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Bakhti Belaïb, de retour au ministère du Commerce, veut sévir, à
défaut moraliser la profession. C'est un peu dans cette perspective de
régulation et de moralisation des activités commerciales qu'il a lancé une
sévère mise en garde à tous les opérateurs qui ne répercutent pas sur le marché
local la baisse des prix sur les marchés internationaux des produits
alimentaires et agroalimentaires importés.
Dans une note d'analyse sur les prix de ces produits importés par les opérateurs algériens, il a sévèrement critiqué le comportement de ces opérateurs et commerçants qui ne répercutent pas sur le marché interne et au consommateur la baisse des prix sur les marchés des matières premières des produits. Durant le 1er semestre 2015, presque tous les produits alimentaires et agroalimentaires, ainsi que des produits industriels, ont vu leurs prix baisser sur le marché international. Pour autant, les prix sur le marché national n'ont pas enregistré de répit avec des hausses surréalistes. Ainsi, selon cette note du ministère du Commerce, les prix d'achat des matières premières destinées à l'industrie agroalimentaire, sauf pour le blé dur (+26%) et de quelques huiles alimentaires brutes (entre +16% et 80%), ont reculé. Il s'agit notamment des prix à l'importation pour la poudre de lait (-42%), de 19% pour le maïs, de 15% pour le blé tendre et de 6% pour les sucres roux. Des baisses importantes des prix moyens sur les marchés internationaux ou nationaux ont été également enregistré pour les produits de large consommation, dont le riz (-44%), le lait infantile (-23%), le sucre blanc (-17%), le triple concentré de tomate (-6%) et les pâtes alimentaires et couscous (-2%). Seuls les cafés non torréfiés (+3%), le thé (+8%) et le concentré et double concentré de tomate (9% et 25%) ont vu leurs cours augmenter durant cette période. Par contre, les prix moyens des lentilles ont bondi à 32%, alors que les prix des haricots secs ont chuté de 31%. Les évolutions des prix pour les viandes restent contrastées, avec une baisse de 5% pour les viandes bovines réfrigérées et ceux des poissons congelés (-34%) alors que ceux des viandes bovines congelées et ceux des crustacés congelés ont augmenté respectivement de 12 et 24%. En outre, les prix à l'importation du ciment ont enregistré une baisse allant de 3 à 9%, signale également le ministère du Commerce. Le ministre du Commerce avait sévèrement critiqué le comportent mercantile des importateurs et opérateurs évoluant dans le circuit des produits alimentaires et agroalimentaires. Il leur a pratiquement lancé un avertissement avant sanctions pour qu'ils répercutent sur le marché intérieur la baisse des prix opérée sur les marchés internationaux des matières premières. «Il faut que nous revenions sur une certaine orthodoxie où il y a des règles. Le fait de ne pas répercuter la chute des cours est une infraction», a averti le ministre lors d'une réunion avec les services des douanes, indiquant qu'il avait demandé à ses services de saisir les opérateurs concernés afin de répercuter les baisses sur le marché national. Avant d'affirmer : «Comme ils avaient (les opérateurs) attiré notre attention sur les hausses, aujourd'hui c'est à nous d'attirer leur attention sur les baisses ; ils ne sont pas nombreux, ils sont presque en (situation de) monopole», a-t-il déploré. Quand les prix baissent «nous devons savoir dans quelles proportions cette baisse doit toucher les prix intérieurs. Nous allons travailler là-dessus», a-t-il expliqué. La réaction du ministre du Commerce devant l'anarchie des prix pratiqués par les opérateurs et gros importateurs devrait moraliser ce secteur. Car jusqu'à présent, il n'y a qu'en Algérie, estiment des économistes, «où la baisse des prix des matières premières ou produits alimentaires (blés, huiles, fruits et produits agricoles) sur les marchés internationaux n'est pas automatiquement répercutée sur les prix de vente sur le marché local». Une situation qui semble «outrer» le ministre du Commerce qui veut rétablir «la vérité des prix» à la hausse et à la baisse par rapport aux marchés internationaux. Le montant global atteint par les importations au cours du 1er semestre 2015 s'est établi à 27 milliards de dollars, en baisse (-10%) de trois md par rapport à la même période en 2014. A eux seuls, les produits alimentaires ont totalisé 5,1 md de dollars, soit 19% du total des importations algériennes au 1er semestre 2015. |
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