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Affaire Ali Mecili : Le FFS remet en cause la partialité de la justice française

par Z. Mehdaoui

Le verdict rendu par la cour d'appel de Paris (France) le 10 septembre dernier soulève l'ire du Front des forces socialistes (FFS) qui accuse la justice française de vouloir étouffer une affaire éminemment politique.

«Pour le FFS, il s'agit d'un verdict éminemment politique, un verdict qui consacre le déni de la vérité et la prééminence de la raison d'Etat sur la justice et les droits de l'Homme», indique un communiqué de ce parti qui note que par cette décision, la justice française se distingue, une nouvelle fois, par sa partialité dans le traitement de cette affaire et assure l'impunité totale à l'assassin et aux commanditaires présumés. Le FFS, qui dénonce le non respect des droits et des faits dans le traitement de cette affaire par les tribunaux français, évoque par ailleurs sans ambages «des raisons d'Etat» qui ont motivé le verdict rendu par la cour d'appel de Paris. «Le FFS rappelle qu'il s'agit d'un assassinat politique et que ce verdict n'est qu'une tentative d'une clôture politique et non judiciaire de l'affaire», ajoute le communiqué qui souligne que le parti se joint à la famille Mecili, conteste et dénonce, avec la plus grande force, la décision de la cour d'appel de Paris. Le communiqué, parvenu à notre rédaction, s'interroge par ailleurs sur «les dessous d'une telle décision» en accusant clairement que le verdict n'est en fait «qu'une vente concomitante entre la France et l'Algérie pour étouffer cette affaire».

Assassiné le 7 avril 1987 à Paris, Ali André Mecili était l'un des compagnons politiques de l'ancien président du FFS, Hocine Aït Ahmed. Ce dernier, depuis son exil en Suisse, a toujours accusé le pouvoir algérien d'avoir «fomenté» cet assassinat.

L'affaire avait refait surface, pour rappel, en 2007, quand la justice française avait lancé deux mandats d'arrêt contre Abdelmalek Amellou, soupçonné d'être l'auteur de l'assassinat et un certain Mohamed Ziane Hasseni, cité comme étant un «officier des services secrets algériens». Ce dernier sera arrêté un an plus tard à l'aéroport de Marseille, puis mis en examen pour «complicité d'assassinat», mais l'enquête avait conclu à une «méprise» puisque Hasseni était en fait un diplomate algérien. Ce dernier a bénéficié d'un non-lieu en 2010, ce qui a permis le «dégel» des relations algéro-françaises qui sont passées par une phase de turbulences. 30 années après les faits, la famille Ali Mecili continue de soupçonner un «crime d'Etat».

Dans le même communiqué signé par le premier secrétaire, Mohamed Nebbou, le FFS dit, avec l'ensemble de ses militants, et l'ensemble de ses militantes, continuer à apporter son soutien indéfectible à la veuve d'Ali Mécili et ses enfants dans leur combat permanent pour la vérité et la justice. «Le FFS soutiendra la famille Mécili dans toute action pouvant rendre justice dans cette affaire», conclut la même source.