)», inaugurée en avril dernier, et prévoit la réalisation d'un «centre d'enseignement intensif des langues».

Le recteur de l'USTHB reconnaît que si en matière de gestion (inscriptions, affichage des emplois du temps, des dates et des résultats des examens et des délibérations, et autres espaces numériques), l'établissement a fait de grands pas, «il reste qu'en matière pédagogique, il reste beaucoup de choses à faire». Selon lui, le site Web mériterait d'être mieux développé et enrichi par la mise à la disposition des étudiants des cours et autres supports didactiques.

RANKING

En évoquant la question du développement des capacités numériques de l'USTHB, Benali Benzaghou a ouvert une parenthèse sur les «classements» des universités algériennes dans le monde que la presse nationale évoque régulièrement, se basant sur des «ranking» publiés sur le Web. A propos de certains classements mondiaux, le recteur de l'USTHB estime que son établissement ne «se sent pas concerné par le «Shanghai Ranking» dont les critères sont «la publication dans des revues comme Science» ainsi que l'existence de «prix Nobel» au sein de l'université. Par contre, il estime que le classement Webometrics.com, qui «se base essentiellement sur la présence de l'université sur le web», peut aider l'USTHB à améliorer sa «visibilité» sur le Net. D'ailleurs, «en un an, l'université a gagné 4 400 places», explique-t-il pour mettre en évidence les efforts consentis pour améliorer le classement de son établissement.

Revenant sur le classement d'août 2015 de webometrics, il rappelle que «l'USTHB est classée première en Algérie, 6e en Afrique du Nord, après cinq universités égyptiennes, et devant toutes les universités marocaines et tunisiennes». Il rappelle aussi que l'USTHB est classée 1784e sur 24 000 établissements cités par webometrics, soit dans «la tranche des supérieure des 10%». Et pour illustrer, il explique : «Si nous étions dans une classe de 40 élèves, nous serions parmi les 4 premiers».