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Ligue 1 - Avant le coup d'envoi de l'exercice 2015-2016 : Une rude bataille s'annonce

par M. Benboua

Elles seront seize équipes à se lancer ce week-end dans la course au championnat de Ligue 1, le sixième de l'ère professionnelle avec à l'arrivée, le mois de mai 2016, un seul lauréat.

C'est dire que la bataille sera rude, âpre et difficile cette saison. Car contrairement aux précédentes éditions, l'avant saison était plutôt calme pour les clubs engagés, notamment sur le plan du recrutement qui, une fois n'est pas coutume, n'a pas défrayé la chronique et ce, en l'absence certainement de l'oiseau rare. La majorité des formations de l'élite qui cassaient leurs tirelires pour des recrues tous azimuts à coup de milliards, se sont montrées plus discrètes après les directives de la FAF, il y a deux années, qui a exigé aux clubs professionnels d'intégrer dans leurs effectifs sept joueurs espoirs, la promotion du produit local étant devenue ainsi obligatoire. Un état de fait qui a contribué à éviter la flambée dans le marché des transferts et ouvert la voie à une nouvelle génération de jeunes joueurs très talentueux.

Toujours dans la lignée de ses grandes décisions visant à «diminuer la migration des joueurs et à développer le niveau des footballeurs formés au club et issus de ses jeunes catégories», la FAF a introduit cet été de nouvelles règles. En effet, à l'issue de la dernière réunion du Bureau fédéral, la FAF a pondu un communiqué à la surprise générale interdisant aux clubs de l'élite de recruter des joueurs étrangers à partir du prochain mercato, ce qui a soulevé des mécontentements avant que le président de la LFP n'intervienne en affirmant que cette décision n'est pas définitive. Aussi, l'instance dirigée par Mohamed Raouraoua s'est penchée sur un sujet délicat, celui des entraîneurs.

En prenant en considération la valse qui touche la corporation, les diplômes CAF A ou UEFA A sont désormais exigés pour entraîner dans les deux championnats professionnels et qu'un entraîneur ne peut obtenir plus de deux licences dans une même saison, c'est-à-dire qu'il ne peut pas entraîneur plus de deux clubs. Aussi, l'autre point à prendre en considération cet été est, sans doute, l'aspect financier, qui constitue le point noir pour les clubs de l'élite à l'exception du MCA, du CSC et de la JS Saoura qui bénéficient d'une assise financière conséquente, car étant sous la tutelle de sociétés étatiques, outre l'USMA version les frères Haddad. Le nerf de la guerre a bien sûr influé sur la qualité du recrutement et parfois sur les lieux de préparation des équipes concernées, lesquelles ont préféré programmer des stages ici en Algérie, à l'image de l'ASMO et de l'USMH.

Quoi qu'il en soit, tout le monde attend avec impatience le coup d'envoi de la nouvelle saison que l'on souhaite plus disputée et plus animée que les précédentes. Et là, il y a matière à espérer. Après une saison 2014-2015 unique dans les annales du football algérien et à rebondissements où toutes les équipes jouaient pour le titre et pour le maintien en même temps, les amoureux de la balle ronde espèrent que la nouvelle saison, soit celle du renouveau.

Les prétendants

Si l'on regarde de près la grille de départ, on remarque qu'ils sont, contrairement aux années précédentes, plus nombreux à postuler à la succession du tenant du titre, l'Entente de Sétif en l'occurrence. Même s'il est encore prématuré de parler de prétendants, il n'en demeure pas moins que six clubs au minimum affichent clairement aujourd'hui leurs intentions et sont considérés, sur le papier du moins, comme les principaux favoris. C'est le cas du MCA, qui s'est renforcé cet été par des joueurs de qualité dont on dit le plus grand bien. Les dirigeants du Doyen n'ont pas lésiné sur les moyens et le technicien Artur Jorge sait pertinemment qu'il est attendu au tournant, surtout que les supporters sont très exigeants. Alors, les bons joueurs formeront-ils nécessairement une bonne équipe ? Premiers éléments de réponse dès jeudi après-midi pour le premier grand choc de la saison face au CRB.

De son côté, l'autre club algérois, l'USMA, qui a prôné la stabilité en engageant seulement cinq joueurs cet été, aura la lourde tâche de jouer sur plusieurs tableaux, dont la Ligue des champions d'Afrique, qui commence à faire rêver les fans de Soustara et où le club cher au président Haddad a déjà composté son billet pour les demi-finales. L'entraîneur Miloud Hamdi dont c'est la première expérience dans le championnat algérien pourra-t-il guider l'USMA vers le sommet ? Il en paraît très motivé en tous cas. Par ailleurs, la stabilité, le sérieux et le recrutement judicieux effectué par les dirigeants du CSC font aujourd'hui que cette équipe constantinoise semble décidée à jouer les premiers rôles. L'arrivée de l'ex-international Mourad Meghni est-elle considérée comme un véritable coup médiatique ou un véritable renfort pour les dirigeants du Chabab ? Et il faudra attendre le début de saison pour savoir si Meghni (31 ans) apportera le plus escompté au CSC.

