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FAF - Restriction du nombre de licences : Les entraîneurs uniques victimes

par Kamel Mohamed

Les entraîneurs sont les premières victimes des présidents des clubs algériens, lesquels font face à des situations critiques et à la pression de la rue, en ce début de saison. Cette pression est pourtant le fait même des présidents de club, lesquels avaient exagéré, à l'intersaison, dans leurs promesses de jouer le titre. De ce fait, on s'était retrouvé au début du championnat avec les 16 équipes de la Ligue 1 qui prétendaient jouer le titre ! A l'évidence, cela avait enthousiasmé et galvanisé les supporters, lesquels se sont retournés contre leurs équipes favorites, dès les premières contre-performances. Pour fuir cette forte pression, les présidents de club, qui avaient promis monts et merveilles, s'étaient ainsi retrouvés dans la contrainte de limoger les entraîneurs. Alors que le championnat n'en est qu'à sa 4e journée, plus de la moitié des clubs se sont déjà séparés de leurs entraîneurs. C'est la JSK qui avait ouvert le bal avec le limogeage de Mourad Karouf. La deuxième victime a été l'entraîneur du MC El Eulma, Hadjar, suivi par Abbès d'Aïn Fakroun. Le limogeage le plus spectaculaire est sans doute celui d'Omar Belatoui qui a été démis de ses fonctions par la direction du RC Relizane malgré des résultats acceptables et juste après une victoire en déplacement. Belatoui a été démis de ses fonctions à son insu, durant la mini trêve observée par le championnat. Billal Dziri a connu le même sort au RC Arbaâ, de même que Iaïch au NAHD. Le dernier à avoir jeté l'éponge est l'entraîneur de Béjaïa, Alain Geiger, alors que d'autres entraîneurs restent en sursis, notamment Simondi de la JS Saoura et Artur Jorge du MC Alger qui semblent être les prochains sacrifiés des présidents de ces clubs ! Madoui est également en sursis malgré le renouvellement de confiance de son président Hacen Hammar. Ces limogeages sont préjudiciables pour plusieurs entraîneurs qui risquent de se retrouver au chômage en raison des nouvelles dispositions de la FAF, consistant à ne délivrer que deux licences par saison à chaque entraîneur. Dziri qui a été limogé du RC Arabaâ et Bouzidi de l'O. Médéa ont déjà consommé leur deuxième licence dans la mesure où ils sont en poste au NAHD. En cas de limogeage, ces deux techniciens ne pourront plus exercer dans le championnat algérien et doivent attendre la nouvelle saison. C'est le cas de tous les techniciens qui ont démissionné ou qui ont été limogés. C'est dire que les techniciens algériens risquent de tomber dans la précarité à cause du diktat des présidents de club, lesquels ne s'empêchent pas de sacrifier, sans aucun état d'âme, leurs entraîneurs, pour calmer les supporters ou ce qui est appelé en Algérie «la rue». Il faut aussi relever le manque ou l'absence de solidarité des entraîneurs qui ne disposent pas d'association. Il y a aussi la responsabilité de la FAF qui est engagée, sachant que c'est elle qui a interdit aux techniciens de bénéficier de deux licences par saison. Elle aurait pu créer un cadre en son sein pour permettre aux entraîneurs de se rencontrer et concerter au lieu de les jeter en pâture aux présidents de club.