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En affichant un optimisme surréaliste face à la chute drastique des
cours du brut à moins de 48 dollars/baril en fin de semaine, et une perte de
moitié à fin juin 2015 des recettes d'hydrocarbures, le nouveau patron de
Sonatrach Amin Mazouzi estime que la crise actuelle (des cours) est cyclique,
et qu'elle va s'estomper.
Le P-DG de Sonatrach, cité par l'APS, estime ainsi que les changements cycliques des cours du pétrole «impactent, certes, la dynamique du court et moyen terme du marché pétrolier, mais ils n'auront probablement pas d'influence sur la trajectoire, à long terme, du secteur énergétique». Pour lui, «l'industrie pétrolière s'est développée avec une logique de long terme et a su faire face avec succès aux ralentissements cycliques». Dans ses prévisions rendues publiques vendredi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), prévoit un léger rebond de la demande mondiale de brut fin 2015 à 94,4 MBJ contre 94,2 MBJ, et en 2016 à 95,8 MBJ contre 95,6 MBJ. A fin décembre prochain, les recettes algériennes d'hydrocarbures seront pratiquement divisées de moitié, à 34,5 milliards de dollars, selon les prévisions du gouvernement. Pour autant, le groupe Sonatrach va maintenir la programmation des grands projets d'investissement dont la première priorité porte sur l'effort d'exploration pour assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme et pour renforcer le rôle de l'Algérie en tant qu'acteur principal du commerce international de l'énergie. Sonatrach, selon ce programme, va accélérer le renouvellement des réserves d'hydrocarbures, le développement de celles déjà découvertes, avec un intérêt particulier pour l'optimisation des réserves prouvées de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel, les deux plus grands gisements pétrolier et gazier de l'Algérie. Dans cette optique, Sonatrach va s'atteler à mettre en place des programmes pour améliorer les niveaux de récupération d'hydrocarbures de ces deux grands gisements et augmenter, dès lors, la production nationale. D'autant que, selon son P-DG, Sonatrach se doit d'anticiper et de préparer la reprise en maintenant tous «les grands projets structurants de long terme», car l'industrie pétrolière se développe avec une logique de long terme en faisant face aux ralentissements cycliques. En fait, «l'épisode de baisse des prix ne peut constituer une entrave à la poursuite des investissements de Sonatrach qui a appris à gérer, selon M. Mazouzi, les périodes de turbulences» grâce à l'excellence et à l'engagement des équipes opérationnelles sur le terrain. Cette stratégie passe donc, pour le groupe pétrolier et gazier algérien, par une priorité aux projets les plus rentables économiquement dans les décisions d'investissement en associant, ensuite, les entreprises nationales dans la réalisation de ces grands projets. Sans citer les compagnies pétrolières étrangères présentes en Algérie, M. Mazouzi a annoncé ainsi que les opérateurs algériens seront associés aux projets de développement programmés par Sonatrach. D'autant que le groupe (Sonatrach) se doit (?) de préparer la reprise en maintenant son effort d'investissement dans les grands projets stratégiques et structurants de long terme'', affirme-t-il pour évacuer toute idée de report de ces projets avec la chute des cours de pétrole. «Tous les projets d'intérêt national sont maintenus», a-t-il précisé, en particulier dans les segments de l'exploration, de l'exploitation des gisements, du raffinage, de la liquéfaction et du transport par canalisation. Par ailleurs, et pour limiter les importations de carburants et améliorer dans le même temps la production nationale, le groupe Sonatarch, explique son P-DG, compte construire trois nouvelles raffineries dont l'entrée en production est prévue pour 2020 avec une production de 3,7 millions de tonnes d'essence et 9 millions de tonnes de gasoil. La construction de ces trois nouvelles usines représente la seconde étape d'un vaste programme d'investissements dans le raffinage, qui a concerné, dans une première phase, la réhabilitation et l'extension des raffineries de Skikda, d'Arzew et d'Alger, qui pose cependant problème avec la résiliation du contrat du français Technip. Ce projet, à l'arrêt, devrait être repris par le coréen Samsung. Enfin, des dispositions ont été prises pour réaliser rapidement les projets de valorisation des sous-produits en réservant une partie du fuel et du naphta exportés pour la production de 2,6 millions de tonnes de diesel et de 4 millions de tonnes d'essences supplémentaires sur le marché national. Ces projets devraient entrer en production avant 2018 comme mesure urgente de la mise en œuvre du programme d'investissements dans le raffinage. |
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