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Le projet sur lequel tablent les autorités locales pour régler
partiellement l'épineux problème de saturation de la Corniche oranaise, à
savoir la liaison autoroutière qui reliera la RN 2 (route des tunnels) à la Corniche
supérieure (CW44 - CW 45) à hauteur de la base navale de Mers El-Kébir, sera
achevé avant fin 2016, selon le délai prévisionnel de la DTP. La partie route
du projet est en stade avancé de manœuvres de terrassement -laquelle phase
constitue le gros des travaux- enregistrant actuellement un taux d'avancement
de 75%. Serpentant dans le massif montagneux, cette importante infrastructure
routière de « 2 x 2 voies», 2 chaussées de 7 mètres chacune, avec un
terre-plein de 2 mètres et un accotement de 2 mètres, se fraye peu à peu un
chemin dans un relief autant difficile que périlleux, culminant à une côte
allant jusqu'à 50 mètres par endroit. Tout le chantier est ouvert de part en
part le long du tracé de 5 kilomètres, a-t-on constaté sur place après avoir accédé
au chantier par un chemin sinueux pratiqué par l'entreprise de réalisation pour
le va-et-vient des engins via le CW 44, à mi-parcours entre Haï Ouarsenis (dont
le toponyme populaire « douar Sardina » fait référence à la fameuse conserverie
de poisson désaffectée remontant à l'ère coloniale) et le lieudit Aïn Khedidja
(en référence à l'ancienne source d'eau douce). Sur les lieux, la force de
frappe de «Eurl Injaz El-Jazair» (ex: E.G.T.P.B - Meriah) est probante : pas
moins de 150 engins (bulls, brise-roches, pelles hydrauliques, chargeurs et
rétro-chargeurs, dumpers, camions-bennes 10 à 15 tonnes, etc.) sont en action
tout au long du tracé en dents de scie, avec une armada de plus de 200
travailleurs, toutes fonctions confondues. L'affaire n'est pas du tout mince :
il s'agit d'extraire un volume de plus de 2 millions de m3 de terre, dont 60%
de roches en combinant brise-roches et explosifs, dans une première phase. Ce à
quoi s'emploie l'entreprise depuis le coup d'envoi du chantier en avril 2012.
Pour le maître d'ouvrage, la DTP, il s'agit d'un avantage de « capital
expérience » étant donné que cette entreprise connaît bien son sujet pour avoir
déjà réalisé plusieurs projets sur cette même zone, dont l'aménagement et la
modernisation de la RN2, tronçon autoroutier longeant Mers El-Kébir (zone
inondable), la réhabilitation et la modernisation du CW45 et le dédoublement de
la voie de la Corniche supérieure CW44. Une fois menée à bout, cette route sera
connectée à la RN2 au moyen d'un échangeur en cours de réalisation à Mers
El-Kébir, précisément à proximité de la base navale, à hauteur de Haï Hansali
(ex-Longchamp). Cet ouvrage mastodonte, réalisé par l'entreprise nationale des
grands ouvrages d'art (ENGOA), est presque achevé ; il ne manque que de petites
retouches ainsi que des travaux de voirie et de confortement annexes
(aménagement d'un giratoire, mur de soutènement pour consolider le talus
argileux?). Le tronçon de jonction entre cet échangeur et la future autoroute
débouchant sur la corniche supérieure, c'est-à-dire l'évitement de Mers
El-Kébir, est quant à lui un lot à part entière déjà confié à une entreprise
par voie d'appel d'offres, précise-t-on à la DTP. Cet échangeur aura à faire
transiter le flux dans le sens Oran/Aïn El-Turck en contournant la ville de
Mers El-Kébir, en l'orientant vers la section autoroutière en voie d'achèvement
par « Eurl Injaz El-Jazair » et ce, via un évitement montagneux qui serpentera
dans le bassin versant de Mers El-Kébir et débouchera directement sur le
lieudit Aïn Khedidja (intersection entre les CW44 et CW45 -Corniche
supérieure-) tout en contournant le tissu urbain. Il est donc prévu une
connexion entre la route des tunnels et la nouvelle Corniche via un point de
jonction situé à hauteur de l'ancienne chapelle de cité Longchamp.
Route de Santa Cruz: la clé oubliée ? C'est-à-dire que l'automobiliste venant d'Oran aura l'embarras du choix d'itinéraires pour se rendre à la ville côtière d'Aïn El-Turck et ses environs (Bousfer, El-Ançor, les Andalouses, etc.). Il pourra soit emprunter la future route de la Corniche qui culmine en haut du mont Murdjadjo, soit prendre la RN2 qui serpente dans les falaises avec vue sur mer tout au long du trajet, ou bien encore prendre la route des tunnels depuis la pêcherie et, une fois arrivé à l'entrée de Mers El-Kébir, à hauteur de la cité Longchamp, bifurquer via une bretelle qui sera réalisée là pour contourner la ville et éviter l'encombrement de la circulation pour rallier la Corniche supérieure. Cependant, il faut noter que la mise en service de cette connexion routière reste dépendante de trois ouvrages d'art entre échangeurs en forme de pont et un viaduc, projetés aux extrémités du tracé et en son milieu, mais dont non seulement les travaux n'ont pas encore démarré mais aussi les procédures de marché n'ont pas encore été lancés, ce qui est évidement de nature à retarder davantage l'achèvement et la mise en fonction du projet tout entier. A cela s'ajoute l'état d'abandon dans lequel se trouve la route qui prend départ du versant de Longchamp, c'est-à-dire là où démarre la future liaison autoroutière de contournement de Mers El-Kébir, et débouche sur Les Planteurs et Sidi El-Houari en passant par le fort Santa Cruz. D'aucuns estiment que la requalification et la modernisation de cette route, dont il existe d'ailleurs une ancienne étude dite « côte 100 m », est la clé, la vraie, du problème de la Corniche. En attendant une prise de conscience quant au potentiel, inexploité jusqu'alors, de cette alternative, on ne peut parler, pour l'heure, d'une nouvelle Corniche supérieure à l'horizon, au sens technique du mot, (puisqu'il n'est question pour l'heure que d'un mini-tronçon neuf qui viendra à terme se greffer à l'ancienne Corniche supérieure, retapée par segments). |
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