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Baignant dans la
foule ou dans la solitude, apprivoisé ou sauvage, dans un gourbi ou un palace et
malgré un discours officiel subliminal, partout on sent le non-retour, les
gloussements de la bête bavant qui brise ses dernières chaînes.
L'Algérie a eu des lanceurs d'alerte pour rien. Aphones et ailes brisées, les plus chanceux ont fini par se cacher pour mourir tels des oiseaux de mauvais augure. Qui va aujourd'hui dénoncer l'impensable qui se cache derrière le pensable, l'anomalie qui s'autoproclame synonyme de normalité ? Chez nous, la pneumologue française Irène Frachon, à l'origine du scandale du Médiator, aurait fini au cimetière ou dans un asile psychiatrique avant de pouvoir alerter sa concierge. Ou poussée à l'exil comme les 210000 diplômés de haut niveau, chiffre donné par l'OCDE il y a 10 ans. Alerté ou pas, l'Algérien ordinaire continue à broyer du pessimisme, en fait son affaire, sa nature, sa peau. Pourtant, voir tout en noir c'est fatigant crevant sadique. C'est contraire à la vie. « ?je ne travaillerais sûrement jamais sur les fleurs et les animaux? » Ainsi parlait en 2007 Malik Ait Aoudia, qui vient de mourir à Paris à l'âge de 48 ans d'une maladie? Les fleurs et les animaux toute la féerie des contes. On se demande quel écrivain artiste journaliste ou chercheur a travaillé sur les fleurs et les animaux en Algérie ? La muse made in bled s'est spécialisée en pataugeant dans le sang des abattoirs, humant la moisissure vénéneuse des caniveaux au rythme des hurlements d'enfants, des crises maternelles et de la lâcheté paternelle. Pour saisir en chiffres le malheur d'un peuple comme celui d'une famille, il faut voir comment est reparti le budget dit national. Si l'argent ne fait pas le bonheur, son absence fait certainement le malheur. Deux lions se partagent la part du roi : l'armée et les moudjahidines. La première est censée faire notre fierté et nous protéger de nos ennemis extérieurs. Depuis le début, elle joue la milice toute puissante de la Régence où les généraux font et défont leur dey. Quel citoyen peut affirmer avec sérieux : je n'ai pas peur, je paie mes impôts à la source, la politique ce n'est pas mon affaire, je gagne honnêtement ma vie donc en cas de danger l'armée est là pour me protéger avec des armes sophistiquées en milliards de dollars grâce au pétrole, un don d'Allah. Les années noires sont passées par là et les avions ne décollent que pour les ayants le droit par la force et les combines. Que dire du Cheval de Troie de la police bourré d'indics surveillant les artères principales les établissements officiels et la fourmilière des parias. Quant aux moudjahidines, on se demande quand ils vont nous dire de faire harakiri afin de témoigner notre gratitude pour l'éden libéré grâce à leur héroïsme. Mathématiquement, il vaut mieux avoir un moudjahid dans la famille que 10 Picasso. Sagan disait en plaisantant que la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié. Si la culture reste c'est qu'on a rien oublié d'essentiel. On comprend pourquoi ce ministère des « Antar » est un gouffre financier quand on sait qu'un faux moudjahid est infiniment plus compliqué à repérer qu'un faux Picasso. Pourquoi un tel gavage dans un bled qui a fini inculte sale corrompu jusqu'à la moelle. Doté d'une école étudiée pour miner tout le bazar national par des interprétations religieuses meurtrières et variables à l'infini. Nous sommes à la mode salafiste, demain sera un autre jour, un autre loup. La fameuse civilisation arabe n'a laissé aux Arabes que le chapelet des serials killers couronnés, la pègre qui va avec et les bougnouls derrière les cafards. Le déshonneur s'affiche à la place d'honneur ; la dignité lèche les semelles de la saloperie. Seule la nature veille sur ses droits : bouffe dodo réveil, bouffe dodo réveil etc. Puis un jour on ne se réveille pas et ouf c'est le repos eternel. Cet été qui n'en finit pas, on a inauguré l'enterrement en pleine nuit comme l'assassin qui cache son crime. Il suffit de presque rien, dit-on, pour sauver le pays ou finir par le détruire. Dieu avait bien besoin du diable pour faire le monde sinon pourquoi avoir créé le « grain de sable » tout aussi unique et omniprésent que Lui. Sans surprise, l'Algérie, a besoin en urgence de réunir autour d'une table des hommes pris de panique. Les 2 ou 3 dieux qui ont sous leurs pieds les 40 millions d'Algériens, sur leurs bras les 40 voleurs confirmés et dans leurs mains les 40 expulsés devenus opposants. En attendant que naisse un peuple qui n'est pas l'Olympe, tout se passe à l'Olympe dans l'Olympe et autour de l'Olympe. Pas de complexe, Voltaire a bien commencé sa carrière en courtisan éconduit. Voltaire, l'homme à qui on doit l'opinion publique, l'homme le plus célèbre du 18e, ecrit John Saul, détrôné par