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Candidature d'Oran pour les JM 2021 : L'Algérie se serait assuré la majorité des voix des 22 pays méditerranéens

par Houari Saaïdia

« On n'est pas dans (un remake de) l'histoire de la CAN 2017. Soyez-en certains !». Avec son habituel franc-parler, Mustapha Berraf, président du COA, bien infiltré dans les rouages des milieux sportifs internationaux, a balayé d'un revers de la main les appréhensions laissant planer, à J-36 du jour de la sentence qui sera rendue le 27 août, à Pescara (Italie), le spectre du scénario catastrophe -dont l'effet douloureux n'est pas près de s'estomper- qui a vu l'attribution de la 31ème édition de la CAN, au Gabon, aux dépens de l'Algérie, en dépit d'une campagne politico-médiatique orchestrée, alors par l'ex ministre des Sports, avec le concours actif de personnalités du Sport algérien, Mohamed Raouraoua compris, et dont les assurances étaient telles qu'on pouvait dormir sur ses deux oreilles, tant la cause semblait être acquise d'avance. Ce même Berraf qui avait prédit, avec une bonne longueur d'avance, que la CAF allait confier l'organisation de la CAN-2017 au Gabon, a tenu à rassurer, d'un ton, on ne peut plus confiant : «Nous avons la parole et l'engagement de hauts responsables, dignes de ce nom, (pour voter ?Oran' lors des élections de la ville hôte des JM-2021). Ce sont des hommes parfaitement sérieux et crédibles. S'ils vous disent «non», et bien c'est «non», et s'ils vous disent «oui» et bien c'est «oui»... Sur la base de ces promesses, ainsi que sur la base du bien-fondé et de la solidité du dossier d'Oran, notre ville a plus de chances pour accueillir les Jeux méditerranéens 2021», a déclaré, hier, mardi, à Oran, le président du COA, invité du Forum du journal ?Ouest Tribune'.

Oran a toutes les chances d'abriter les Jeux méditerranéens 2021, a estimé le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf. A l'évidence, dans un souci de discrétion mais, également, d'obligation de réserve et d'esprit sportif, M. Berraf n'a pas indiqué le nombre de voix «pour» déjà acquises, mais il a laissé entendre que la majorité des 22 pays méditerranées sont favorables à la postulation d'Oran et qu'ils glisseront, sans aucune surprise, un bulletin ?Oran' dans l'urne, le 27 août, à Pescara. Il a, en revanche, clairement, souligné que «la plupart des Comités olympiques ont exprimé leur soutien à la candidature d'Oran pour ces jeux, après avoir été convaincus de l'importance des moyens dont dispose cette métropole algérienne et des préparatifs pour cet événement». S'efforçant tout au long de la cérémonie à rester neutre et à équidistance entre l'Algérie et la Tunisie, à ne laisser échapper aucun signe ostensible ou allusif qui trahirait son «penchant» pour l'un ou l'autre, des deux candidats à cet évènement sportif, Denis Massiglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a laissé, malgré lui, transparaître sa légère inclinaison du côté Oran, qui est, à ses yeux, «une des rares villes chargées d'histoire et qui incarne un vrai état d'esprit méditerranéen, outre le fait qu'elle présente l'avantage d'avoir, déjà, mis en route tous les projets d'infrastructures et de logistiques inhérents à ces joutes». Le «patron» du Sport français, ancien athlète de haut niveau, à la tête d'une haute délégation du CNOSF, en mission à Oran, dans le cadre des JM-2021, a néanmoins inséré un message subliminal, dans sa brève intervention : «L'infra, le contingent humain et les moyens, ça ne suffit pas. Encore faut-il compter sur le côté image ouverte, accueillante et olympique de la ville. Et dans ce chapitre-là, je vois que beaucoup d'effort est fait par Oran, avec laquelle j'entretiens un lien passionné».

Même si tous les intervenants institutionnels algériens, wali d'Oran compris, qui se sont succédé au pupitre se sont efforcés de ne se départir d'un iota des principes d'éthique et de sportivité, d'autant qu'il s'agit d'une concurrence «malheureuse que non souhaitée» -pour reprendre Mustapha Berraf- avec des frères et des voisins, il n'en demeure, pas moins, que leurs plaidoyers avaient pour toile de fond, la suprématie d'Oran par rapport à Sfax, en termes d'équipements déjà en cours de réalisation et dont la totalité livrable, au plus tard, courant 2017 (contrairement à Sfax qui plaide avec du virtuel et de pures projections jusqu'à l'heure), ainsi que la prépondérance indiscutable de l'Algérie, s'agissant des moyens financiers, notamment au travers les fonds publics, une bien mince ressource de l'autre côté de la frontière comparée à la trésorerie algérienne.