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Skikda : Malgré l'arrêt du réforming 2, «pas de pénurie de carburants»

par Ahmed Boudrouma

A priori, l'heure est à la mobilisation des cadres de la raffinerie de Skikda qui est entrée en phase de maintenance, depuis peu, après deux longues années de production soutenue, du Reforming 2, particulièrement. En effet, l'ancienne direction n'a pas cru bon de procéder à l'arrêt technique annuel pour engager les travaux de maintenance nécessaires, en temps opportun, préférant continuer à produire, malgré tout. C'est donc un lourd fardeau qui sera légué, au nouveau directeur, M. Hamouda Azzedine qui a été contraint de procéder à l'arrêt du Reforming 2 produisant de l'essence sans plomb. Une décision salutaire, en fin de compte, même si elle a été vue d'un mauvais œil car l'unité avait commencé à montrer des signes de défaillance. Et du coup, cela a entraîné une réaction, en chaîne, qui se répercutera jusqu'au sommet de la hiérarchie ; le directeur du plus important complexe de raffinage d'Afrique se retrouvera, presque seul, soumis à un pressing intenable, à devoir assumer les conséquences d'une situation dont il a hérité, mais qui lui a imposé une formidable débauche d'énergie, pour tenter de rattraper le temps perdu. Il est vrai que le problème délicat des carburants y est pour beaucoup. Dans l'attente, le manque à produire a été compensé, malgré tout, par des importations pour les autres carburants. La situation, cependant, est normale et les stocks sont à leur niveau le plus haut, nous a-t-on confié. Les perturbations vécues, ici et là, n'ont, donc, pas de lien direct avec la raffinerie, a-t-on assuré, mais résultent de contraintes liés aux moyens de NAFTAL et du circuit de distribution dont elle a la charge. Contacté, un responsable local de cette entreprise a nié l'existence de pénurie de carburants, déclarant que " la situation est tout à fait normale et les probables perturbations ne sont que passagères et sont liées à la période estivale ; période où la demande est plus forte ". Du côté des cadres de la raffinerie qui s'estiment piqués, au vif, ils ont décidé de relever le défi, en s'engageant à prendre en charge une opération de maintenance complexe qui était confiée, par le passé, à des firmes étrangères. Ils se sont engagés à confectionner, dans les propres ateliers du complexe, les 'escalopes des réacteurs' défaillantes.

Ces pièces devaient, en principe, être importées du Japon, nécessitant une attente d'au moins 3 à 4 mois, pour les réceptionner. 'Nous relevons le défi de confectionner les pièces nécessaires et même mieux que ne le font les techniciens étrangers? ", une manière explicite d'exprimer leur soutien à leur directeur, déjà, confiné dans l'isolement déclarant " qu'on nous laisse travailler, en paix, car nous sommes en train de nous sacrifier pour remettre en marche l'unité? "