Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El-Bayadh : La ville fait enfin sa toilette

par Hadj Mostefaoui

Sitôt installé dans ses nouvelles fonctions il y a un peu plus d'une semaine, Mr Badredinne Ouraw, nouveau secrétaire général de la wilaya, ne s'est pas fait prier deux fois pour retrousser ses manches et entamer une rentrée sur scène très remarquable. Et pour cause ! Il vient de réagir vigoureusement face à l'état de déliquescence innommable dans lequel se trouve une ville qui puise son nom dans la blancheur de l'oued ?'El-Byadh'' au bord duquel a été érigée la première caserne militaire par le colonel de Colomb en cette année de 1863, notamment sur les ruines du vieux ksar des Guerraridj. Lors de l'une des ses premières sorties à travers le chef-lieu, ce responsable qui vient tout récemment d'enfourcher sa monture en qualité de second responsable de la wilaya, a été quelque peu stupéfait, voire outré par l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve la ville avec ses tas d'immondices et détritus qui s'amoncellent à longueur de journée sur toutes les artères principales, places publiques et à chaque coin de rue, dégageant des odeurs nauséabondes, sur des voies piétonnes colonisées par des tenanciers de cafés et de restaurants, récalcitrants, et ceci en dépit des mesures prises par la brigade de police chargée de la voie publique des feux de signalisation routière inopérants, engendrant des bouchons sur plusieurs kilomètres, et une circulation automobile intenable pour les usagers. Bref, un sombre tableau qui mérite d'être dépoussiéré. Pour le nouveau responsable, il fallait remettre de l'ordre dans la cité des Laghouat Ksel et pour ce faire la nécessité d'utiliser les grands moyens s'impose d'elle-même et en même temps un grand coup de balai un grand coup de pied dans la fourmilière, une initiative qui interpelle tout un chacun. Retrousser les manches et mettre les petits plats dans les grands en cette période de grandes chaleurs propice à la nonchalance et au laisser-aller ont été l'une des priorités inscrites sur son agenda.

Deux journées consécutives de volontariat ont été retenues pour faire subir à la ville une véritable lessive et il y avait foule sur ( le lit de l'oued et dans presque tous les quartiers de la ville, en début de matinée de ce mardi dernier, des jeunes et des vieux qui ont tenu à participer à cette entreprise de nettoyage mais hélas, aucun élu local, mais chacun des présents y a mis du sien plus particulièrement la mairie, l'OPGI, et deux entreprises publiques ( ENTHoudh, ONA, ADE, ainsi que huit autres directions de wilaya avec tout leur personnel et leurs moyens matériels, sous la houlette de la direction de l'environnement qui indiquait les différents lieux d'intervention.

Un effectif de plus de 250 ouvriers, 15 camions pour le transport de gravats, 13 engins mécaniques, dont des retro-chargeurs, des pelleteuses et deux niveleuses ont été mobilisés et mises à contribution pour mener avec succès cette opération. Il était grand temps, avouent à l'unisson plusieurs citadins exaspérés par l'état de délabrement dans lequel s'est retrouvée leur ville. Certes, la commune ne peut à elle seule mener un travail titanesque, eu égard à ses faibles moyens humains et mécaniques, tous deux réduits à leur portion congrue, chargés de la collecte des ordures ménagères.

L'oued Deffa, source de tous les maux et qui traverse la ville de part en part, a été le premier site à être profondément raclé de fond en comble puis débarrassé de tonnes de détritus et gravats déposés par des auto-constructeurs inconscients, c'est dans un vacarme assourdissant de pelleteuses qu'a été donné le coup d'envoi de cette vaste entreprise saluée par le riverains qui ont eux aussi mis la main à la pâte. Toutefois, l'on déplore avec amertume, l'absence criarde des entreprises du secteur privée, plus promptes à rafler les marchés qu' à prendre part à cet élan de solidarité et de volontariat au profit exclusif de la cité et de ses habitants.

La préservation du cadre de vie environnemental est une affaire de civisme qui mérité d'être inscrite dans la durée et la continuité. Nous avons pu relever la présence de jeunes enfants qui n'ont pas hésité à se joindre à ce régiment d'ouvriers et de fonctionnaires qui, une pelle ou une bêche à la main, se coupait en quatre pour donner le meilleur de lui-même et s'investir à fond et sans relâche dans cette tache d'intérêt commun. L'on a appris de la bouche même du secrétaire de la wilaya, artisan et maitre d'ouvre de cette opération, que des journées de volontariat ont été retenues dans le courant du mois et toucheront sans exception le reste des autres quartiers et cités de la ville, soulignant au passage l'intérêt que devraient accorder les citoyens à la lutte contre l'insalubrité qui a connu des proportions inquiétantes notamment sur les deux rives de l'oued et dans les abords immédiats du marché central aux légumes déserté par ses locataires et transformé en dépotoir par les marchands à la sauvette proposant les fruits et légumes à même le sol et laissant derrière eux en fin de journée des dizaines de tonnes de déchets et de produits avariés et impropres à la consommation.