la souris Mickey dès le 20e siècle. Les filles de Marx demandèrent à leur père qui est le plus grand héros de l'histoire. Spartacus, a répliqué ce dernier. Pourtant, ce nom ne doit sa célébrité qu'aux studios hollywoodiens pas aux livres d'Histoire. Napoléon, l'homme le plus admiré avec de Gaule par les Français, a traité de con le roi Louis XVI parce qu'il a refusé de tirer sur la foule de Paris. Cette dernière reconnaissante a applaudi sa décapitation. C'est toujours après avoir enterré les acteurs, leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, que l'histoire daigne, contrainte, de se débarrasser de son surplus de mensonges. Chez les Arabes, on a tout compris : pas d'histoire à part celle des ouvertures qui deviennent automatiquement des fermetures. La démocratie, elle est l'œuvre de la classe moyenne. Ces coincés entre deux rives opposées : base et sommet. Ils ont trahi la couche-mère pour se retrouver dans un no man's land cognant aux portes de la Cité interdite. Entre deux mondes hostiles, ces harkis ratés amusent la galerie. Ils seront les premiers à être balayés, on le constate. Pourtant, les seuls capables d'unir les deux extrémités. Quant à la poignée de harkis dorés, ils sont capables de mettre le pays à feu et à sang et crier « au secours !» après avoir écrasé le dernier bébé dans le ventre maternel. Ils valent le poids du butin volé pour acheter la fidélité des voleurs. Eux ou leurs rejetons, ils retrouveront leurs victimes les plus redoutées en terre d'exil. En France, les Algériens condamnés au déracinement à l'errance par leur faute se comptent par millions on a tué l'ami intelligent pour ressusciter l'ennemi idiot ? a parlé de châtiment divin tandis que la sagesse populaire dit qu'il vaut mieux avoir un ennemi intelligent qu'un ami idiot. Que faire e les spécialistes ont mis l'accent sur la fragilité des infrastructures, un système de santé et d'hygiène déplorable et une défaillance des autorités quand. Plus de 15 ans plus tard, le scenario peut se répéter à l'identique avec 10 à 100 fois plus de victimes 10 à 10 nsité avec des résultats diamétralement opposés. Aucune victime à déplorer au Japon, par contre un véritable carnage dans un pays déjà traumatisé par la catastrophe humaine. Le Pouvoir avec la 0 fois plus En 2003 à une semaine de distance le Japon et l'Algérie ont subi un séisme de même inte voix de ses imams fatalistes. Il suffit de voir comment une ville d'intellectuels comme Boumerdés a évolué entre la décharge le ciment et l'amnésie totale. Pour évacuer les blessés, il faut fantasmer dorénavant sur les hélicoptères qui protègent le Premier ministre en déplacement. Celles qui bombardent le maquis quand des ressortissants occidentaux sont décapités. Quant à la ville romaine que Camus a immortalisée, Tipaza, on n'est pas surpris de lire dans la presse qu'elle ne possède même pas d'ambulance. Le journal indépendant El Watan (1 août 2015), s'étonne que l'Algérie soit épinglée par les USA au sujet de l'esclavage et traite des personnes : « Dans son rapport intitulé « Trafficking in Persons Report 2015 »?a classé notre pays dans le groupe 3, qui comprend également la Corée du Nord, le Zimbabwe, l'Iran, le Venezuela, la Syrie, le Yémen, la Russie, la Libye ou la Thaïlande? ». Si l'Algérie n'appartient pas à ce groupe c'est qu'elle ne possède aucun subordonné donc aucun esclave. Or aucun Algérien à part ceux de la smala royale ne peut se vanter depuis 1962 de faire un choix librement même dans sa vie privée, la politique règne partout même dans l'air respiré. Qui peut nous dire pourquoi est-il si pollué alors que l'industrie l'agriculture sont quasi inexistantes, tout est pratiquement importé sous emballage prêt à être avalé sans se salir ni les mains ni la cuisine encore moins allumer les fourneaux ? Manger local, national, nous ronronne la voix nationale, une incitation au cannibalisme parce que la seule nourriture qu'on n'importe pas et qui ne manque pas, c'est les Algériens. Le système est exclusivement vertical, définition même de l'esclavage et de la traite des humains. Quel Algérien lambda connaît le nom de ceux qui détiennent son extrait de naissance et certificat de décès ? Alors que l'esclave, le vrai, connaît le nom de son maître qui l'a acheté avec son propre argent pas celui qu'il lui a volé. L'Algérie n'est pas la Russie l'Iran, la Corée du Nord?parce que ces pays ont des chefs connus affichés non masqués qui forcent le respect la crainte l'admiration l'envie des grandes puissances. On ne parle pas du Code de la famille, malgré les réformettes, qui est une vraie fabrique de mendiantes et de prostituées. Naturellement entre les deux viennent s'étaler la masse informe uniforme de celles qui ne peuvent ni mendier ni se prostituer juste végéter et se prosterner. Comme leurs hommes qui ne seront jamais des