|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« Le projet des forêts récréatives est actuellement
au stade de l'étude d'orientation », a fait savoir le wali, interrogé, à ce
sujet, par ?Le Quotidien d'Oran'. Les pouvoirs publics locaux veulent aller de
l'avant, mais avec lucidité et pondération, dans cette « nouvelle » expérience.
Disposer d'un arsenal législatif complet, y compris le régime juridique et les textes d'application de décrets exécutifs, ne suffit pas pour concrétiser, avec succès, un dispositif. Encore faut-il savoir faire preuve de bonne gouvernance (locale, quand il s'agit d'une démarche, à l'échelle de la collectivité) et mettre au point une stratégie intelligente. Il semble que la wilaya d'Oran a, déjà, fait le plus dur, dans cette démarche: créer un consensus social autour de ce projet. Annoncé (par des sources officieuses locales), au pire des moments, dans un contexte politico-médiatique marqué, alors, par l'histoire d'interdiction de la concession des plages, qui avait pris les relents d'une vraie campagne « anti-concession », menée par l'Intérieur pour rétablir l'accès et le droit de jouissance, libres et gratuits, pour les citoyens, sur cet espace public, le projet de mise en concession des forêts récréatives, à Oran avait, on s'en souvient, provoqué une levée de boucliers, chez certaines associations «vertes». On entrevoyait, entre les lignes fines de cette annonce, des arrière-pensées de privatisation du domaine forestier, péri-urbain notamment, à des fins inavouées. En clair, on voyait venir, à pas feutrés, une «bétonisation» dévoratrice, sous l'étendard caché de la promotion immobilière. Or, ce temps de suspicion est révolu, à la faveur d'une série de rencontres tenues, à partir de différentes tribunes (conseil de l'Exécutif, session APW, audiences accordées aux représentants des associations, à caractère écologique, en premier lieu, entre autres), par le chef de l'Exécutif et le président de l'APW, où des précisions et des éclairages ont été apportés, sur ce dossier. Mieux, bon nombre d'associations qui étaient hostiles -en connaissance de cause ou pas- à la concession des forêts récréatives, sont devenues partie prenante, dans le processus, à travers notamment, leur consultation dans le choix des sites proposés à la consultation, par la commission mixte mise en place à cet effet, par le wali. Ce dernier indique, à ce propos, que « les sites proposés, au nombre de 16, font partie de sections forestières à densité de bois très faible, situés en périmètre urbain ou sub-urbain et non pas à l'arrière-fond dense et touffu du patrimoine forestier de wilaya, totalisant en tout et pour tout 233 ha, sur les 41.302 que compte le territoire local», soit un maigre «ratio» de 0,56%. Pour sa part, le conservateur des Forêts, Bouziane Abdelkrim, qui préside, de par son poste, le secrétariat de ladite commission, précise que «conformément au décret exécutif n°06/386, daté du 19 octobre 2006, fixant le régime juridique de l'autorisation d'usage pour les forêts récréatives ainsi que les conditions et les modalités de son octroi, et suite à la parution de la circulaire interministérielle n°156, du 10 février 2015, relative à la mise en application du décret en question, le wali a mis en place une commission chargée de choisir des sites à proposer, composée de membres de l'APW, des directeurs de l'Environnement, du Tourisme, ainsi que des instances locales des APC et des daïras et de la société civile. Cette commission a dressé une liste de 16 forêts récréatives à proposer». Il s'agit, selon le même responsable, des forêts de Aïn Franine (5 ha) et Bir El-Djir (15 ha), Montagne des Lions (10 ha), Hassi Ben Okba (17 ha), forêt d'El-Kerma, côté Aéroport (16 ha), El-Kerma côté show-rooms (16 ha), forêt d'Es Sénia (10 ha), forêt de Ras El-Aïn, à Gdyel côté carrières (18 ha), Plateau Moulay Abdelkader I, à Arzew (30 ha), zMoulay Abdelkader II, à Arzew également (5 ha), forêt Medabra à Mers El-Hadjadj (15 ha), Madagh à Aïn El-Kerma, côté rivage (11 ha), côté Sidi Cheikh (19 ha), Msila (10 ha), Aïn Khadidja, à Mers El-Kébir (20 ha), Sidi Ghanem, Tafraoui (16 ha). Le premier forestier de la wilaya d'Oran fait savoir, en outre, qu'en raison de l'indisponibilité de fonds, dans son département, il a été décidé de confier la confection des études d'orientation, pour chaque forêt, par le biais des communes, territorialement compétentes, sur la base d'un cahier de charges qui leur a été remis, élaboré avec le concours d'un BET spécialisé. Après l'élaboration de ces plans d'études orientées, les sites retenus seront soumis à l'approbation de la commission et un appel de manifestation d'intérêts sera lancé, à destination des concessionnaires. Le prix de concession étant défini par voie réglementaire, selon un nombre de paramètres. La procédure de sélection des soumissionnaires sera finalisée par la remise d'une décision d'attribution, à titre de concession, par le wali (par ailleurs président de la commission), et ce, pour un usage destiné à la récréation, la détente, les loisirs et l'éco-tourisme. Le conservateur des forêts souligne, par ailleurs, que « tant pour les forêts récréatives déjà aménagées que pour celles, non encore aménagées, le bénéficiaire d'une autorisation, va être tenu, selon des modalités précisées par le cahier des charges particulier, de contribuer, dans le périmètre objet de l'autorisation, à la prise en charge totale ou partielle des actions comme l'entretien des ouvrages destinés à la protection des forêts (pistes, points d'eau, postes de vigie, tranchées pare-feux), l'entretien des ouvrages de défense et restauration des sols, situés l'intérieur de la forêt, le repeuplement du boisement forestier, etc. » |
|