Jamais sans
doute depuis son accession en nationale Une en 1969-1970, la JSK n'a connu une
telle déconfiture. Comment imaginer qu'un club aussi titré vive une telle
situation ? Les observateurs n'arrivent pas à croire leurs yeux : la JSK est
bel et bien au quinzième rang, juste devant le RCA, lanterne rouge ! Déjà, la
saison écoulée, les camarades de Rial avaient éprouvé de grandes difficultés à
se maintenir et le classement final, comme cela arrive parfois, est trompeur,
grâce à un ultime sursaut salvateur. Pour tout le monde, c'est le conflit entre
Hannachi et ses opposants qui est la cause principale de ce déclin. En effet,
cet antagonisme ne date pas d'hier et a fini par se répercuter sur le club, qui
n'arrive plus à relever la tête et à sortir de cette impasse qui n'a que trop
duré. Et pourtant, bon an mal an, le club fonctionne normalement, en ce sens
qu'à l'instar des autres clubs, il procède à des recrutements pour pallier les
départs, et ces mouvements sont en parfaite normalité. Cette saison encore, de
bons éléments ont rallié l'effectif Kabyle. Doit-on pointer du doigt
l'instabilité au niveau de la barre technique ? Sans doute, car la JSK,
auparavant un modèle de permanence avec les inoubliables Khalef et Ziwotko,
s'est mise à « consommer » des entraîneurs à longueur de saison. De tels
fréquents changements ont ébranlé les joueurs quel que soit leur niveau étant
donné que l'environnement finit toujours par se répercuter de façon négative.
En ce début de saison et à titre d'exemple, l'effectif a été drivé par
plusieurs entraîneurs, y compris les intérimaires. Bijotat a été bien accueilli
car il s'agit d'un technicien à l'expérience avérée et qui sait où poser les
pieds. Il semble de taille à améliorer la situation, mais il est d'abord
confronté avec l'urgence, celle de récolter le maximum de points, quelle que
soit la manière. Sachant que leur valeur intrinsèque n'est pas en cause,
Bijotat s'est attelé cette semaine à remonter le moral de ses joueurs, il est
vrai très touchés par les deux revers subis à domicile, face à leurs exigeants
supporters. Outre cette opération psychologique, le technicien français a tout
fait pour convaincre ses poulains, insistant sur la bonne première mi-temps
fournie face à l'USMA. Il a mis l'accent sur les lacunes relevées en seconde
période et particulièrement la baisse de régime qui a permis aux usmistes de
rafler la mise. Et, fatalement, des joueurs qui ont failli ce jour là vont se
retrouver sur le banc lors du prochain match contre le CRB, une équipe en forme
qui occupe le haut du tableau. Il y a fort à parier que les remaniements vont
toucher les trois secteurs. Dans ce domaine, Bijotat a eu le mérite d'être
clair, et ses choix ne sauraient être discutés par quiconque étant donné la
situation peu reluisante de l'équipe. Dans le domaine de la préparation, il
s'est gardé de chambouler son programme, même s'il a prévu du biquotidien
durant cette trêve. Les matches amicaux que livre ces jours-ci son équipe
l'aideront à rectifier le tir, et notamment au niveau de l'attaque, la seule du
championnat à n'avoir pas débloqué son compteur ! Face à un CRB actuellement
rayonnant, le test est intéressant à plus d'un titre. Les défenseurs seront
certainement sollicités au stade du 20 août, tandis que les attaquants sont
investis d'une sacrée mission, celle de franchir le secteur défensif du Chabab.
Le dernier mot revient au manager général de la JSK, Brahim Zafour : «Nous
devons tous être solidaires pour sortir de cette mauvaise passe ».