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L'onde de choc provoquée par le «scandale de la maternité de Constantine»
continue de retentir en suscitant les réactions les plus acerbes aussi bien du
côté des gestionnaires que des professionnels de la santé. De ces échanges
d'accusations, une seule constante est à retenir car faisant l'unanimité : le
secteur de la santé en Algérie est bel et bien malade.
Dans une lettre adressée au directeur général du CHU Dr Benbadis de Constantine, diffusée hier, le bureau de Constantine du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) donne à son tour la réplique au premier gestionnaire du CHU Dr Benbadis, l'accusant de « poursuivre la chasse aux sorcières », lui reprochant notamment d'avoir occulté, lors de sa dernière sortie médiatique, de faire référence « à l'état des lieux du secteur qui lui a été présenté par le SNECHU Constantine ou d'y apporter la moindre réponse ». Face à ce qu'il qualifie de « situation inacceptable », le bureau du SNECHU de Constantine annonce une Assemblée générale pour le courant du mois de septembre prochain qui sera, lit-on dans cette même lettre, « une occasion pour les hospitalo-universitaires de faire le point sur la situation du CHU et de décider des actions à entreprendre ». En préambule à sa lettre au DG, le SNECHU de Constantine rappelle tout d'abord ses deux réunions tenues avec le premier responsable de l'hôpital ayant eu comme principal point d'ordre du jour, « les conditions de travail désastreuses au sein de tous les services, qui, bien sûr, se répercutent négativement sur la prise en charge des patients ». La dernière réunion en date évoquée par le SNECHU remonte au 29 juin dernier, soulignant au passage qu'un document détaillant toutes ces défaillances, notamment au niveau des services de chirurgicaux, a été transmis à la direction du CHU. Parmi les défaillances signalées, la qualité « médiocre » de l'éclairage dans les blocs opératoires avec « un scialytique qui fonctionne avec une seule lampe, sans aucune climatisation et avec un matériel opératoire des plus vétustes ». S'agissant des conditions de garde au niveau des urgences chirurgicales, le SNECHU déplore les « évacuations incessantes des patients des autres wilayas sans aucun préavis, et le manque de places au niveau de la réanimation chirurgicale, spécialement en cette période, et particulièrement pour les polytraumatisés intubés et ventilés artificiellement » qui sont, affirme-t-on, « abandonnés en salle d'urgence pendant plusieurs jours sans infirmières qualifiées ». Dans son listing des défaillances, le SNECHU déplore également la panne d'oxygène au niveau des blocs du service ORL, l'absence de chambre de garde pour les chirurgiens, de sanitaires propres à eux et de repas décents. Un tableau des plus noirs est également dressé concernant les urgences médicales avec « un manque total d'hygiène, l'insalubrité dans tous les services, et l'insécurité. Le SNECHU évoque également le manque de personnel paramédical, des sages-femmes, de femmes de ménage ainsi qu'un manque de consommables divers. Cette liste non « exhaustive » de défaillances fait état de dégradation plus qu'inquiétant pour certains équipements, à l'instar de l'IRM « qui n'a jamais fonctionné et le scanner qui fonctionne de façon intermittente, poussant les patients à les faire en ambulatoire. Avec sa lettre adressée au DG du CHU de Constantine, le SNECHU a ainsi choisi de répondre au premier responsable l'hôpital universitaire qui a, rappelle-t-on, lors d'une conférence de presse animée récemment, vivement réagi au dernier communiqué du Syndicat national des hospitalo-universitaires, communiqué qui met en cause autant le ministre que le DG du Chu lui-même. En réplique aux déclarations des syndicalistes, le concerné a, note-t-on, mis tout sur le dos du responsable du service de gynécologie qui a été, rappelons-le, relevé de ses fonctions. |
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