Connu pour son
franc-parler, le président du syndicat national des marins-pêcheurs de l'UGCAA,
M. Hocine Bellout, vient encore une fois de monter au créneau pour montrer du
doigt certains mandataires spéculateurs qui ont réussi à booster les prix du
poisson bleu qui ont connu dernièrement une baisse importante. M. Bellout a
affirmé que le trimestre juillet-août-septembre est considéré comme la saison
de l'anchois. ?'Cette année, grâce à la baraka divine le marché a été
littéralement inondé de grandes quantités d'anchois réduisant le prix au tiers de
son cours habituel, passant de 450 à 150 DA le kilo seulement''. Il a précisé
cependant que cette aubaine qui a profité au consommateur n'a pas duré
longtemps après la réaction des spéculateurs qui n'ont pas admis la réduction
de leur gain. ?'Ils ont débrayé durant trois jours pour faire grimper les prix,
certains ont eu recours à d'autres artifices en rejetant carrément le poisson
pêché pour sevrer le marché et juste après les prix sont repartis à la hausse
atteignant jusqu'à 450 DA le kilo'', a-t-il affirmé. Pourtant selon l'orateur,
au centre du pays et à l'ouest, malgré des prix bas, 70 DA le kilo d'anchois à
Ghazaouet et 150 DA/kg à Alger et Tipaza les pêcheurs n'ont pas arrêté le
travail. Le président des marins-pêcheurs a tenu par ailleurs à attirer l'attention
des consommateurs sur une pratique qui tend à se développer chez certains
poissonniers qui profitent de l'ignorance des consommateurs en leur fourguant à
la place de la sardine un tout autre poisson nocif, un genre d'allache couplé
avec le saurel, interdit à la vente car à l'origine de diarrhée et de fièvre,
se demandant où sont les services de la DCP, les services vétérinaires et les
gardes-côtes ? Le manque de pêcheries contribue à l'anarchie qui sévit en
matière de commercialisation du poisson. ?'A Skikda, pour ne citer que cet
exemple, cela fait 25 ans que la pêcherie est fermée. L'ex-wali a quitté Skikda
sans tenir sa promesse de la rouvrir, les élus qui se sont succédés à la tête
de l'APC de Skikda n'ont pas fait mieux de leur côté''. Abordant le cas du port
de Stora, il a déploré que les égouts continuent d'être déversés directement
dans ses eaux entraînant leur pollution et donnant une odeur particulièrement
nauséabonde. Au sujet des caisses en bois, elles sont toujours utilisées malgré
leur interdiction par décret.
«Les caisses en
bois sont de véritables lits microbiens, assène-t-il, elles traînent
anarchiquement devant les poissonneries à même les trottoirs, en contact avec
les poubelles et les eaux d'égout pour être rembarquées le lendemain à bord des
chalutiers pour recevoir le poisson pêché. Imaginez les conséquences sur la
santé humaine découlant de ces pratiques !...»