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Bibi le pyromane, Abbas le complice

par Moncef Wafi

Le père de Ali Saad Dawabsha, le bébé palestinien mort brûlé vif il y a une semaine, a succombé à ses blessures. L'incendie de la maison des Dawabsha par des extrémistes juifs a mis le feu à la région poussant les Palestiniens à sortir dans la rue. Un acte terroriste qui a mis en lumière l'agressivité et la sauvagerie des colons et activistes de l'extrême droite israélienne qui se retrouvent dans la politique ultranationaliste du Likoud au pouvoir.

Des extrémistes tolérés, voire encouragés, représentant un vivier électoral important susceptible de faire basculer une élection, courtisé par des partis politiques israéliens qui virent volontiers à droite pour leur faire un clin d'œil complice.

Depuis des années, ni Palestiniens, ni Arabes israéliens, ni même soldats israéliens n'échappent à leurs agressions en représailles aux destructions de colonies sauvages illégales non seulement aux yeux de la communauté internationale mais aussi de la loi israélienne. Ces extrémistes derrière l'assassinat de Yitzhak Rabin n'ont jamais caché leur volonté expansionniste de coloniser les Territoires occupés et évincer les lieux de culte chrétiens et musulmans du "Grand Israël".

Le placement, pour la première fois depuis des années, d'un extrémiste juif sous le régime de la détention administrative se veut être un signal fort de l'administration de Netanyahu réputée être l'une des plus à droite de l'histoire d'Israël.

Les Faucons veulent se donner les moyens de poursuivre ces "terroristes", selon la terminologie officielle, mais il est difficile de croire que le Likoud, traditionnellement tourné vers la droite, va se tirer une balle dans la jambe et tout porte à croire que la démarche du Premier ministre israélien vise plus une consommation internationale, une action pour innocenter un gouvernement qui a toujours encouragé les initiatives nationalistes. Netanyahu, rompu à l'exercice du pouvoir, sait plus que quiconque que l'image extérieure est plus que vitale à l'Etat juif qui est sous le coup de condamnations internationales pour violation des droits de l'homme et massacre à Ghaza.

La mère de Ali Saad Dawabsha est toujours entre la vie et la mort, brûlée sur tout le corps au troisième degré. Son pronostic vital est engagé et sa mort programmée ravivera les douleurs. Les Palestiniens attendant toujours les conclusions de l'enquête de la police israélienne et l'arrestation des assassins pyromanes alors que le monde entier attend de Mahmoud Abbas de passer à l'acte et de déposer plainte au Tribunal pénal international pour crime de guerre.