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Comme chaque
année, à l'approche de l'Aïd El-Adha, la disponibilité du mouton sur le marché,
ainsi que le prix auquel il sera cédé dominent l'actualité du citoyen. Les
chefs de familles ne savent plus où donner de la tête, après les dépenses du
mois de ramadan, l'Aïd el-Fitr et, il y a quelques jours, la rentrée scolaire,
voila que dans moins de dix jours l'Aïd El-Kébir. « Oui c'est l'Aïd de tous les
sacrifices », rétorque un père de famille rencontré chez un épicier. Venu faire
quelques emplettes pour l'Aïd, ce fonctionnaire père de trois enfants a abordé
le sujet de la hausse des prix avec un voisin, « avec un salaire de 28.000
dinars je ne peux pas me permettre un mouton. A défaut, je vais acheter
quelques kilos de viande pour faire plaisir à mes enfants le jour de l'Aïd ».
Comme lui, nombreuses sont les familles à petites et moyennes bourses, qui ne
s'offriront pas cette année ce « fameux » mouton. « Contrairement aux années
passées, les acheteurs se font très rares », dira un vendeur informel de
moutons rencontré à Aïn El-Beida. Même son de cloche du côté du marché à
bétails de la commune d'El-Kerma. Ouvert depuis la fin de semaine, tous les
jours de 7h à 21h, ce marché ne draine pas la foule. Bien que les prix des
moutons n'aient pas connu un grand changement par rapport à l'année précédente,
selon certains visiteurs des lieux, le nombre de moutons écoulés est très
faible, car beaucoup ne sont pas encore sûrs de pouvoir offrir à leurs enfant
le mouton du sacrifice. Les prix ne sont pas encore clairs et le
bouche-à-oreille n'arrange pas les choses. D'autre part, les maquignons des
wilayas de l'Ouest n'ont pas encore pointé du nez. Les seuls à proposer des
bêtes du sacrifices sont les éleveurs des alentours, Bousfer, El-Ançor ou Mers
El-Kébir, Bouyakour, Aïn El-Beida, mais leurs prix dépassent tout entendement.
Pour la plupart, il faudrait attendre quelques jours pour que la situation
s'éclaircisse et que les moutons soient plus abordables. « C'est vrai que les
prix n'on pas changé, mais les moutons sont relativement chers par rapport au
pouvoir d'achat et autres dépenses (ramadan, Aïd el-Fitr et rentrée scolaire).
Un petit mouton (khrouf) plus ou moins engraissé est cédé entre 38.000 à 44.000
DA alors qu'un ?'vrai (bélier aux cornes bien affichées) est cédé a partir de
46.000 jusqu'a 55.000. Son prix atteint les 70.000 dinars », dira Farid, père
de famille, qui a visité le marché en ce début de semaine. Et d'ajouter « avec
un salaire moyen de 30.000 dinars, un simple fonctionnaire comme moi ne peut
pas se permettre ce sacrifice ». Cette année l'inspection vétérinaire relevant
des services agricoles de la direction de wilaya d'Oran a autorisé l'ouverture
de 17 points supplémentaires. Ces nouveaux points de vente sont implantés aux
exploitations agricoles spécialisées dans l'élevage. Ces exploitations
s'ajoutent aux points de vente qui seront ouverts dans les différentes communes
agricoles. Des dispositions fermes seront prises contre les particuliers ayant
pour habitude de transformer leurs locaux en points de vente de cheptel, selon
des sources de la direction du commerce. Ainsi, toute vente de cheptel en
dehors des périmètres autorisés est strictement interdite. Toutefois, des
points de vente illicites continuent d'apparaître timidement à travers la
wilaya, comme c'est le cas à Sidi El-Houari, Saint-Eugène, El-Hamri entre
autres. D'autre part, à 9 jours de l'Aïd, les commerçants saisonniers
investissent déjà les rues et les artères du marché de Medina Djedida. Ils
proposent, depuis quelques jours déjà, toutes sortes de produits en rapport avec
le rituel du sacrifice. Mais leur nombre a sensiblement baissé par rapport aux
années précédentes. Cette année tout le monde s'accorde à dire qu'aucune
ambiance de fête n'est perceptible. Hormis le marché, rien ne laisse penser que
cette fête est toute proche. Une apparition timide de vendeurs de coutellerie
et de charbon pour les grillades y est observée. Si certains d'entre eux ont
jeté leur dévolu sur la vente de charbon, d'autres proposent tout l'attirail du
parfait boucher ou «égorgeur de mouton», c'est selon, avec la gamme complète de
couteaux et accessoires indispensables au sacrifice. Une troisième catégorie
s'est reconvertie, pour cadrer avec l'évènement, en apprentis rémouleurs, très
sollicités d'ailleurs par les citoyens désireux d'accomplir eux-mêmes le
rituel. Selon les vendeurs et certaines ménagères, les prix ont connus une
hausse par rapport à l'année dernière. Cette hausse varie entre 15 et 25 dinars
pour les couteaux, 10 et 15 dinars pour le charbon et entre 50 et 100 dinars
pour les barbecues. Beaucoup de citoyens passent devant ces étals de fortunes
sans y prêter attention, ils vaquent à leurs occupation quotidiennes le plus
normalement du monde. Questionné, le vendeur déclarera que quelques personnes
viennent s'enquérir des prix des couteaux et autres haches, sans acheter. Ils
vérifient la qualité des produits mis à la vente, demandent s'il y aurait des
réductions les jours à venir et s'en vont. De leurs côté, certains pères de
familles nous ont déclaré : « On essayera d'acheter le mouton d'abord, puis on
verra pour le reste ».
DIRECTION DU COMMERCE ET VETERINAIRES MOBILISES Pour ce qu'est des mesures visant la protection du consommateur, la direction du commerce mettra en place un dispositif pour lutter contre l'abattage clandestin. Le dispositif est renforcé avec la mobilisation de plusieurs brigades mobiles de contrôle. |
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