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Dans l'attente d'une hypothétique étude du
plan de circulation de la ville, qui tarde à voir le jour et reportée plus
d'une fois aux calendes grecques pour on ne sait quelles raisons, les fous du
volant et des deux roues ont de beaux jours devant eux. Automobilistes et
piétons se sont mis d'accord, au moins et pour une fois, sur un seul et même
thème, à savoir celui de la circulation automobile et piétonne en milieu urbain
qui empoisonne leur quotidien. De longs et interminables bouchons se forment
sur l'ensemble des grandes artères de la ville, plus particulièrement à toute
heure de la journée et parfois tard le soir, et les agents chargés de gérer la
circulation en milieu urbain, dépassés par un ballet incessant de véhicules,
tous tonnages confondus, ne sont point au bout de leurs peines. Mêmes la place
Emir Abdelkader, ainsi que celle du marché couvert n'ont pas été épargnées par
des commerçants qui n'hésitent pas à coloniser le moindre espace libre. Bus et
taxis en stationnement pendant plus d'un quart d'heure, se bousculent sur ce rond
point situé en centre-ville aux côtés de vendeurs de journaux. Le boulevard du
Premier Novembre, la rue des Fidahs et enfin l'avenue de l'ALN, des voies très
fréquentées se sont transformées en de véritables propriétés privées de
quelques cafetiers et restaurateurs qui exposent leurs tables et leurs
rôtissoires sur le trottoir dans un désordre indescriptible qui ne laisserait
pas indifférent le commun des mortels et auquel aucun responsable n'est arrivé
à y mettre fin. Chaque partie responsable de la fluidité de la circulation et
de la sécurité des usagers de la voie publique tente de tirer son épingle du
jeu, jetant la balle dans l'autre camp.
Qu'il pleuve ou qu'il vente, les cafetiers se sont établis en maîtres indétrônables des lieux sur les trottoirs, exaspérant davantage les piétons qui ne savent plus à quel saint se vouer et ceci, en dépit d'une opération coup-de-poing menée il y a de cela plus d'une année par les éléments de la sûreté de wilaya chargés de la voie publique. Ces cafetiers et d'autres gargotiers reviennent à la charge et tiennent la dragée haute aux policiers, obstruant totalement les trottoirs, ne cédant pas le moindre pouce de passage aux piétons, mettant ainsi leur vie en danger sur la chaussée. L'exaspération est à son comble chez les citadins qui interpellent les autorités locales afin que ces voies piétonnes et les places publiques retrouvent leurs véritables vocations d'antan. Des feux tricolores inopérants, sinon défectueux à longueur d'année, accentuent davantage ce désordre qui se traduit par des files de voitures sur quatre voies. L'on a pu relever que l'ensemble de la ville ne compte, sur plus de quatre cents rues et quatre boulevards, que huit sens interdits, trois artères dotées de plaques de stationnement alterné et 12 ralentisseurs installés devant les habitations de quelques élus locaux et pontes de la ville. Des files de voitures qui s'étirent sur une même voie et à perte de vue, sur plusieurs centaines de mètres, accentuant davantage le calvaire des piétons et des écoliers qui n'échappent pas à la colère des certains automobilistes aux nerfs constamment à fleur de peau et ce n'est pas l'étroitesse des rues qui arrange les choses car celles classées à sens unique ne dépassent pas les doigts d'une seule main, ce qui n'arrange guère la fluidité de la circulation automobile en milieu urbain. Des rues et boulevards à sens unique pris d'assaut par les automobilistes et les marchands de fruits et légumes, notamment au niveau de la place du marché couvert, compliquent davantage la fluidité de la circulation, à telle enseigne que certains d'entre eux, peu soucieux du respect du code de la route, bravent les rares sens interdits, roulant à contresens de la circulation, pour gagner quelques centaines de mètres. Le dossier du plan de circulation en milieu urbain mérite d'être dépoussiéré et pris sérieusement à bras-le-corps par le nouveau locataire du siège de la wilaya car la ville étouffe sous le poids des véhicules et motocyclettes qui roulent à tombeau ouvert dans des boulevards qui tiendraient dans un mouchoir de poche, dans un charivari indescriptible, plus particulièrement lors du passage des fréquents cortèges nuptiaux en cette période estivale, et nous ne manquerons pas de notre coté de signaler dans ce même contexte que ces longues soirées d'été sont continuellement ponctuées par des longues salves de coups de feu qui durent parfois jusqu'à l'aube, tirant de leur sommeil profond des personnes agées, des malades et des enfants en bas âge. |
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