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Le président du Sénat français, Gérard Larcher, mardi à Alger : Relations bilatérales, terrorisme et migration au menu

par R. N.

Dans un entretien accordé à l'APS, le président du Sénat français, Gérard Larcher, a estimé que la relation bilatérale entre l'Algérie et la France « connaît une dynamique d'approfondissement très forte », affirmant que « beaucoup a été entrepris pour rapprocher nos deux pays, définir les contours d'un projet ambitieux et construire un partenariat d'exception ».

Interrogé sur les axes des discussions qu'il aura avec les responsables algériens lors de sa visite, prévue du 8 au 11 septembre, à l'invitation de son homologue Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, il a cité les relations bilatérales, le terrorisme, la question des migrants et la situation dans la région. « Nos deux pays sont confrontés à bien des défis communs : je pense au terrorisme, qui fait des victimes partout. C'est parce que nos deux pays luttent courageusement et avec détermination contre les terroristes qu'ils en constituent aussi la cible. Je pense à la coopération exceptionnelle que nos deux pays ont su nouer pour contribuer à la stabilité dans la zone sahélienne ». Il a remercié « les autorités algériennes pour le rôle déterminant qu'elles jouent dans la résolution de la crise malienne, et pour essayer de faire émerger des solutions en Libye » et a affirmé que nos deux pays doivent « tout faire » pour « répondre aux attentes » de la Tunisie.

« La question des migrants en Méditerranée ne manquera pas non plus d'être abordée. Les conflits qui agitent le monde, auxquels s'ajoute la pauvreté de nombreux pays d'Afrique, ont entraîné la grave crise migratoire à laquelle l'Europe doit faire face au premier chef, mais qui n'est pas sans affecter les pays voisins, y compris l'Algérie. Nous devons explorer les moyens de mieux associer l'Algérie à la résolution de cette situation dramatique », a-t-il ajouté. Il a qualifié de « décision politique exceptionnelle » qui « représente un enjeu majeur pour notre relation bilatérale » la désignation de la France comme « invité d'honneur de la 20ème édition du Salon international du livre d'Alger ».

Le « partenariat économique » constituera également « un axe essentiel de discussions », a-t-il ajouté, affirmant « la disponibilité » de son pays à « accompagner l'Algérie dans son développement et sa diversification économique, en poursuivant la dynamique de coproduction et d'investissement de long terme que nous avons engagée et qui permettra de créer de la richesse et de l'emploi dans nos deux pays ».

Interrogé sur « l'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français dans le Sud algérien », M. Larcher a affirmé que son pays « assume pleinement » les conséquences de ces essais nucléaires. « Tout est mis en œuvre pour que les victimes ou leurs ayants droit puissent faire valoir tous leurs droits, conformément au dispositif de reconnaissance et d'indemnisation mis en place par la loi du 5 janvier 2010. Les demandes d'indemnisation présentées par les ressortissants algériens sont examinées dans ce cadre qui n'établit, bien entendu, aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens ».

A propos de la menace terroriste, il a appelé à « une réponse ferme et coordonnée des différents pays engagés dans cette lutte ». « C'est notamment le cas au Sahel, où les forces françaises sont directement engagées. La coopération entre tous les pays de la zone est un facteur indispensable de réussite et doit continuer à se renforcer ». Il a salué « la mobilisation exemplaire de l'Algérie pour lutter contre ce fléau et réitérer en particulier la profonde reconnaissance de la France pour les efforts déployés par nos amis algériens après le lâche assassinat, en septembre 2014, de notre compatriote Hervé Gourdel. Je voudrais également adresser mes condoléances aux autorités algériennes pour les victimes de l'attaque terroriste qui a frappé l'armée dans la région d'Aïn Defla, en juillet dernier. »

Le président du Sénat français a également salué le rôle de l'Algérie qui « a joué un rôle remarquable pour permettre la signature de l'accord de paix et de réconciliation en juin dernier » au Mali. Concernant la Libye, il a estimé qu'il n'y a « pas d'autre choix que de renouer le dialogue entre les Libyens et de favoriser le rétablissement de la sécurité, à travers un gouvernement d'union nationale qui rassemble ceux qui combattent les terroristes ».