« La liaison autoroutière (en cours de réalisation) reliant le port d'Oran à l'Autoroute Est-Ouest, n'est pas une desserte réservée au trafic de poids lourds. Elle fait partie du réseau routier de la wilaya et est dédiée à tous les usagers, particuliers compris, s'entend ». La directrice des Travaux publics (DTP) de la wilaya, Djamila Belmegdad, tire au clair la vocation -nuancée par la définition du projet en soi- de cette connexion routière. En effet, l'intitulé du projet, « la pénétrante du port » en l'occurrence, ajouté au thème de « poids lourds » qui revient en boucle, dans la communication -aussi bien institutionnelle que médiatique- traitant du sujet, ont laissé croire, pour beaucoup, qu'il était question d'un itinéraire commercial réservé, exclusivement, au transit de marchandises entrant et sortant du port. Beaucoup d'Oranais, en tout cas, ne percevaient ce méga-projet d'infrastructure routière que sous l'angle étroit du contournement du flux des containers pour décongestionner le centre-ville?Ce qui n'est pas mal déjà. En d'autres termes, on pensait, à tort, que cette autoroute, côtoyant la mer, une fois achevée et mise en service, ne sera pas autorisée à la circulation des automobilistes. La DTP, partenaire pour la phase étude du maître d'ouvrage l'ANA (Agence nationale des autoroutes), précise donc que ce lourd investissement, sous forme de liaison autoroutière de 26 km, pour un coût de 48 milliards de DA rien que pour la 1re tranche de 8,27 km, « appartient à tout le monde », et ce, « sans aucune restriction d'accès ». Bien entendu, l'accès à l'enceinte portuaire est réglementé et demeure du ressort des services compétents (la police et l'Entreprise gestionnaire, l'EPO), et de ce fait, des postes de police seront mis en place au terminal, point d'entrée au port commercial, via la nouvelle pénétrante autoroutière.

A partir de quel point, les usagers pourront emprunter cette future voie expresse, contournant la ville et débouchant sur la bretelle autoroutière Est-Ouest, à hauteur d'El-Kerma ? La DTP indique que cela sera possible à partir d'une voie d'accès à hauteur du rond-point du Centre d'affaires « Four Points by Sheraton », sur le Boulevard du 19 mars, appelé communément : « Route des Falaises ». Pour ce faire, une bifurcation, en pente, déjà existante sera élargie en double voie pour communiquer avec la pénétrante autoroutière du port, explique la même responsable. Une légère petite opération, du reste. Au sujet d'éventuelles contraintes qui persisteraient et qui seraient de nature à ralentir -sinon mettre à l'arrêt par endroits- le chantier dont le coup d'envoi avait été donné, pour rappel, le 10 novembre 2014, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la même source fait savoir qu'« aucune contrainte ne se pose actuellement », ajoutant que « les travaux se poursuivent à une cadence soutenue ».

On sait qu'au moins un particulier s'était manifesté, en cours des travaux, se prévalant d'un prétendu titre de propriété d'une parcelle de terre agricole située sur le tracé de l'autoroute. Mais l'enquête diligentée sur ordre du wali a montré que « ce citoyen n'avait aucun document administratif à l'appui et qu'il exploitait ce terrain de façon tout à fait informelle et clandestine », selon une source officielle de la wilaya, qui indique que « le concerné s'est d'ailleurs rendu à l'évidence et a évacué les lieux ». On informe, de même source, que dans le feu de l'action d'ouverture d'un tronçon du chantier, par le groupement algéro-turc ?Engoa-Makyol', une quinzaine de constructions illicites ont été érigées, du jour au lendemain, sur les lieux. « Ces individus ?risque-tout' ont poussé l'audace jusqu'à monter de toute pièce, à la faveur de la nuit, des garages à bateaux, simulant l'exercice du métier de marin-pêcheur, pour réclamer indemnisation en espèce ou par un terrain de remplacement. Naturellement, aucun d'eux ne s'est manifesté après la démolition à ras-terre de ces baraques », confie un responsable de la wilaya.

Après quoi, le chantier a poursuivi son petit-bonhomme de chemin. En fait, l'objectif principal, visé par ce projet structurant, c'est la création d'un « lien autoroutier efficace et alternatif à la route du ?Ravin blanc' et la voie expresse », qui auront atteint, en 2020, des saturations de 200 %, selon les prévisions de l'étude réalisée par le BET « Groupe SMI Canada ». Ce projet qui entre dans le cadre du programme national des pénétrantes autoroutières et suivant le schéma directeur routier et autoroutier à l'horizon 2025, est scindé en 3 sections. La 1re section (celle qui est en cours) concerne la réalisation d'une liaison autoroutière reliant le port et la 1re Rocade-sud, au carrefour Canastel (sur 8 km). La 2ème section consiste en la mise à niveau de la 1re Rocade-sud, entre le carrefour Canastel et l'échangeur de la RN-4 (sur 10 km). Quant à la 3ème section, elle concerne la mise à niveau de la RN-4, de l'échangeur de la 1re Rocade-sud jusqu'à la bretelle autoroutière d'Oran, à hauteur du marché de gros d'El-Kerma (sur 8 km).

Les travaux de réalisation de la 1re tranche ont été confiés à l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa) et à la société turque Makyol pour un délai d'exécution de 30 mois, tandis que le marché de la 2ème tranche, prévue pour 18 mois, n'est pas encore attribué. Le tracé de la 1re section comprend une route en digue (sur 1.630 m), une tranchée couverte (sur 1.306 m, une section route (sur 2.514 m, un viaduc (sur 2.514 m et un tunnel (sur 1.550 m).