caïds ni des émirs ni même des ramasseurs de miettes encore moins libres comme leurs ancêtres, les Amazighs. Sur le marché intérieur, l'esclave algérien n'a aucune valeur marchande. Son maitre ne s'inquiète ni de le soigner quand il est malade ni de lui fournir une alimentation non intoxiquée encore moins un minimum d'hygiène autour de la case de l'Oncle Sam qui l'abrite. Quand le maitre partira, il ne le prendra pas dans ses bagages. De A à Z, il subit tout le contraire dans le mauvais sens de la législation esclavagiste. Ajoutons que question travail musculaire, il est en train d'être peu à peu remplacé par d'autres : Chinois, Africains etc. Sans oublier la menace du « pas bouger » : ne pas oublier l'Algérie des années noires, regardez la Syrie, la Libye et pourquoi pas Sodome et Comores puisqu'on y est. Si le temps ne recule pas, il tourne. Combien de temps cette menace tiendra ? Si mourir devient une certitude, alors il ne reste que le choix du billet. A moins d'une réunion dans l'urgence nécessairement bâclée injuste où la repentance et le pardon trôneront seuls comme la Régence des deys en a le secret. Aujourd'hui c'est l'argent qui manque le plus pas le droit. Pavlov l'a bien démontré avec son chien. Du flouss pour remplir la panse, pour acheter les drogues calmantes. Après plus d'un demi-siècle d'Indépendance, des milliers d'années d'existence, les descendants des Amazighs femmes hommes vieillards enfants bébés ne dépendent plus que d'un ramassis de criminels voilés désœuvrés névrosés et rancuniers au diable. Pas de quoi déranger le poil d'une barbe sacrée d'une moustache millimétrée, les videurs font du bon boulot. On peut prier 5 ou 50 fois par jour en vain. Allah, Dieu, Bouddha ou le grand Manitou, se sont donné le mot : aide-toi d'abord, puis demande au ciel de t'aider ! La question : Vont-ils partir avec youyous et immunité totale ou s'accrocher à leur puissance super divine à étrangler la poule aux œufs d'or qu'ils ont sucé jusqu'à la dernière pépite ? Quel est l'intérêt à liquider une vieille et malade bienfaitrice. Quand on a bu à satiété tout son or noir à faire exploser les banques suisses. Quand on possède le plus grand pays d'Afrique métamorphosé en un mouchoir de nain aux griffes d'une redoutable administration à faire pâlir de jalousie la Gestapo? Quels lamentables exploits pour des petits « stationnaires » qui rêvaient d'être de grands révolutionnaires. Quelle gloire pour la postérité! « A ma question : « Si on te demandait de nous étrangler, le ferais-tu ?»il répondait, imperturbable : « Bien sûr » », écrivait le naïf Boudiaf. Pourquoi s'étonner de la réponse du militaire qui servait de geôlier au Sud à l'homme qu'Yves Courrière a mis au centre de la naissance du FLN et du déclenchement de la Guerre d'Algérie? C'est le début de la fin ou le début d'une fin ? Boudiaf a conclu avec ces mots mirifiques : « ?Algériens unissez-vous ! L'histoire, le peuple et la victoire sont avec vous.» Ce slogan tous les slogans ne marchent plus. On n'invente pas un pays un peuple par des mots. Dans l'euphorie du printemps arabe, le prix du pétrole qui montait qui montait, la santé florissante du Rais pour le meilleur ou le pire, les Algériens ne se sont pas unis, encore moins possédant une place Tahrir de la délivrance. A la première marche, il y avait autant de policiers que de manifestants, on n'est en Egypte, les baltagias, les voyous en manque étaient là avant tout le monde. Mais, la majorité silencieuse des Algérois de sa fenêtre regardait comme la Sultane de Victor Hugo. Lasse et curieuse, le dos au palais. Aujourd'hui, elle est lasse faible et dégoûtée. Le bain de sang n'aura pas lieu ou sporadiquement comme il n'a pas cessé de l'être depuis des décennies. Une réunion au sommet de parrains repentis ne se fera pas, parce que c'est trop tard, tous les tissus à tous les échelons se sont révélés plus pourris que la peau d'un lépreux agonisant. Etant donné qu'on a la classe moyenne qu'on peut, le sursaut viendra du seul moyen, de la seule force qui reste aux moins que rien. Tous ces militaires obligés de dire « bien sûr » pour liquider les héros qu'ils admirent ; ces policiers du dernier échelon après les rats ceux qui tombaient comme des mouches. Premiers cobayes à servir les terroristes pour aiguiser les couteaux et s'entrainer à vider les chargeurs. Ces fils de bougnouls obligés d'applaudir avec deux mains et deux pieds la grâce de leurs bourreaux. Ce géant abruti par des ordres injustes et indignes depuis plus d'un demi-siècle est au bon endroit : entre les deux. Ne rêvons pas, la démocratie est passée de mode même là où elle est née. Le sursaut ne pourra nous garantir que la fin du Cabinet noir, on se contentera du gris. Il faut bien essayer toutes les couleurs pour mériter le blanc. |
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