L'aéroclub
de Tiaret est en congé forcé et pour cause. Touché par une opération de
maintenance (grande visite), les quatre aéronefs, 2 Zlin 42, un Zlin 43 et un
ULM (ultraléger motorisé) sont cloués au sol depuis plusieurs mois. En proie à
de grandes difficultés financières, l'aéroclub, jouissant du statut d'une
association à caractère social, n'a pas les moyens d'assurer la maintenance des
avions, deux biplaces et un quadriplace, faute de quoi, le certificat de
navigabilité n'est pas délivré. Parmi les plus anciens du pays et l'un des
rares encore en activité à l'échelle nationale, l'aéroclub de Tiaret, en dépit
de la modicité de ses moyens, continue à former des pilotes privés d'avion
(PPL/A), en collaboration avec la direction de l'aviation civile relevant du
ministère des Transports. Vingt-cinq (25) élèves pilotes, issus de plusieurs
wilayas du pays, ont passé avec succès l'épreuve théorique en février dernier,
mais se retrouvent privés de cours pratiques à cause du blocage de
l'autorisation de vol des aéronefs. Véritable école de formation depuis les
années soixante, de nombreux pilotes ont été formés, sous la houlette du pilote
instructeur Benaouali Aoued, appuyé par des experts de la direction de
l'aviation civile et de la météorologie au ministère des Transports. Réputé
pour avoir formé des pilotes, devenus plus tard des commandants de bord à Air
Algérie et dans plusieurs compagnies étrangères, l'aéroclub de Tiaret lance un
SOS pour ne pas mettre la clef sous le paillasson. «Malgré le manque de moyens,
l'aéroclub continue à fonctionner pour former les stagiaires et entretenir les
aéronefs et le matériel grâce à l'aide précieuse des autorités locales et des
mécènes, nous ne pouvons plus assurer la maintenance de nos avions faute
d'argent», alerte le pilote instructeur, Benaouali Aoued, qui assure en même
temps la présidence de l'association. Implanté au sein de l'aéroport
Abdelhafidh-Boussouf d'Aïn Bouchekif, l'aéroclub de Tiaret, créé à l'aube de
l'indépendance, compte se tourner vers des vols en ULM, jugé peu coûteux,
comparés aux vols de formation des élèves pilotes en monomoteur, gourmand en
carburant et à la maintenance très chère.