Comme on le soulignait dans notre édition d'hier, la persistance
d'un climat social tendu n'était pas propice à un retour au calme au niveau de
l'unité ArcelorMittal Pipes and Tubes (AMPTA), ex-unité de Tuberie sans soudure
(TSS) qui se trouve sur le site du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba).
Après avoir libéré, avant-hier, les quatre accès du complexe sidérurgique,
suite à une intervention des éléments de la Gendarmerie Nationale, les
travailleurs ont décidé, hier, de poursuivre le mouvement de grève qu'ils
mènent depuis plus de trois mois, a-t-on appris de sources syndicales. Ces
travailleurs réclament la réintégration de deux syndicalistes dernièrement
licenciés, la reprise du dialogue sur l'augmentation des primes et allocations
et le paiement des salaires de la période de grève, a-t-on indiqué.
Pour rappel, une soixantaine de grévistes avaient usé de moyens
d'intimidations, parfois violents, en bloquant au début de cette semaine les
accès du complexe sidérurgique qui compte plusieurs unités et filières, dans
une vaine tentative de faire pression pour la satisfaction de leurs demandes.
Leur action a paralysé le complexe pendant plus de 48 heures avant de le
rouvrir suite à une décision de justice ordonnant la libération des lieux et le
déplacement de la gendarmerie vers le complexe. Les instances judiciaires à
Annaba avaient également tranché par l'illégalité de la grève engagée par les
350 travailleurs de l'AMPTA. Ce conflit social au sein de l'AMPTA, qui ne
concerne pas les autres travailleurs du complexe d'El Hadjar, plus de 5 000
travailleurs au total, a provoqué de sérieuses inquiétudes au sein des
responsables d'ArcelorMittal Algérie, car «les installations industrielles se
trouvaient sérieusement exposées au danger» du fait de la longue paralysie de
l'usine. Et, alors qu'on poussait à peine un ouf de soulagement, croyant à un
dénouement de ce long conflit après l'évacuation des accès du complexe par les
gendarmes, revoilà la protesta qui s'installe sur les lieux. Un véritable
casse-tête pour les gérants de cette unité, déjà en proie à des difficultés sur
le plan de charge ou de passes de commandes.