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La paix et la sécurité constituent en effet l'un des fondements
sur lesquels se forme l'espace mondial en ce qui concerne les relations entre
les États. Mais comment sont-elles souvent menacées et par qui ? Comprendre et
analyser les relations internationales entre les États en passant par les
individus et les groupes sociaux notamment les organisations qui entrent en
lutte contre les États, nécessite autant de lectures sur plusieurs plans. Cela
caractérise un nouveau phénomène qui bascule les relations internationales dans
le doute, l'incertitude et l'instabilité.
A cet effet, on ne peut pas avoir une lecture similaire ou unitaire à ce qui se trame dans l'ordre mondial alors qualifié suite à sa portée limitée, voire insignifiante par le désordre planétaire. Mais la crise est d'ordre financier qui exerce ses effets pervers sur l'ensemble du corps des États qui les a mis en attente, voire à la recherche d'autres issues. Ceux-ci n'ont plus ni de volonté pour mener des guerres contre l'ennemi. Ce dernier est absent dans la circulation sauf en image et par le son. La grande puissance du monde incarnée en l'Amérique évite avec Obama l'intervention militaire en Syrie et normalise ses relations avec Cuba. La paix est-elle en danger ? Les États cherchent de plus en plus la sécurité quand la crise économique est là. L'hégémonie américaine ne veut plus risquer sa force militaire à l'extérieur de peur que cela lui retourne sur son sol. Cultiver la paix c'est éduquer le citoyen et instruire l'élève par le savoir mesuré. Chercher la paix face à l'ignorance c'est bien la violence qui prime les rapports de force. Le concept de la paix est devenu récent mais imprécis lors de son exposé à la recherche. Mais ce n'est qu'après 1959 qu'il devient par conséquent un thème clé chez certains nombres d'instituts nationaux et de sociétés savantes en Europe. Ils s'intéressent à l'étude de la paix et des conflits. Or la paix constitue un degré que la culture commune propose pour aller tout droit du chemin. Quant à la guerre, elle n'est qu'une phase floue résumant l'incertitude, l'échec et la faiblesse, notamment à l'intérieur de chaque société. La paix est plutôt l'ordre qui règne alors portant l'équité, la justice et l'harmonie. Mais la paix se définit comme telle quand il y a absence de la violence pendant que le dialogue social est là tout en exerçant l'égalité aussi. De ce fait, la paix renforce la coopération entre les uns et les autres de façon à ce qu'ils arrivent à bâtir ensemble leur «contrat social». Car vivre en communion nécessite l'aboutissement de la paix perpétuelle, disait Kant, à travers laquelle se réalisent des objectifs et se maintiennent des liens. La violence cache souvent les compétences et défavorise les positions que les sociétés humaines n'ont pas atteint le stade de la civilité, de la citoyenneté et de la supériorité. La paix est le niveau extrême de ce que les uns et les autres ont tissé entre eux, voire en commun, pour se débarrasser de ceux qui les entravent face à eux d'abord et à l'égard des autres. Deux thèmes contradictoires sinon l'un complète l'autre, la paix et la violence (la guerre) : quand la première est là, la seconde disparaît, et quand la seconde se présente, la première s'en va. Y a-t-il une dynamique dialectique entre les deux, sinon complémentaire ? Mais ce qui est important du point de vue politique, c'est bien de la fragilité de la paix dans le monde qu'il s'agit. C'est ce qui montre d'ailleurs le génie d'une société, voire la civilisation d'une nation. L'hégémonie américaine fragilise-t-elle la position des relations internationales ? Comment peut-on expliquer la force des pays BRICS qui veulent la remplacer ? Les relations internationales sont tellement fragiles qu'elles ne supportent plus leur avancée moins significative dans le temps et dans l'espace. Les rapports de force ne sont pas bien protégés de manière à ce qu'ils portent plus de paix et moins de guerre. La première est relative dans les pays développés, tandis que la seconde caractérise le noyau dur du pouvoir politique autour duquel se bousculent les liens entre gouvernants et gouvernés dans le désordre. Ce déséquilibre se répercute en effet sur les puissances sans que la carte mondiale demeure pour autant en paix, afin de faciliter son développement total et général. C'est là ce qui est en question du point de vue stratégique ! Car, selon Gultung, comprendre la paix ou le conflit serait en chercher davantage souvent les causes au sein d'un groupe plus restreint et inversement. Mais entre la macro- et la micro-politique que la définition que ce soit de la paix ou du conflit exerce sa présence majeure en son sein. Il s'avère que la paix à rechercher en étant une science doit trouver son organisation universitaire que la pensée scientifique propose par ses multiples cloisonnements disciplinaires dont le monde semble fragmenté de la connaissance réelle. Gultung dénonce à cet effet l'hommo academicus dont la tendance de l'impérialisme est fortement acharnée que celle de l'homo politics. A cet égard, la réalisation de la paix exige une entreprise des savoirs regroupant toutes les sciences de l'homme. Le sens du cadre de vie qui est tellement menacé que la paix demeure soit un idéal pour certains soit un moyen pour d'autres. Ainsi, la paix demeure un jeu que la politique est souvent mise en cause quand on arrive à un conflit, d'où la solution semble absente. Il s'agit effectivement de la nature de la paix ou celle du conflit. C'est la pensée politique qui est en question quand il s'agit de la paix durable ou un conflit immédiat. Mais tous les deux sont en confrontation conceptuelle d'abord, et de puissance ensuite. De là s'inscrit en effet la portée de la paix alors reconnue comme une construction intellectuelle avant tout dont les sociétés les plus fortes ayant un degré de culture très solide et scientifiquement adaptable pour y cultiver davantage. Loin du conflit que la notion de la paix qui règne par la participation de tous les acteurs déterminant sa dynamique réelle dans chaque société. La question fondamentale qu'on se pose c'est pourquoai alors qu'il y a moins d'instituts de recherche sur la paix dans le tiers-monde, notamment dans les pays arabes ? Dépasser ce stade c'est s'éloigner du conflit. Mais moins de recherche scientifique de la paix, plus de violence, voire du conflit interne ou externe (guerre). Car il y a un tournant décisif en ce qui concerne la notion de paix dans le monde. C'est ce qui nous amène à poser la question suivante. Pourquoi y a-t-il des conflits dans le monde contemporain ? Est-ce lié à l'État ou à l'individu ou à la société ou tous ensemble? Il s'agit plutôt de la structure sociale qui est en question formant les zones de puissance comme celle de la faiblesse des uns et des autres. Car lutter contre la violence c'est maintenir le sens de la paix alors une valeur humaine, morale, religieuse, tout en facilitant ce qui est relève derrière le basculement du comportement humain à savoir ce qu'il sait faire de positif face à soi et à l'égard des autres dans la même société et dans le monde. (*) Enseignant et chercheur |
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