Pour sa part, le champion sortant, l'ESS, qui a connu de nouveau une véritable saignée, avec le départ de plusieurs joueurs clés, pourra-t-il relever le défi avec l'apport du sang neuf ? Le team de Madoui, qui se trouve en difficulté en Ligue des champions d'Afrique, dont il est le détenteur du trophée, est appelé à réagir au plus vite pourchasser le doute. Pour ce qui est du vainqueur de la Coupe d'Algérie, le MOB, orphelin de son entraîneur Amrani Abdelkader, parti en Arabie Saoudite, il sera cette fois face à un défi de taille, celui de réaliser un parcours meilleur que celui de la saison écoulée. La balle se trouve à présent dans le camp du technicien suisse Alain Geiger. Au MCO, l'entente exemplaire qui dure depuis la saison écoulée entre le président Belhadj et l'entraîneur Cavalli a donné lieu à un climat de satisfaction jamais égalé depuis belle lurette au Mouloudia. La préparation en Espagne, le recrutement jugé judicieux et la bonne ambiance qui règne au sein du groupe font que le MCO est bien parti pour prétendre au moins à un titre cette saison.

Enfin, la JSK, l'éternel favori parmi l'élite, se trouve confrontée cette fois à de nombreux problèmes internes. Selon les spécialistes, tout dépendra de la première rencontre face au CSC, car une belle victoire à domicile pourrait apaiser la tension et permettre à la JSK d'entrevoir la suite avec optimisme, surtout après une saison 2014-2015 compliquée pour les Canaris.

Les outsiders

Si plusieurs clubs sont annoncés comme d'éventuels favoris, cela ne veut nullement dire que les autres clubs sont appelés à faire de la figuration, dans la mesure où certains d'entre eux se sont sérieusement renforcés en vue de jouer crânement leurs chances. Mais pour l'heure, le CRB, le NAHD, l'USMH, l'ASMO, la JSS et le RCA doivent se contenter du statut d'outsiders. La mission de ces formations s'annonce rude et seule une bonne entame de saison pourrait donner des ailles à ces formations, notamment celles de la capitale, qui joueront quasiment un derby toutes les trois journées.

En tous cas au CRB, l'entraîneur Alain Michel, l'un des techniciens étrangers les plus expérimentés dans le championnat algérien, estime que son team est prêt pour la bataille après une bonne préparation effectuée au Maroc. C'est d'ailleurs la même conviction chez Abdelkader Iaiche (NAHD), qui vise à redorer le blason du Nasria et de Dziri Bilel (RCA), qui veut réussir ses débuts en tant qu'entraîneur en chef, après une carrière de footballeur très étoffée. L'autre club algérois, l'USMH, aura lui aussi du pain sur la planche. Espérons juste cette fois que le projet de Boualem Charef ne soit pas abandonné dès l'entame de saison, comme ce fut le cas la saison écoulée.

Pour ce qui est de l'ASMO, la formation oranaise, qui a conquis plus d'un lors du précédent exercice, tentera de jouer les trouble-fêtes. L'ASMO, version Kamel Mouassa, avec lequel l'équipe a retrouvé l'élite au terme de la saison 2014, pourrait surprendre. Enfin, l'engagement de l'entraîneur Bernard Simondi a poussé les dirigeants de la JS Saoura à revoir les ambitions du club à la hausse d'autant que ce dernier s'est montré très actif sur le marché des transferts.

Les promus

Les trois promus, l'USMB, le RCR et le DRBT (cette dernière qui découvre l'élite pour la première fois de son histoire), vont sans aucun doute se contenter au départ du maintien. Avec des renforts de qualité, le Rapid de Relizane, qui retrouve l'élite après plusieurs décennies d'absence, aura la lourde tâche de faire bonne figure. Du pain sur la planche en perspective pour Omar Belatoui. En face, le DRB Tadjenanet, sous la coupe de l'entraîneur Lamine Boughrara, doit être en mesure de supporter la pression, alors que l'USM Blida de l'entraîneur Benchadli Djamel, qui a fait peau neuve, est appelée à confirmer son renouveau. En tous cas, tous ces éléments nous amènent à dire que le challenge s'annonce d'ores et déjà disputé. Aussi, il est à noter que la majorité des équipes de l'élite ont préféré peaufiner leur préparation en terre tunisienne. Une destination de plus en plus prisée par les clubs algériens, au vu des bonnes conditions de travail et de récupération qu'offrent les nombreux sites.