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Le général
Hassan, l'ancien chef des Services de renseignements, en charge de la lutte
contre le terrorisme et du contre-espionnage, a été libéré, ce lundi, de la
prison de Blida où il était incarcéré détenu depuis cinq jours. L'information a
été rapportée par «El Watan» dans son édition électronique de lundi.
Aucune charge n'a été retenue contre lui, a ajouté la même source. La mise sous mandat de dépôt du général du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), jeudi dernier, a soulevé un tollé général relayé par la ?blogosphère' nationale qui a condamné son arrestation. Certaines lectures ont même fait un lien entre cette interpellation et l'annonce par Mezrag de créer son parti politique. Louiza Hanoune, la SG du PT a, également, dénoncé les accusations portées à l'encontre du général Hassan. Pour elle, ces dernières, notamment, le volet relatif au dossier de Tiguentourine, risquent d'ouvrir grand les portes d'une ingérence extérieure dans les affaires algériennes. «Des familles d'expatriés tués à Tiguentourine, avaient voulu, dans le passé, déposer plainte auprès de la Cour pénale internationale», dira-t-elle en expliquant que lorsqu'un responsable de la lutte contre le terrorisme est accusé d'avoir constitué un groupe terroriste «c'est une occasion qu'on présente sur un plateau d'argent aux grandes puissances impérialistes pour qu'elles s'ingèrent dans nos affaires internes». Plus grave, elle affirme que «cette accusation est faite pour l'ouverture du dossier, à la CPI». Qu'est-ce qui s'est, réellement, passé entre jeudi et lundi pour qu'un homme aussi puissant que le général Hassan, reconnu par ses pairs, se retrouve dans une prison militaire, pour répondre de chefs d'inculpation qui vont «de l'insubordination à la création d'une organisation armée, en passant par la rétention d'informations et la détention d'armes à feu», pour lesquels la peine encourue est la plus lourde et peut aller jusqu'à la condamnation à mort, avant d'être libéré? Qu'est-ce qui a changé pour qu'un officier supérieur déchu sorte de prison cinq jours, plus tard, blanchi, aucune charge n'étant retenue contre lui, si l'on croit le quotidien? Les interrogations sont nombreuses et les spéculations vont bon train. L'affaire est d'autant plus grave comme l'a reconnu Louisa Hanoune, qu'elle risque de décrédibiliser l'institution militaire, en totalité, ainsi que ses responsables devant le monde entier. Guerre de clans, retournement de situation ou un équilibre des forces qui aurait changé, aucune hypothèse n'est à écarter et il n'y a que cette fameuse communication institutionnelle, qui fait tant défaut à l'Algérie, qui pourra donner les premiers éléments de réponse. Rappelons que le général Hassan a été placé sous mandat de dépôt, ce jeudi, et incarcéré à la prison militaire de Blida. Mis à la retraite, fin 2013, il a été interpellé, à son domicile, sur les hauteurs d'Alger. Quant aux circonstances de cette affaire, «El Watan», citant «certaines sources d'informations» croit qu'elles remontent au début de l'année 2014, lorsque «le général a dépêché, à la frontière algéro-malienne, quelques-uns de ses éléments pour avorter une opération d'infiltration sur le territoire algérien, d'un groupe de terroristes avec un arsenal d'armement. La mission est entourée d'une totale discrétion et l'arsenal est récupéré. Mais sur le chemin du retour, l'équipe est arrêtée à un check point des militaires qui avisent aussitôt leur supérieur, qui leur donne l'ordre de les mettre aux arrêts. Le général Hassan saisit son chef, le général-major Toufik, informé de la mission», relatait la même source. Le patron du DRS intervient alors et deux ou trois jours après, ordre est donné de relâcher l'équipe. «Pour tout le monde, l'affaire était close. Mais, quelques mois après, elle resurgit et est utilisée pour pousser le général à quitter son poste», poursuit la source d'informations. Au mois de juillet 2014, le dossier est transmis au Tribunal militaire de Blida, devant lequel le général est déféré. Le juge d'instruction le place, alors, sous contrôle judiciaire, alors que le procureur requiert le mandat de dépôt. Ce jeudi, le mandat de dépôt avait été mis à exécution. Citant d'autres sources, ?El Watan' évoque les «luttes de clans» au sommet de l'Etat ainsi que la situation politique actuelle. Pour ses sources, «le général Hassan subit les dommages collatéraux» de cette guerre des tranchées entre El Mouradia et le DRS. Cette arrestation est ainsi, étroitement, liée à l'affaire de trois colonels de la Gendarmerie nationale, poussés à la retraite. Une vengeance qui passe par le dossier du général Hassan et portant un coup direct contre le patron du DRS, à l'origine des enquêtes sur la corruption au centre desquelles se trouvent ceux qu'on appelle les hommes du président, poursuit le quotidien. |
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