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L'odeur putride a
assailli les forces de l'ordre autrichiennes lorsqu'elles ont ouvert jeudi
matin les portes d'un camion abandonné sur la bande d'arrêt d'urgence de
l'autoroute A4. A l'intérieur, les corps en décomposition de 20 à 50 migrants.
Les dépouilles étaient entassées les unes sur les autres.
Les agents ont été dans l'impossibilité de déterminer le nombre de morts, leur sexe ou leur âge. «Au moins 20, mais il pourrait y en avoir jusqu'à 40 ou 50", a déclaré le porte-parole de la police Hans Peter Doskozil. Le camion abandonné avait été repéré un peu plus tôt dans la matinée sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute A4 dans l'Etat du Burgenland, proche de la Hongrie. S'approchant, les policiers avaient remarqué des «fluides de corps en décomposition» coulant du véhicule, marqué du logo d'une marque de volaille slovaque et immatriculé en Hongrie, selon M. Doskozil. Le périmètre sécurisé, des équipes médico-légales, équipées de masques, sont arrivées sur place. Des chiens ont été amenés dans l'espoir de trouver des indices pour éclaircir les circonstances du drame. Même des policiers expérimentés ont paru ébranlés, décrivant la scène comme celle d'un «crime choquant». Dans les embouteillages sur la voie adjacente, les automobilistes prenaient des photos. Des images ont été postées sur les réseaux sociaux. En début d'après-midi, le camion a été enlevé par les autorités et convoyé ailleurs afin d'être analysé. Un camion venu de Hongrie Les polices autrichienne et hongroise ont lancé une chasse à l'homme pour retrouver le chauffeur du véhicule, qui serait de nationalité roumaine. Selon les premiers éléments de l'enquête, le camion est parti de Budapest mercredi matin et a été vu à la frontière autrichienne dans le courant de la nuit. Les enquêteurs ignorent encore quand il a été abandonné en bordure d'autoroute. L'Union européenne est confrontée à une crise migratoire d'une ampleur inédite depuis la Seconde guerre mondiale, les migrants se pressant par milliers à ses frontières. La chancelière allemande, Angela Merkel, a vu dans cette tragédie un «avertissement» pour l'Europe qui doit «travailler à résoudre ce problème et faire preuve de solidarité». La découverte macabre a été annoncée alors que Mme Merkel participait à Vienne à un sommet avec les dirigeants des Balkans de l'Ouest, qui ont réclamé un «plan d'action» de l'UE face à la crise migratoire. La «route des Balkans de l'Ouest» est empruntée par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent. La Hongrie, membre de l'UE, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, a annoncé jeudi qu'un nouveau record quotidien avait été atteint avec 3.241 migrants arrivés mercredi. Sur les sept premiers mois de l'année 2015, le nombre de migrants aux frontières de l'Union européenne a atteint 340.000, contre 123.500 sur la même période de 2014, selon l'agence Frontex chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen. |
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