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La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ne sera pas privatisée.
Une affirmation qui a de faux airs de mise au point du ministère des Transports
qui a jugé utile de rendre public un communiqué mettant fin aux spéculations
nées après l'annonce faite le 6 août dernier par le ministre lui-même sur la
transformation de la SNTF en Société par actions (Spa) à partir de 2019. Il
n'aura pas fallu longtemps aux observateurs de lier ce changement de statut des
rails algériens à la volonté de l'Etat de privatiser le secteur du transport
ferroviaire. «La SNTF ne doit plus compter sur les subventions de l'Etat et
doit devenir une société économiquement viable, rentable et créatrice de
croissance. Elle doit, donc, renoncer à son statut d'EPIC (Etablissement public
à caractère industriel et commercial)», a déclaré, pour la circonstance,
Boudjemaa Talai lors d'une réunion de travail et d'évaluation avec les cadres
de l'entreprise.
Pourtant, il avait été clair en excluant toute idée de privatisation de la SNTF en précisant que c'est une société publique qui restera propriété de l'Etat. Malgré ces assurances, le terme Spa a suffi à enflammer les débats, chacun y voyant les prémices d'une privatisation d'un secteur moribond malgré les subventions étatiques. Un secteur budgétivore incapable d'offrir le minimum de prestations de service faisant dire au ministre qu'il fallait mettre l'accent sur l'amélioration de la qualité des services offerts par la SNTF à ses clients, conformément aux standards internationaux, afin de les inciter à opter davantage pour le transport ferroviaire que le transport routier ou aérien. Le communiqué du ministère remet donc les pendules à l'heure et affirme que la société, malgré le changement de statut qui devrait intervenir à l'horizon 2020, se transformera non plus en Spa mais en groupe public et ne sera pas privatisée vu sa place «stratégique». Le communiqué en question précisera que «le groupe public restera propriété intégrale de l'Etat et ne fera jamais l'objet de quelconque privatisation», le comparant à des secteurs de névralgiques comme l'éducation ou encore la santé. La même source d'informations explique encore que le futur nouveau groupe devra gérer pour le compte de l'Etat propriétaire, les actions des filiales et de toutes les participations, y compris celle en partenariat. Cette restructuration permettra à la SNTF de créer près de 3.000 nouveaux emplois, redéployer près de 3.00 emplois par la formation et de créer des écoles spécialisées dans la maintenance des matériels roulants et les différents métiers de cheminots. Le ministre avait critiqué le mode de fonctionnement de la SNTF qualifiant son organisation de «dépassée» en dépit des programmes d'investissements massifs engagés par l'Etat appelant à adopter des méthodes de gestion modernes et la mise en œuvre des plans de développement prévus par les pouvoirs publics. Cette transformation vise notamment une «meilleure» gestion du portefeuille de la société constitué de 10 entreprises et de quatre filiales en participations minoritaires pour booster ses résultats. Ainsi, on évoque l'augmentation du réseau de voie ferrée, de 4.000 km actuellement, à 12.500 km à moyen terme, alors que le volume des marchandises transportée devra passer de 4,5 millions de tonnes/an actuellement à 3 millions de tonnes/an à l'horizon 2020. Ce plan de développement permettra aussi, selon ses concepteurs, de multiplier par 2,5 le nombre de passagers transportés qui passera de 32 millions/an à 80 millions/ an à la même échéance. |
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