Des
dizaines de demandeurs de logements mécontents de près d'une quinzaine de sites
d'habitations précaires et de bidonvilles de Constantine ont «assiégé», hier,
la daïra et un peu moins le cabinet du wali pour faire valoir «leur droit» au
bénéfice d'un appartement neuf, en présence d'un important déploiement des
forces de police. Les protestataires viennent de la Poudrière, Kaddour
Boumedous, Boudraa Salah, rue des Maquisards, de la cité S'miha, Chaab Erassas,
Aouinet El Foul, Sidi Mabrouk, Oued El Had, des bidonvilles «El Kahira»,
Fellahi 1 de Ziadia, du terrain Amirouche, de Sidi M'cid, notamment. Certains
de ces protestataires en colère sont demandeurs de logements du type social, à
l'instar de ceux des cités de Chaab Erassas, S'miha et Kaddour Boumedous, et se
disent en colère contre le fait qu'ils n'ont pas été convoqués pour les séances
de tirage au sort, alors qu'ils sont classés dans la liste «rouge», selon les
décisions de pré-affectation qu'on leur a attribuées l'an dernier. D'autres,
mais toujours dans ce registre du logement social, affirment vouloir voir le
wali ou le chef de daïra pour contester le fait qu'ils soient classés dans la
liste «verte», alors que leurs conditions de vie les «habilitent» à un
classement «rouge», nécessitant un relogement prioritaire. A l'instar de cet
habitant de Sidi Mabrouk, âgé de 45 ans et père de 03 enfants qui a été expulsé
par son propriétaire, qui veut faire valoir sa nouvelle situation auprès de qui
de droit, pour changer son classement «vert» en «rouge», car il ne peut
attendre plus longtemps. «Je suis hébergé provisoirement chez un voisin, qui a
sa propre famille et sachant que toute patience à des limites», je lance un
S.O.S sinon, dira-t-il, c'est la rue qui m'attend avec ma femme et mes
enfants». Au chapitre des relogements des habitants des sites d'habitations
précaires et des bidonvilles, les problèmes soulevés par nos interlocuteurs ont
trait au fait qu'ils ont été «exclus» du bénéfice d'un appartement neuf, sans
raison valable, feront-t-il savoir. Et d'expliquer que parmi les relogés au nom
de la délocalisation de leurs sites respectifs, figurent beaucoup d'étrangers
qui se sont faufilés et ont bénéficié de logements au détriment d'authentiques
et anciens habitants grâce à la complicité de membres des comités de quartiers.
C'est
ce que feront valoir, notamment, les représentants de la rue des Maquisards et
du bidonville de Fellahi 1. «A chaque fois on nous dit de introduire des
recours, mais cela fait des mois qu'on l'a fait et ce sont les réponses qui se
font toujours désirer», lanceront-ils dépités. Devant la daïra où il y avait
foule, seuls un petit groupe de citoyens a réussi à entrer, les autres ont
finalement été dispersés par la police.