Tout en
admettant que des dépassements sont enregistrés, le ministre des Transports,
Boujemaa Talai, a écarté, hier à Alger, toute idée de privatisation d'Air
Algérie. «Il est vrai que des dépassements ont été constatés, à l'instar de ce
qui se passe dans toutes les compagnies aériennes, mais nous nous employons à
résoudre ces problèmes, à travers un plan de modernisation», a souligné le
ministre en marge de l'ouverture de la session d'automne du Parlement. «Il
n'est aucunement question de privatisation», a affirmé Boujemaa Talai. Par
ailleurs, répondant à une question relative à l'incident survenu à l'aéroport
d'Oran lorsqu'une employée d'Air Algérie a refusé à un voyageur
l'enregistrement sur la liste d'attente du vol Oran-Bechar et dont la vidéo
circule sur les réseaux sociaux, le ministre a indiqué que son département
attendait de recevoir le rapport final de l'enquête ouverte par la compagnie
sur cet incident. Pour rappel, à partir d'octobre, Air Algérie sera reconfigurée
en groupe chapeautant plusieurs sociétés par actions (SPA) détenues à 100% par
la compagnie aérienne nationale. Des SPA autonomes qui seront spécialisées dans
un des différents métiers d'Air Algérie. Dans le cadre de cette nouvelle
organisation, approuvée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), Air
Algérie va se doter de quatre filiales avec une société de catering, une
filiale spécialisée dans le transport de marchandises (cargo), une troisième
dédiée au handling (embarquement, enregistrement des bagages) ainsi que d'une
société qui assurera la maintenance et la réparation des aéronefs d'Air Algérie
et d'autres compagnies aériennes. Cette dernière se fera en partenariat avec
une société étrangère dans le cadre de la règle 51/49% régissant les investissements
étrangers en Algérie. Le ministre avait assuré dernièrement qu'une fois
opérationnelle, cette filiale n'assurera «pas uniquement la maintenance des
avions d'Air Algérie, mais aussi ceux des compagnies évoluant autour de nous,
car on sera plus compétitifs » et le centre de maintenance de la compagnie sera
modernisé. «Il ne manque que la bonne gestion de ces moyens», ajoutera-t-il
avec pour objectif, derrière cette «remise à plat», l'amélioration de la
gestion sur la base de rapports d'audits.