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![]() ![]() ![]() ![]() Bouteflika a
procédé, ce jeudi, à un mini remaniement ministériel, un peu plus de deux mois,
seulement, après la grande lessive de mai. Quatre départements sont concernés
et plusieurs interrogations s'imposent. Le plus notable dans ces changements
est celui du limogeage du ministre du Commerce, Amara Benyounes. Un fidèle
d'entre les fidèles, qui quitte, ainsi, le gouvernement à la surprise générale.
Le président-fondateur du MPA, un parti satellite qui fait du programme de
Bouteflika un sacerdoce, se voit éjecté de son ministère, quelques jours,
seulement, après avoir donné une interview à un journal, en ligne, où il ne
donnait, nullement, l'impression d'être sur le départ. Les observateurs lieront
ce changement aux difficultés relationnelles entre Benyounes et le Premier
ministre, rendues publiques par l'affaire de la libéralisation de la vente des
boissons alcoolisées. Un dossier qui a poussé Sellal à discréditer son
ministre, alors attaqué par les milieux islamo-conservateurs. Si le limogeage
de Benyounes répond à cette logique, tout porte à croire que le gouvernement
vient de céder du terrain devant ces derniers, en recentrant sa politique. Un
gage de bienvenue pour le retour au giron de certains partis islamistes qui y
verraient un signe de bonne volonté de l'Etat, pour accélérer la construction
du Pôle politique autour du Chef de l'Etat, évoqué par Ouyahia. L'autre lecture
de ce soudain lâchage est liée à la volonté affichée, publiquement, par le
désormais ex ministre du Commerce à déclarer la guerre aux importateurs
frauduleux. De Tizi Ouzou, il avait parlé de son intention de publier la liste
de tous les importateurs algériens. Une première dans un pays où ce segment
d'activité reste, étroitement, lié à des lobbies puissants. Evoquant, encore,
cette question de lobby, des observateurs imputent ce limogeage à ce que
Benyounes aurait touché à des intérêts français, en déclarant, notamment, le 21
juin dernier, que «le gouvernement algérien n'était pas au courant du contenu
du projet d'implantation d'une usine Peugeot en Algérie.». Il sera repris,
moins de 24 heures, plus tard, par son collègue de l'Industrie, Abdesselam
Bouchouareb, qui le contredit, publiquement, en affirmant que le projet du
constructeur français avance bien. On soupçonne, encore, Benyounes d'être
derrière la fuite d'un rapport accablant, sur Renault et Peugeot, accusés
d'optimisation fiscale. Le nom de son remplaçant est en soi une surprise, là
encore, puisqu'il s'agit d'un retour, 20 ans après, à la tête du ministère du
Commerce. Belaïb Bakhti, puisque c'est de lui qu'il s'agit, avait, déjà, occupé
le poste, en 1997, alors nommé par Liamine Zeroual.
L'ex porte-parole du RND qui avait joué un rôle-clé dans la destitution de Ouyahia est, ainsi, le nouveau ministre du Commerce. Sur son bureau, des dossiers d'actualité comme celui de l'assainissement de l'importation, défendu par Sellal himself. Si le départ de Khomri était attendu, puisque l'homme est absent pour cause de maladie, son remplaçant El Hadi Ould Ali, ex-directeur de la Culture de la wilaya de Tizi Ouzou, à la tête du département de la Jeunesse et des Sports laisse également, perplexes les observateurs. Il s'était surtout fait remarquer, en tant que directeur de campagne de Bouteflika, dans la wilaya, lors des deux dernières élections présidentielles. Sid Ahmed Ferroukhi se retrouve à la tête du ministère de l'Agriculture et du Développement rural englobant de fait celui de la Pêche, dont il détenait le portefeuille, depuis mai 2015. Il remplace Abdelkader Kadi qui avait déjà été éjecté, auparavant, du ministère des Travaux publics et nommé wali de Tipaza. |
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