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L'hypersensibilité des travaux maritimes à la météo et aux aléas du
milieu sous-marin influe sur les plannings des chantiers. Le manque d'espace
complique l'adéquation entre les chantiers et les activités portuaires,
notamment en cette haute saison pour le trafic des voyageurs.
A ces contraintes, s'ajoutent les ruptures d'approvisionnement en matériaux de construction spécifiques au sous-secteur maritime des TP. C'est ce qui ressort des éclairages donnés par la directrice des Tra vaux publics (DTP) de la wilaya, maître d'ouvrage, et la sous-directrice des infrastructures maritimes et aéroportuaires, sur les trois chantiers en cours au niveau du port d'Oran, à savoir l'extension du terminal à conteneurs (ETC), le rempiètement des quais de Conakry et de Sénégal (RQCS) et le confortement de la jetée (CJ). Sans prendre la défense des réalisateurs de ces projets, loin s'en faut, en ce qui concerne le rythme entrecoupé d'interruptions et de phases de sous-régime, la DTP indique, en substance, qu'une partie des retards enregistrés dans ces chantiers, à des degrés différents, est «entièrement justifiée» car étant liée soit aux conditions naturelles défavorables (atmosphériques, manque de visibilité en milieu sous-marin, facteur de pénibilité du travail en milieu hyperbare, impossibilité de certaines manoeuvres hyper-techniques dans certaines conditions?) soit à des impératifs majeurs dictés par les activités portuaires de l'EPO (Entreprise portuaire d'Oran). Néanmoins, en dehors de ces cas justifiés et dûment motivés, le maître d'ouvrage n'a pas hésité à rappeler à l'ordre, par le biais d'une série de mises en demeure par voie de presse, les intervenants à l'effet de redynamiser la cadence et de rattraper les retards accusés. Aucun des trois groupements qui sont à l'œuvre au port n'a d'ailleurs échappé au «carton jaune» du maître à bord, tant tous ont lâché pied à un moment ou un autre, aux yeux de la DTP. «Les choses sont rentrées dans l'ordre. La cadence est, disons, normale. Ni accélérée ni lente non plus. Ce qui est plutôt bien en cette saison estivale, synonyme de pic de trafic de passagers et donc d'un besoin incompressible en termes d'accostage au quai, mais synonyme aussi de pénurie fort pénalisante de certains matériaux de construction, notamment sur le marché local», estime la chef du service infrastructures maritimes et aéroportuaires à la DTP. Pour cette responsable, «l'entreprise gestionnaire du port, l'EPO, a été très attentive à nos sollicitations pour la bonne marche des chantiers, dont elle tirera le plus grand profit d'ailleurs. Honnêtement, on n'a pas demandé une chose sans que l'EPO ne la mette à notre disposition. Malgré l'exiguïté et le surencombrement des espaces, les chantiers et les activités portuaires de l'EPO font plutôt bon ménage. On ne peut toutefois toujours trouver un compromis; il faut prioriser. C'est le cas, pour l'heure, où on a dû suspendre momentanément les travaux de RQCS jusqu'à fin septembre pour consacrer le quai Conakry (au niveau de la gare maritime) au trafic des passagers, sachant que le quai Sénégal (au niveau du terminal commercial) en dépend en raison de facteurs techniques et logistiques liés au plan de répartition de tâches du groupement (algéro-chinois) Meditram/CHEC en charge du projet». Terminal à conteneurs : Taux d'avancement de 30% De loin le plus important des trois projets, le chantier d'extension du terminal à conteneurs du port d'Oran, pour un coût de 11 milliards de DA, connaît un taux d'avancement des travaux de 30% et un taux de consommation des crédit de 22%. Confié au groupement d'entreprises China Harbour Engineering Company (chef de file) l'EPE Meditram (Algérie), pour un délai de réalisation de 30 mois, ce chantier, qui a démarré le 1er juin 2014, se veut, de manière générale, une solution au déficit majeur qu'accuse l'Oranie en matière d'infrastructures spécifiques à la réception et au traitement des conteneurs. Il vise à positionner le port d'Oran au rang des terminaux du bassin occidental de la Méditerranée, permettre en termes physiques d'étendre et d'accroître les capacités d'accueil des navires porte-conteneurs, étendre et accroître les capacités d'entreposage et de traitement des conteneurs pour faire face à une demande de trafic estimée à 500.000 EVP à l'horizon 2017-2018. Il consiste en la réalisation d'une extension du terminal à conteneurs sur 23,4 hectares, gagnée sur mer au niveau du bassin de Skikda, par la création d'un terre-plein de 23,4 hectares (y compris l'actuel môle F), le remblai d'un plan d'eau de 16,5 ha, la construction d'un nouveau quai en caissons préfabriqués (50 unités de forme cylindrique: 16 m de diamètre et 16 m de hauteur), ayant un tirant d'eau de 13,8 m sur une longueur de 1.400 m, le démontage et la construction du quai Hambourg en caissons préfabriqués sur 175 m (partie nord), la construction d'un nouveau quai au lieu et place de l'actuel dit de La Havane sur 460 m, la construction d'un bassin de dissipation, constitué d'un talus en enrochements sur un linéaire total de près de 500 m et un épi de 112 m en caissons cylindriques en béton armé, le confortement de la jetée de Tessala sur 366 m, la construction d'un mur de protection au pied de la falaise sur 680 m, la mise en place de la conduite d'extension du rejet de Sonelgaz sur 660 m, la construction d'un revêtement souple en béton bitumineux (BB) et des ouvrages de drainage du nouveau terre-plein, la mise en place des équipements de quai (bollards, défens, rails, échelles). En outre, la DTP, qui précise que la date d'achèvement prévisionnelle de cet ouvrage est le 1er décembre 2016, indique que les contraintes majeures rencontrées dans ce chantier sont la lenteur dans la délivrance des autorisations d'accès, le quai de Hambourg non libéré, insuffisance d'espace, autorisation d'immersion des produits dragués non encore délivrée par le ministère de l'Environnement. Il est à noter, par ailleurs, qu'il s'agit de la plus grande dotation financière pour les projets maritimes à l'échelle du pays celle qui a été engagée pour la modernisation du port d'Oran. C'est en tout cas le rappel qui a été fait par l'ex-ministre des Travaux publics, M. Farouk Chiali, à l'occasion de sa visite à Oran, pour donner le coup d'envoi à plusieurs projets structurants dont les projets maritimes et portuaires en question, rappelle-t-on. |
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