Le ministère des Affaires religieuses, parallèlement à la préparation des départs des hadjis aux Lieux Saints, s'occupe en même temps, avec le ministère de la Santé et les équipes de médecins désignés pour l'encadrement sanitaire des missions algériennes, à mettre en place la couverture sanitaire contre principalement le coronavirus ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers).

Des préparatifs d'autant plus importants et urgents que la situation actuelle en Arabie saoudite appelle à plus de précaution et de prévention. En dehors des préparatifs intenses actuellement mis en œuvre pour la prise en charge des hadjis, dont un hébergement personnalisé des pèlerins algériens qui ont cette fois-ci la possibilité de choisir leur lieu d'hébergement, il y a surtout la menace épidémiologique du coronavirus qui hante les autorités algériennes. D'autant que des cas d'infection mortels ont été annoncés en Arabie saoudite ces derniers jours. En tout cas, les autorités sanitaires algériennes comptent mettre en œuvre, comme ils l'ont fait depuis 2012, un plan de prévention et de prise en charge des hadjis en cas d'infection. Ces mesures ont été prises de nouveau cette année après les informations de ces derniers jours qui font état de nouveaux cas de Mers en Arabie saoudite, notamment à Riyad.

Selon un quotidien local, trois personnes atteintes du coronavirus Mers sont décédées récemment en Arabie saoudite où les infections qui se sont multipliées ont entraîné la fermeture du service d'urgence d'un hôpital de Riyad, selon des sources officielles. Le service d'urgence de l'hôpital du roi Abdelaziz a été fermé après le recensement de «46 infections, y compris parmi des membres du personnel soignant», précise le «Saudi Gazette». Les trois nouveaux décès portent à 483 le nombre de morts parmi 1.118 personnes infectées en Arabie saoudite, selon des statistiques du ministère de la Santé.

Entre le 9 et le 15 août derniers, 21 infections ont été recensées, dont 20 à Riyad, selon la même source. Cité par l'agence de presse saoudienne SPA, le ministre de la Santé Khaled al-Faleh s'est toutefois montré rassurant en évoquant un «nombre limité d'infections». Il a appelé en même temps à la vigilance et affirmé que des mesures seraient prises pour éviter des infections parmi les pèlerins. Pour autant, 58 nouveaux cas de contamination par le Mers ont été enregistrés depuis le début du mois d'août en Arabie saoudite, avait indiqué mercredi denier le ministère saoudien de la Santé, selon lequel dix nouveaux cas ont été annoncés mardi soir, ce qui représente la progression quotidienne la plus importante depuis mai 2014, mois qui a connu un pic de 210 cas, a précisé le ministère saoudien de la Santé.

Apparu en 2012, le coronavirus Mers, une infection pulmonaire, a frappé surtout l'Arabie saoudite et récemment la Corée du Sud, avec plus de 180 cas confirmés d'infections dont 36 décès dans ce dernier pays. A l'échelle de la planète, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé 1.368 cas confirmés depuis 2012, dont au moins 490 mortels. En 2013, deux pèlerins algériens sont morts, atteints de ce virus.

Le plan de prévention mis en place depuis trois ans par les autorités algériennes pour éviter que les hadjis ne soient infectés par le Mers porte sur une hygiène régulière et quotidienne, notamment des mains. «La seule possibilité de se prémunir de ce virus c'est l'hygiène des mains, d'autant qu'il n'existe aucun vaccin ni traitement contre le coronavirus», pour le moment, indique-t-on au ministère de la Santé. Des spécialistes de ce ministère soulignent dans leurs conseils aux hadjis que «les principales actions et messages à donner (aux futurs hadjis) consistent donc principalement à se laver fréquemment les mains avec de l'eau et du savon liquide, ou par friction avec une solution hydro-alcoolique, et à observer les règles d'hygiène respiratoire par l'utilisation de mouchoirs en papiers à usage unique en cas de toux et d'éternuement». Mais, il faut surtout, selon des médecins, éviter tout contact direct avec des personnes atteintes par ce virus. Des communications et des prospectus sur cette maladie virale seront distribués aux futurs hadjis dans les aéroports au départ vers les Lieux Saint, et à l'arrivée à Djedda ou Médine. Mais, récemment, des chercheurs américains ont annoncé la découverte d'un nouveau vaccin expérimental produit à partir d'ADN artificiel, qui a provoqué une immunité complète contre le coronavirus Mers chez des singes.

Il s'agit du dernier sérum montrant une solide efficacité contre le Mers, ouvrant la voie à la production d'un vaccin pour les humains dont pour l'heure aucun n'a été patenté. Il faut par ailleurs souligner que 28.000 pèlerins algériens se rendront cette année aux Lieux Saints.