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Le nouveau ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la
Pêche Sid Ahmed Ferroukhi veut redresser la filière de production des viandes
rouges, en allant au charbon avec les producteurs, mais en les écoutant
également. Avec des prix prohibitifs, la filière reste en fait sous-développée,
même si elle compte d'importantes potentialités et génère une importante valeur
ajoutée.
Hier lundi, Sid Ahmed Ferroukhi a donc réuni à huis clos les intervenants directs de la filière, c'est à dire les éleveurs et les membres de la Fédération nationale des éleveurs-filière de la production des viandes. D'emblée, il leur a signifié «la détermination de l'Etat à développer la filière de l'élevage et la production des viandes rouges». Il a autant insisté sur «la relance de la filière de la production de viandes pour augmenter la production et améliorer les prix et la qualité des produits en faveur de la diversification de l'économie nationale», qu'appelé les producteurs à se mobiliser pour cet objectif. Pour lui, «les éleveurs sont le «principal maillon» de la chaîne de production des viandes rouges, et les a ainsi incité à «faire confiance aux professionnels de cette filière et à libérer les potentialités dans ce domaine pour améliorer la production nationale». Le ministre de l'Agriculture semble en fait soucieux de réorganiser la filière de l'élevage, autant bovin qu'ovin, en particulier pour améliorer la production nationale et, surtout, pour limiter les importations de viandes rouges congelées. Dans ce sens, il a rappelé aux professionnels de la filière l'importance de «se concerter avec les opérateurs dans toutes les régions dans le but de traiter tous les problèmes qui se posent dans ce domaine et tenter de moderniser la filière», précisant que «tel est l'objectif» de cette rencontre. Le ministre, qui veut fédérer tous les acteurs de la filière autour d'un même objectif, à savoir une réorganisation de la filière et la modernisation de sa gestion et de production, a annoncé qu'il effectuera dans les semaines à venir des visites sur le terrain pour discuter avec les éleveurs. Cette réunion intervient par ailleurs à un peu plus d'un mois de l'Aïd El Kebir, avec le rituel du sacrifice du mouton. Le président de la Fédération nationale des éleveurs, Azaoui Djilali a quant à lui fait part à la presse des difficultés auxquelles les éleveurs font face dont le manque et les prix prohibitifs des fourrages, la rareté de l'eau dans les zones de pâturages, et a dans la foulée appelé pour une multiplication des campagnes de vaccination et la disponibilité des vaccins. Il a également rassuré, à l'approche de l'Aïd El Kebir, sur la disponibilité du cheptel ovin dont les prix seront abordables. Une des plus importantes filières agricoles, la filière des viandes rouges compte quelque 192 667 éleveurs, 64 abattoirs équipés et 323 tueries ainsi qu'une centaine d'établissements de transformation. En 2014, selon des chiffres du ministère, la valeur de la production réalisée par la filière viandes rouges a atteint 2 761 milliards de dinars, en hausse de 11% par rapport à 2013. La production nationale en viandes rouges est de 430 000 tonnes/an, alors que les besoins du marché interne sont estimés à 480 000 tonnes dont 10% satisfaits par les importations, selon des chiffres de la SGP Proda (production animale). En 2014, le cheptel national était estimé à plus de 34 millions têtes, tous types de ruminants confondus. Le cheptel ovin, qui était de 22 millions de têtes en 2012, est passé à plus de 26,8 millions de têtes, soit environ 80% de l'ensemble du cheptel national, qui compte par ailleurs environ 2 millions de têtes de bovins et 4,9 millions têtes de caprins. |
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