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Décès d'un détenu dans la prison de Ghardaïa : La LADDH demande l'ouverture d'une enquête

par A. Z.

Le décès d'un détenu à la prison de Ghardaïa, Aïssa Bencheikh, âgé de 49 ans, provoque l'indignation et la colère de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Dans un communiqué, au ton sévère, la LADDH demande l'ouverture d'une enquête sur les conditions de détention du défunt et les causes ayant entraîné son décès. D'après de nombreux témoignages, le défunt avait cessé de s'alimenter depuis un certain temps, mais l'on ne peut, pour autant, déclarer, avec certitude, que c'est ce qui a causé sa mort, car plusieurs moyens pourraient être déployés pour maintenir en vie des hommes qui refusent de s'alimenter. La LADDH, elle-même, s'est gardée d'être catégorique s'agissant des causes ayant entraîné le décès du détenu, tenant tout juste à rappeler dans son communiqué « les droits aux soins, à la dignité et à la vie des personnes privées de leur liberté », et que « rien ne peut justifier l'ignorance, la méconnaissance ou le mépris, par l'administration », lorsque la santé du détenu est menacée. « Il est temps qu'on permette, enfin, aux différentes associations autonomes, notamment celles qui activent dans les droits de l'Homme de visiter les prisons et de rendre compte de la réalité de celles-ci et apporter leurs contributions à réformer tout le système pénitentiaire et mettre les centres en conformité avec les normes internationales, telles que prescrites par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'Homme », suggère, encore, la LADDH dans son communiqué. Tout en se recueillant devant la dépouille du défunt, en témoignant sa profonde sympathie à sa famille et à ses proches, la LADDH appelle à « l'ouverture d'une information judiciaire, au sujet des circonstances de ce décès, d'identifier éventuellement les responsables et de les renvoyer devant un tribunal impartial en vue de leur jugement ». Non sans prévenir que « l'impunité ne saurait être une règle de gouvernance et ne peut qu'attiser le sentiment d'injustice, auprès de sa famille et de ses proches et d'encourager la violence comme mode de règlement des conflits ». En attendant, et malgré la vague de contestations naissante autour des circonstances du décès du détenu Aïssa Bencheikh, les autorités concernées n'ont pas manifesté la moindre réaction, à ce sujet. Peut-être attendent-elles les résultats de l'enquête, déjà initiée, dans ce cadre, selon toute logique, avant de se prononcer sur quoi que ce soit?