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Alors
que tout le monde s'attendait à ce que le secteur de l'Education nationale
fasse le bilan de sa première année estampillée Benghebrit, voilà qu'une
stérile polémique secoue la torpeur estivale. Une histoire de rumeur selon la
ministre, une histoire de principe selon le courant islamo-conservateur mais
qui a le don de déchaîner des passions, exacerbant des tensions inutiles et
alimentant une chronique nationale qui n'en avait pas besoin. Le timing est
mauvais, l'idée est mauvaise et l'initiative du ministère, si initiative
existe, est mal venue à la lumière d'un bac mouvementé avec des erreurs de
casting et des justifications approximatives.
Qu'on défende la ministre de l'Education parce qu'elle est attaquée par des partis politiques, qui ne doivent leur existence qu'à leur degré d'à-plat-ventrisme, serait une erreur puisqu'il faut s'attaquer aux problèmes de fond que charrie l'école de Benghebrit et de ses prédécesseurs. Pour le moment, la ministre n'a pas fait ses preuves, n'apportant aucune solution dans le secteur, pris en otage par des syndicats de plus en plus influents dans la vie du secteur. Au lieu de trouver les solutions idoines à l'école, on ne trouve pas mieux que d'alimenter des foyers de tensions aussi stériles qu'inutiles, autant de fausses pistes pour faire oublier le naufrage de l'Education en Algérie. Celle à qui on donnait du crédit pour au moins apporter un sang nouveau au secteur n'a fait que perpétuer les conflits latents entre tutelle et partenaire social. Le règne de Benghebrit 1er n'aura été finalement que celui d'un bras de fer précipitant des milliers d'élèves dans un été de doutes. L'année de Benghebrit aura été celle des désillusions, des promesses et des décisions aussi controversées que hasardeuses. Ce énième épisode sur l'enseignement des langues dialectales, même si la marche arrière enclenchée veut qu'il ne soit qu'une rumeur alimentée par les milieux conservateurs juste pour faire barrage aux recommandations de la Conférence nationale sur l'éducation, renseigne sur le degré de cette déliquescence d'un secteur malade, gangrénant toute une société. Certes, la ministre se défend, mais qu'elle aille au bout de ses convictions et qu'elle ait le courage de réformer en profondeur un système obsolète, miné par des idées aussi rétrogrades que dangereuses. Qu'on supprime des matières superflues comme la philosophie ou les sciences islamiques dans le bac filière sciences ou mathématiques et qu'on s'en tienne à l'essentiel. Alors qu'à l'étranger, dans les pays scandinaves qu'on ne peut accuser de faire dans le populisme, on réfléchit de plus en plus à alléger les programmes scolaires dès le primaire, en Algérie on trouve encore le moyen d'alourdir les cartables des élèves. A quand un chiropracteur à la tête de l'Education nationale ? |
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