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Education : A propos des recalés au bac

par Yazid Alilat

Globalement, la rentrée scolaire 2015-2016 s'est déroulée «dans de bonnes conditions», a estimé hier, mardi, Nedjadi Msseguem, Inspecteur général au ministère de l'Education nationale. «La majorité des établissements scolaires ont ouvert leurs portes et les cours ont démarré normalement, sauf pour quelques régions à l'intérieur du pays où a été constaté l'absence des nouveaux enseignants», a-t-il précisé, à la radio nationale. Selon lui, le chiffre est minime, et il y aurait «une vingtaine d'écoles primaires, dans les zones déshéritées où il y a un manque d'enseignants. On cible ces zones pour les pourvoir en enseignants», a-t-il promis.

Pour autant, les récurrents problèmes d'inscription des élèves, dans les différents paliers, notamment pour le primaire et le secondaire, sont revenus, cette année, hanter les parents d'élèves. En fait, «les inscriptions étaient terminées, à fin mai, en globalité, et les écoles primaires n'avaient pas de problèmes majeurs à signaler par les directions de l'Education. Le problème est relatif aux élèves qui redoublent en Terminale», a-t-il expliqué, signalant, dans la foulée, qu'il y a eu une instruction du ministère pour faciliter l'opération. Cependant, «souvent, ce sont des élèves âgés de 22 à 24 ans : situations qui existent sur le territoire national», a déploré M. Msseguem.

Sur la question de la non prise en compte, par certains lycées, d'une instruction de la ministre de prendre en charge les élèves qui ont échoué au Bac, l'Inspecteur a, seulement, indiqué que c'est le conseil de classe qui est souverain, concernant cette question. Il y a l'assiduité, les notes et la discipline de l'élève, qui entrent en jeu». Mieux, «au Secondaire, ce n'est pas un droit consacré par la Constitution», estime t-il, avant de relever que «même pour le cas d'un élève qui n'a pas doublé (critère exigé par la ministre) est que (toujours) c'est le conseil de classe qui est souverain». M. Msseguem suggère, ainsi, que les conseils de classe des lycées passent outre l'instruction de la ministre de l'Education et donnent une seconde chance à ceux qui ont échoué au Baccalauréat. Il précise, en fait, qu'«il y a une réglementation, et le conseil de classe a toute la latitude pour étudier ces cas. Il a une équipe d'inspecteurs qui planche sur cette question», a-t-il ajouté, avant de concéder, du bout des lèvres, que «si vraiment le conseil de classe refuse, pour des considérations hors scolaires, les parents peuvent faire des recours».

Sur la prime de scolarité (3.000 DA) octroyée aux enfants démunis qui arrive souvent, si ce n'est toujours, en retard, il a déclaré que «la procédure est complexe: il y a une commission de daïra qui traite les dossiers, fait la liste et la transmet au chef d'établissement, outre que souvent il n'y a pas d'argent, ce qui fait que cette prime n'est pas allouée, à temps, aux enfants nécessiteux», a-t-il expliqué, suggérant «qu'un organe indépendant prenne en charge cette question». Par ailleurs, l'Inspecteur général au ministère de l'Education nationale a souligné, sur la violence dans les établissements scolaires, qu'«il y a une prise de conscience sur ce phénomène avec le lancement d'un programme de formation et de sensibilisation, autant pour les enfants que pour les enseignants», affirmant, en outre, il y a un «programme, très important, engagé avec les structures de l'Etat pour contrer ce phénomène». Quant à la surcharge des classes, il a admis que ces situations existent et que la seule solution pour les contrer est de mettre en place le système de la double vacation. A Alger-ouest, 6% des 350 classes sont en double vacation, a-t-il reconnu avant d'imputer ce phénomène, au retard dans la réalisation des programmes de constructions scolaires, alors qu'en face, on assiste à une hausse du nombre d'enfants à scolariser. «Toutes nos prévisions ont été faussées par le retard dans la livraison des constructions scolaires», concède t-il. Par ailleurs l'Inspecteur appelle les parents d'élèves à dénoncer la pratique de certains enseignants de recourir aux cours payants des élèves, hors-circuit scolaire.

«Nous savons que cette pratique existe et les parents (d'élèves) sont complices parce qu'ils y adhèrent», a-t-il affirmé, estimant qu'il faut «dénoncer cette pratique». «Nous demandons aux parents de dénoncer ces pratiques», a préconisé l'Inspecteur général du ministère de l'Education nationale, qui a promis que ; «l'administration sévira contre ces agissements».