Le
défi de raccordement de la population en eau potable à travers tout le
territoire de la wilaya de Tlemcen (qui compte 53 communes) semble avoir été
relevé, si l'on se fie aux nombreuses explications (argumentées par des
chiffres) présentées aux journalistes par le directeur de l'hydraulique de
Tlemcen, Abdelkader Meksi, lors d'une conférence de presse organisée jeudi
dernier au siège de cette direction. « Grâce à l'ambitieux programme varié,
lancé depuis 2010, englobant les projets des stations de dessalement d'eau de
mer à Honaine et Souk-Tleta, projets de raccordement secondaires et stations de
pompage, forages d'eau équipés de pompes à Zouïa, stations d'épuration,
rénovation des réseaux de distribution AEP, réservoirs de stockage d'eau,
installation des pompes tant manuelles qu'immergées et analyse de l'eau?
jusqu'à la consommation, je peux dire que ce pari est pratiquement gagné en
milieu urbain comme en milieu rural. Il ne faut surtout pas oublier que l'eau et
l'assainissement sont nécessaires au bien-être, à la stabilité et à la santé
publique. Si aujourd'hui, la situation d'adduction d'eau potable s'est
nettement améliorée dans la wilaya de Tlemcen, c'est surtout grâce à la
détermination affichée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika,
visant à vaincre durablement l'angoisse de la soif et le péril lié à l'accès
insuffisant à l'assainissement des Algériens, sans omettre la mobilisation des
autorités locales et des cadres de l'hydraulique qui ont beaucoup contribué à
l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement des
populations », a affirmé Abdelkader Meksi. En effet, actuellement le taux de
raccordement de la population en eau qui est estimé à 83%, est atteint grâce à
l'apport des nouvelles stations de dessalement qui fournissent quotidiennement
400.000 m3 d'eau. La wilaya dispose ainsi d'un excédent en cette ressource
vitale, des forages de Zouïa (Béni-Boussaid) et barrages de Béni-Bahdel,
Sekkak, Sidi-Abdelli, El-Mefrouch, et Hammam Boughrara, estimé à plus de
180.000 m3 qui peuvent être désormais réservés à l'irrigation. Selon les
précisions du directeur de l'hydraulique, ces réserves stratégiques et
ressources en eau permettront d'assurer l'irrigation des terres agricoles et
offriront la possibilité de création de nouveaux périmètres d'irrigation de
17.000 hectares. Rappelons dans ce cadre qu'une enveloppe financière de 400
milliards de centimes a été affectée au périmètre irrigué de Maghnia qui
s'étend sur 4 500 hectares pour la mise en place de systèmes d'irrigation,
stations de pompages et réservoirs, et la modernisation de l'agriculture dans
cette région stratégique de la wilaya. Créé en 1974, ce périmètre est alimenté
en eau à partir du grand barrage de Hammam Boughrara et des nappes phréatiques
de la région. L'Etat a décidé que ce quinquennal soit axé sur le développement
de l'agriculture et, par ricochet, la création et l'extension de périmètres
d'irrigation, a ajouté la même source, d'autant plus que la wilaya de Tlemcen a
une place de choix dans l'activité hydro-agricole et dispose d'un énorme
potentiel hydrique pour l'aménagement de plaines et donc la production d'une
large gamme de produits agricoles tels les céréales, la pomme de terre, l'huile
d'olive et autres cultures maraîchères.
En
matière de raccordement de la population en eau de dessalement, M. Meksi, a
souligné que la localité de Chetouane qui compte quelque 40.000 habitants, a
bénéficié récemment d'un apport en eau de 5.000 m³/jour, l'amélioration des
réservoirs de stockage d'eau, et la réhabilitation de près de 27 kilomètres de
conduites, ce qui renforcera le débit actuel d'eau potable à 18.000 m³/j. De
même les localités d'Ouled-Mimoun et Ain-Tellout ont bénéficié la semaine
dernière d'un important programme de renforcement de l'AEP toujours à partir de
la station de dessalement d'eau de mer de Honaine et de réservoirs d'eau d'une
capacité de 5 000 m3. Selon le directeur de l'hydraulique, cette zone est de la
wilaya, longtemps marginalisée, qui englobe outre Ouled-Mimoun, et Ain-Tellout,
les localités de Tadjemout, Oued-Lakhdar, Béni-Smaiel, Tegma, Ain-Nehala,
Ain-Nekrouf, Ain-Fezza, bénéficiera d'ici la fin de l'année d'un apport global
de 25.000 m3/j.