
Qu'en est-il de l'acte d'investir dans la wilaya de Tébessa, état
des lieux et perspectives ? Tel a été l'objet de la séance de travail qui vient
de se dérouler, regroupant toutes les parties concernées, de près ou de loin,
par ce dossier sensible, dans tout projet de développement local. C'était la
deuxième rencontre, après celle organisée avec les bureaux d'études, selon le
wali, Ali Bouguerra. D'emblée, ce dernier a indiqué la dissolution du fameux
Calpiref et son remplacement par un organisme où sont représentés la direction
de l'industrie, des biens de l'Etat et du secteur concerné par le projet
d'investissement en question. Cette rencontre s'inscrit aussi dans le cadre de
la répartition des tâches, la fixation des objectifs et la mise en place de
nouveaux mécanismes de l'investissement et surtout la cohérence. Le 1er
responsable a dit solennellement que beaucoup d'errements et d'insuffisances
caractérisent encore la démarche effectuée par les porteurs de projets
d'investissement, auprès des administrations concernées, «un véritable parcours
du combattant», dit-il. Et les statistiques le confortent dans sa thèse : sur
les 1.516 projets d'investissements, tous créneaux confondus, 800 sont toujours
non localisés, 130 ont obtenu les actes de concession du foncier; parmi ces
derniers, 14 projets sont lancés. « Une cadence de traitement des dossiers très
lente, due au manque de coordination entre les entités administratives
impliquées dans ces opérations », ajouta le même responsable. A ce sujet, le
wali a annoncé que d'ici la fin de l'année en cours, tous les projets
d'investissement agréés seront localisés. M. Ali Bouguerra citera une autre
catégorie, de ceux qui ont l'agrément et la localisation et qui, faute d'actes
de concession du foncier, poireautent depuis 3 ans; « une autre bureaucratie »,
lança-t-il. Celui-ci dira que la nouvelle démarche d'investissement s'articule
autour d'une approche et une vision sectorielles et ce, dans le cadre du
programme de développement de la wilaya. Quant au plan d'investissement, il est
orienté sur des secteurs prioritaires, comme l'agroalimentaire, les industries
de transformation, les matériaux de construction, entre autres, ainsi que les
industries manufacturières. A ce sujet, le wali, animateur de la séance de
travail, a déclaré que pas moins de 11 arrêtés d'exploitation de sablières et
de carrières ont été tout simplement annulés. « On n'est pas une wilaya où l'on
vient pomper ces matériaux détritiques, on va mettre de l'ordre dans ces
activités, donc réorienter certains projets d'investissement ». L'encouragement
des projets d'investissement dans le tourisme, en hôtellerie par exemple, selon
un schéma directeur, une référence encore en retard, afin de mettre en valeur
les potentialités existantes. Enfin, le secteur de la santé avec en projet la
création d'un centre d'imagerie médicale à Bir El Ater. 1.000 projets
d'investissement seront régularisés en 2016, selon la nouvelle formule, un
investissement porteur et créateur de valeur ajoutée, la priorité étant
accordée aux investisseurs locaux et la main-d'œuvre locale. Fini le travail
stéréotypé de certains bureaux d'études, « ce qui m'intéresse, un bon
promoteur, une bonne fiche technique, on ne doit pas faire l'amalgame entre un
investissement et le foncier », rétorqua le wali. Enfin, ce dernier s'est
interrogé sur le rôle de l'ANDI (Agence nationale de développement de
l'investissement) qui doit « investir » dans l'information des postulants, à
travers son guichet unique, en facilitant les procédures administratives. En
donnant la parole à certains investisseurs porteurs de projets, de laiterie, de
clinique ophtalmo, ceux-ci ont soulevé des problèmes de localisation de sites,
de permis de construire ou encore de litige sur le foncier. Une rencontre
d'information très instructive pour tous, qui en appellera d'autres, afin de
mettre le socle juridico-administratif et technique d'un créneau, qui, selon la
stratégie des pouvoirs publics, fera la seule issue en ce temps de restrictions
budgétaires, autrement dit, une orientation salutaire pour un pays qui table
sur d'autres ressources, autres que les recettes pétrolières.