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L'Organisation
internationale de défense des droits de l'Homme ?Amnesty International' a
tancé, hier dimanche dans un communiqué, le chef du gouvernement Abdelmalek
Sellal, sur le « gel » de l'adoption par le Sénat (Conseil de la Nation) du
projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes.
Dans une lettre transmise à M. Sellal, publiée sur le site de l'Organisation intitulée : « Violences sexuelles : Les Excuses, ça suffit ! », Amnesty estime que « les violences du genre, y compris les violences sexuelles, sont des violations des droits humains, touchant à l'intégrité physique et psychique des femmes et des jeunes filles ». Ainsi, elle rappelle, au Premier ministre, que « le projet de loi sur les violences, faites aux femmes, adopté par l'Assemblée populaire nationale, en mars 2015, n'a toujours pas été adopté par le Conseil de la Nation ». Elle ajoute : « malgré nos réserves sur la clause qui prévoit l'arrêt des poursuites judiciaires, en cas de pardon de la victime, exposant ainsi les femmes à un risque accru de violence et de coercition pour qu'elles retirent leur plainte, ce projet de loi représente une avancée positive pour la protection des femmes et des jeunes filles, contre les violences ». A l'APN, et à la veille de la célébration du 8 Mars, les députés avaient adopté, non sans mal, ce projet de loi qui criminalise les violences et les voies de faits contre les femmes. En fait, ce projet de loi a amendé et complété l'ordonnance n°66-156, portant Code pénal relatif aux violences faites aux femmes. Mais, il a été adopté après de vifs débats, au sein de l'hémicycle. Ce nouveau projet de loi criminalise, en fait, et durcit les sanctions contre tout acte de violence, physique ou non, contre la femme. En dépit d'une vive opposition, dont celle de l'Alliance de l'Algérie Verte, le projet de loi est, quand même, passé, difficilement, certes. Il aura fallu pour cela que le ministre de la Justice Tayeb Louh, lui-même, descende dans l'arène pour défendre l'adoption de ce projet de loi, qui fait partie, en fait, de l'arsenal juridique des réformes, dans le secteur de la Justice. Mais, après, plus rien. Selon des indiscrétions, ce projet de loi serait « bloqué » au Sénat. Amesty appelle, ainsi, le Premier ministre « à prendre toutes les mesures nécessaires pour que ce projet de loi soit adopté dans les plus brefs délais », ajoutant que « nous vous demandons, également, d'adopter une législation qui pénalise la violence contre les femmes, sous toutes ses formes, ainsi que des mesures permettant d'améliorer l'accès des victimes à des soins médicaux et des services de soutien adéquats. Selon les données récentes de l'Observatoire algérien de la femme, quelque 7.000 cas de violence ont été recensés, en 2014, à travers le territoire national, par les services de police. Pour autant, ce chiffre ne représente, selon la directrice de l'Observatoire algérien de la femme Mme Chafia Djafri, que la partie visible de l'iceberg, plusieurs femmes violentées, refusant de porter plainte ou se confier aux associations d'aide aux femmes en détresse, par peur des représailles. Selon des estimations, les femmes violentées, à quelque degré que ce soit, seraient plus de 100.000 en Algérie. |
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