Derrière
les façades des immeubles de la très «standing» cité des ?'138 logements AADL''
qui fait la renommée du nouveau centre-ville d'Imama, dans la commune de
Mansourah, se cachent bien des malfaçons.
C'est
ce que l'on pourrait appeler la partie cachée de l'iceberg. Cet ensemble
immobilier de Rez-de-chaussée + cinq étages a été inauguré le 12 octobre 2008
par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ses appartements de
type F4 et F3 avaient été respectivement cédés pour la coquette somme de 170
millions et 140 millions de centimes l'unité. Mais à y regarder de plus près,
cette grande cité AADL, qui a mis du baume dans le cœur des bénéficiaires le
jour de leur emménagement, présente d'énormes malfaçons de fissures et trous
sur les toitures, loggias et murs intérieurs et extérieurs des bâtisses,
d'infiltrations d'eau dans les caves des immeubles, de fuites d'eau des
colonnes montantes d'adduction d'eau potable, d'humidités capillaires et de
l'insuffisance de l'isolation thermique sans que personne donne vraiment
d'explication. Les locataires ou propriétaires de ce projet immobilier de
l'AADL sont nombreux à se plaindre de toutes sortes de problèmes constatés dans
leurs logements et immeubles? « Nos appartements risquent de s'écrouler, si
rien n'est entrepris pour juguler la remontée des eaux qui inondent les caves
des immeubles constituant cette nouvelle cité. En 2008, nous avons vécu
l'octroi de ces logements par l'Agence nationale de l'amélioration et du
développement du logement comme une bénédiction, mais depuis le jour où nous
avons mis le pied, une malédiction s'est abattue sur nous. Ça fait sept ans et
les choses vont de mal en pis, ça ne s'arrange pas, pourtant nous avons alerté
tout le monde sur ces disfonctionnements. Récemment, le directeur régional de
l'AADL d'Oran, chargé de la maintenance, s'est déplacé sur les lieux. Il nous a
promis d'envoyer en urgence un équipement pour débarrasser les eaux des caves,
pour procéder ensuite à des travaux de maintenance et de réparation de toutes
les fissures et irrégularités, mais depuis, personne n'est revenu pour nous
voir. L'on ne comprend pas pourquoi ? Pourtant nous nous acquittons
régulièrement des frais d'entretien et de maintenance à l'AADL qui s'élèvent à
2.500 DA par mois et ce, en plus du loyer que nous versons mensuellement à
cette agence », affirment samedi dernier plusieurs d'entre eux. Un locataire de
ce quartier, Omar Brixi, nous emmène dans les sous-sols d'un immeuble. « Regardez,
il y a presque 3 mètres d'eau dans les caves des immeubles. Ces eaux
proviennent des fuites de la tuyauterie du réseau intérieur de l'AEP. Cette
pompe, nous l'avons achetée tout seuls pour évacuer les caves gorgées d'eau ».
Le locataire nous montre aussi de très larges fissures qui lézardent presque
toutes les façades des immeubles et les moisissures apparues sur les parements
des murs, le papier peint qui se décolle? « C'est humide. Ces eaux peuvent même
nuire à l'ossature des bâtiments», dit-il agacé par tous ces problèmes.
D'autres locataires sont moins soucieux que lui des eaux dans les caves. Mais
pointent d'autres problèmes : « Les balcons et les parements des murs
extérieurs des bâtiments s'effritent et des blocs de ciment se détachent des façades.
C'est des immeubles tout neufs, mais ils subissent beaucoup de désordres. Les
ferraillages des ouvrages en béton armé commencent à apparaître », lâchent-ils.
Vendredi et samedi derniers, tous les locataires se sont réunis pour dénoncer
des faits récurrents, dont ils se plaignent depuis plusieurs mois maintenant
auprès des responsables locaux et régionaux de l'AADL. « Le directeur régional
est venu d'Oran ce dimanche. Il nous a promis de nous envoyer une pompe et de
remédier à ces anomalies. On verra bien ses promesses. Nos bâtiments sont mal
entretenus et notre cité est mal sécurisée et ce, malgré la présence d'un
gardien affecté par l'AADL à notre cité mais qu'on ne voit que rarement »,
ajoutent-ils. Certains locataires dont la grogne augmente de plus en plus
affirment : « Le désintérêt et l'abandon des responsables de l'AADL nous
irritent de plus en plus. Devant cette situation, il est évident que nous
allons porter l'affaire devant les tribunaux et demander des dommages-intérêts
pour réparer le préjudice que nous avons subi du fait de ces défaillances et
ce, conformément à la responsabilité contractuelle et la garantie décennale
prévues par la loi », s'emporte un membre de l'association des locataires des
sites de l'AADL de Tlemcen.