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Selon Azzedine Mihoubi : Le 7ème art va mal

par Yazid Alilat

La situation du 7ème art en Algérie laisse à désirer. C'est le constat fait, hier à la radio nationale, par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a, dans la foulée, confirmé le grand retour du Festival du cinéma méditerranéen d'Annaba. Le ministre, qui a déjà annoncé au mois de juin dernier la reprise de ce festival, disparu il y a de cela de longues années du paysage multicolore et bigarré des plus de 700 festivals en Algérie, a indiqué que la préparation de l'organisation de cette manifestation cinématographique a commencé. ?'On a commencé à travailler avec le commissariat chargé d'organiser cet événement, on a contacté la wilaya d'Annaba qui a montré sa disponibilité à abriter ce projet'', a dit le ministre qui a annoncé que ?'10 films sont d'ores et déjà programmés'' pour ce festival, qui devrait se tenir du 3 au 11 décembre prochain. Durant ce festival, les cinéastes et réalisateurs algériens, Amar Laskri et Benamar Bakhti, ainsi que l'acteur Omar Sharif seront honorés. Des conférences seront données en marge des ces journées cinématographiques, en particulier sur le thème de l'émigration, clandestine et légale.

Par ailleurs, le ministre de la Culture n'a pas manqué de dresser un tableau déprimant de la situation des salles de cinéma en Algérie, estimant que ?'toute une génération (d'Algériens) ne connaît pas de salles de cinéma''. ?'Il y a un grand vide dans ce domaine'', a-t-il déploré. Pour remédier à cette situation et réhabiliter les salles de cinéma, il a indiqué que ?'nous avons contacté le ministère de l'Intérieur pour avoir une idée sur l'état des salles de cinéma, leurs propriétaires, etc.''. Il y a, selon M. Mihoubi, 76 salles de cinéma prêtes à reprendre ?'du service'' avec la diffusion de films et 300 autres à travers le territoire national, qui connaissent des problèmes divers et ne sont pas prêtes à rouvrir leurs portes au public. ?'Il y a également le projet des multiplex de 120 spectateurs à mettre en place'', a-t-il suggéré, indiquant que le ministère ?'encourage la production de films algériens centrés sur plusieurs thèmes nationaux''. Quant aux investissements dans le secteur de la culture, M. Mihoubi a estimé qu'''on doit arriver à une industrie du cinéma en mettant en place des investissements dans le secteur culturel et arriver à produire des films algériens''. Pour lui, ?'le secteur culturel doit soutenir l'économie nationale, notamment à travers la production cinématographique'', avant d'encourager ?'les jeunes promoteurs à demander des prêts dans les métiers du cinéma (éclairage, costumes, effets spéciaux, etc.).

Par ailleurs, la 20ème édition du Salon du livre international, prévue du 28 octobre au 7 novembre prochain, verra la participation, selon le ministre, de 700 maisons d'édition. Pour cette édition, la France sera l'invitée d'honneur, avec comme invité de marque le prix Nobel de littérature 2014, le Français Patrick Modiano, ainsi que de grands noms de la littérature arabe. Il a en outre annoncé l'institution d'un grand prix du roman pour ce 20ème SILA.

Enfin, le ministre de la Culture a annoncé que le nombre des festivals organisés jusque-là, au nombre de 176 selon lui, sera revu à la baisse. ?'Il faut réaménager les priorités du secteur'', a-t-il dit, relevant qu'« il y a trop de festivals qui se ressemblent ». Les festivals, a-t-il également souligné, seront dorénavant gérés par des professionnels et non pas par des administrateurs. Une commission a été installée pour mettre de l'ordre dans l'organisation de ces festivals dont nombreux, a-t-il estimé, passent inaperçus par manque de communication et d'intérêt auprès des Algériens. Et puis, ?'réduire le nombre de festivals n'est pas une annulation'', a-t-il expliqué.