« Il y a un problème d'autorité à la direction des équipements
publics (DEP). Une bande de bras cassés cherche à imposer sa loi et des
responsables qui travaillent selon leur bon plaisir. Mais tant que je suis là,
ils n'arriveront pas à leurs fins ! », a déclaré textuellement, hier, le wali
de Constantine M. Hocine Ouadah, au cours de la réunion de l'exécutif consacrée
à l'évaluation des projets inscrits dans le programme « Constantine, capitale
de la culture arabe 2015 ». Au cours de cette rencontre qui s'est déroulée en
son cabinet et à laquelle ont été conviés les représentants locaux de la
presse, le chef de l'exécutif n'a pas maché ses mots en critiquant sévèrement
la conduite des projets dont une douzaine sont à l'arrêt pour divers motifs et
dont « la relance se heurte à de faux problèmes ». Le directeur des équipements
publics a eu beau expliquer au wali les obstacles et les contraintes auxquels
se heurtent les chantiers, mais celui-ci n'a rien voulu entendre et a donné des
instructions pour les lever dans les meilleurs délais afin de relancer les
projets pour qu'ils soient réceptionnés dans les délais, bien entendu au cours
de l'année culturelle qui a été lancée il y a maintenant plus de cinq mois. «
Par exemple, a souligné fortement le wali, il est inacceptable qu'une
entreprise arrête les deux chantiers dont elle a la charge parce qu'elle n'a
pas été réglée totalement ou en partie, sur un segment ». D'autre part, parmi les
nombreuses critiques, le wali a été catégorique: «je ne veux plus entendre de
procédure de levée des réserves qui dure un mois entier. Elle ne doit plus
dépasser les 48 heures». A propos des causes qui font que tous ces projets
soient à l'arrêt, à l'exception toutefois des quatre qui ont été réceptionnés
la veille du lancement de la manifestation, il est apparu au cours d'un compte
rendu fait par le directeur des équipements publics (DEP) que ces derniers
souffrent de divers problèmes de financement, de procédures, etc. Et le wali a
donné des instructions fermes pour les dépasser et relancer les projets dans
les délais les plus courts. Dans la foulée, le DEP a annoncé la résiliation du
contrat avec l'entreprise belgo-espagnole à laquelle fut confiée la réalisation
du palais d'exposition sur le plateau de Aïn El-Bey, à proximité immédiate de
la salle Ahmed Bey, et du parc citadin du quartier du Bardo, et ce pour non
respect des clauses contractuelles. Ces deux projets vont être confiés à une
société chinoise. Le directeur des équipements publics (DEP) a fait état des
programmes de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015,
en commençant par dire que ceux-ci étaient 16 au départ, compris entre projets
nouveaux à réaliser et projets de transformation ou de réfection. Quatre
d'entre eux ont été finalisés et réceptionnés dans les délais (Salle Ahmed Bey,
Palais de la culture Malek Haddad, Palais de la culture Al Khalifa et le
théâtre régional de Constantine). Le reste est encore en cours de réalisation.
Et une dizaine de cette dernière catégorie, soit six maisons de la culture dans
les daïras, l'ex-siège de la wilaya reconverti en centre des arts, la Madrasa
qui a été transformée en musée des personnalités historiques de Constantine, la
bibliothèque urbaine supérieure et le musée d'art moderne qui a été converti en
musée d'art et d'artisanat, sont à l'arrêt depuis plusieurs mois. Et de citer
parmi les projets situés au centre-ville de Constantine, le cas de la
bibliothèque supérieure qui a connu le problème de la découverte sur le site de
vestiges antiques. Cet inconvénient s'est accompagné de l'affaissement de la
rue Zaamouche qui a nécessité des travaux entrepris par la DTP pour l'érection
d'un mur de soutènement. Il passera en revue l'état des travaux aux autres
unités et signalera, pour ce qui concerne les 6 autres projets, à l'exception
de la maison de la culture de Zighoud-Youcef qui a connu un démarrage un peu
difficile à cause de l'occupation de l'assiette foncière, que le taux de réalisation
de ces projets varie actuellement entre 50 et 80 %. Le DEP signalera ensuite
que beaucoup d'entreprises qui ont des chantiers dans d'autres structures sont
à l'arrêt parce qu'elles souffrent de problèmes financiers. Le wali répondra
alors qu'il faut veiller à payer les gens et à leur donner même des avances sur
travaux si leurs cas ne présentent aucun inconvénient administratif ou
juridique.