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Richard
Labévière, ce nom n'inspire rien à la majorité des Algériens mais lire son
interview passée hier chez nos confrères d'El Watan renseigne ou plutôt
confirme tout le mal que pensent de nous et nous veulent les tenants du nouvel
ordre mondial. Spécialiste du financement du terrorisme international
islamiste, un des grands dossiers défendus par Alger, il revient sur des
géostratégies bouleversées et téléguidées par les différents champs de bataille
dans le monde arabo-musulman sous couvert de la guerre contre le terrorisme et
le Printemps arabe et sur le double langage «hypocrite» des capitales
occidentales.
Richard Labévière, rédacteur en chef du magazine «Proche Moyen-Orient», ne donne pas de scoop mais met noir sur blanc les enjeux qui poussent Washington à semer le chaos dans les pays de la région. Sous-traitant pour Israël, les Etats-Unis d'Amérique ont fini par casser les Etats-nations (Irak, Syrie, Libye, Yémen, Soudan), précipitant d'autres dans une guerre d'usure avec les groupes terroristes (Egypte, Tunisie, Afghanistan) avec la complicité des bailleurs de fonds saoudiens, qataris et émiratis. Sur les ruines de ces pays, des bantoustans se livrant des guerres de destruction. Il évoquera le concept de l'«instabilité constructive» chère aux Faucons américains pour pouvoir pomper le pétrole des pays en crise en toute tranquillité. Le pétrole et la sécurité de l'Etat hébreu sont les deux moteurs de la stratégie américaine en menant une guerre, par procuration, contre l'Iran, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. D'où Daech, une créature qui mène ce combat. Où en est l'Algérie de tout ce magma ? Pour Richard Labévière, Alger est en train de payer pour ses positions de principe et devient gênant pour les néoconservateurs américains. Selon lui, l'Algérie est perçue comme «un obstacle à la mondialisation économique libérale et mafieuse» et la chute des prix du pétrole, voulue par l'Arabie Saoudite, fait partie de cet arsenal répressif de ses ennemis. Le crime de l'Algérie est surtout de ne pas s'aligner sur l'axe américano-israélien et de défendre nostalgiquement ce concept du nationalisme arabe et la cause palestinienne contrairement à beaucoup de pays arabes qui ont cessé de s'intéresser à la Mosquée d'El-Qods. Des ennemis qui ne cachent pas la haine qu'ils vouent au peuple algérien, mais force est de reconnaître que si le pays est perçu comme un rempart contre cette libéralisation forcée et sauvage, on est en train de dérouler le tapis rouge à une caste d'affairistes prédateurs qui s'ingénie à tout rafler, aides et contrats publics, au détriment d'une économie nationale affaiblie. |
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