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Le ministère du Commerce a récemment lancé une large enquête visant à
établir un fichier national des importateurs afin d'assainir cette activité qui
compte près de 43.000 opérateurs, a indiqué le ministre du Commerce, Amara
Benyounes, dans un entretien accordé à l'APS.
L'enquête est menée par la Direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes de ce département ministériel. Elle permettra d'établir un fichier devant identifier les importateurs, la nature de leurs activités (type de produits importés) et leur nationalité. «Nous avons un problème avec certains importateurs. Il existe des importateurs qui ne sont même pas identifiés alors que d'autres, qui ne font pas les opérations d'importation pendant des années, reviennent par la suite», s'interroge le ministre. Ce fichier va également permettre au ministère du Commerce, aux Douanes et à la Direction générale des impôts d'accéder à toutes les informations relatives aux importateurs pour en assurer un meilleur contrôle. Mais vu le grand nombre des opérateurs que compte cette activité, l'enquête pourra durer une année, avance-t-il. TRANSPARENCE DANS L'OCTROI DES LICENCES D'IMPORTATION Interrogé sur la mise en pratique des futures licences d'importation, M. Benyounes fait savoir, tout d'abord, que lors d'une réunion tenue récemment avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ce dernier a particulièrement insisté sur la «transparence» qui doit guider la délivrance de ces licences. La liste des produits soumis à une licence d'importation sera élaborée par un comité interministériel, chargé de délivrer ces licences, qui sera présidé par le département du Commerce, et composé d'autres ministères, dont les Finances, l'Industrie et des Mines, et l'Agriculture et du Développement rural. «Certainement, nous allons commencer par les produits importés qui nous coûtent cher mais ce sont les ministères de l'Industrie et de l'Agriculture qui vont déterminer les produits soumis aux licences», selon lui. Selon M. Benyounes, la priorité d'octroi de ces licences sera accordée aux producteurs qui voudront importer le différentiel non produit localement pour répondre aux besoins des consommateurs: «Quand vous avez une entreprise qui produit en Algérie, elle aura accès aux licences d'importation». L'acte de production sera ainsi l'un des critères essentiels qui sera retenu pour l'octroi de ces licences, permettant d'encourager et de protéger les industries naissantes et d'inciter les importateurs à créer une activité de production. RASSURER LES OPERATEURS ECONOMIQUES Benyounes tient à «rassurer l'ensemble des opérateurs économiques que nous ne sommes en guerre contre personne, que nous n'avons de comptes à régler avec personne et que ces licences sont destinées à mieux gérer et à rationaliser notre commerce extérieur». Il explique que l'Algérie a «perdu près 50%» de ses recettes d'exportation et que par conséquent «nous devons, donc, faire extrêmement attention à la gestion de notre balance commerciale», relève-t-il. En ce qui concerne la durée de la validité d'une licence, M. Benyounes précise qu'il s'agira généralement d'une période variant entre trois (3) et huit (8) ans tel que défini par les principes de l'OMC relatifs à ce dispositif. «Pour nous, ce sera en fonction des évolutions de la production nationale», dit-il. Quant à la tendance baissière de la facture des importations constatée depuis le début de l'année après avoir connu une hausse fulgurante continue, M. Benyounes évoque, entre autres, la mise en place de nouvelles dispositions pour le contrôle de cette activité. «C'est aussi le résultat de travailler en étroite collaboration avec les services des douanes et des impôts. Nous regardons de plus près les importations, nous convoquons même les importateurs et nous lançons des enquêtes», poursuit-il. Selon lui, un certain nombre d'importateurs commencent, grâce à ces dispositions, ?'à appréhender et à réfléchir avant de se lancer dans les opérations d'importation». UN GROUPE DE TRAVAIL CONTRE LA CONTREFAÇON ET LA SURFACTURATION Par ailleurs, afin d'interdire l'entrée sur le territoire national des produits contrefaits qui font généralement l'objet de la surfacturation, un groupe de travail, composé des services des ministères du Commerce et des Finances (douanes et impôts), sera chargé de mettre en place un système de contrôle dans le pays de provenance des marchandises. «J'espère que d'ici la fin de l'année, nous aboutirons au choix d'un certain nombre de bureaux d'expertise internationaux qui vont nous aider à bloquer ces marchandises contrefaites avant qu'elles n'entrent sur le territoire national». Interrogé sur le commerce informel, le ministre fait savoir que de nouvelles dispositions, en discussion actuellement au niveau du gouvernement, seront prises pour résorber ce phénomène. Ces dispositions seront annoncées une fois avalisées par le président de la République, selon M. Benyounes qui admet que le secteur informel est «problématique» en atteignant des «proportions alarmantes» menaçant même l'économie nationale et, parfois, un certain nombre de filières industrielles, «portant une atteinte sévère à la production nationale». Pour le ministre, l'Algérie est doublement perdante face à ce phénomène, et ce, de par la surfacturation en matière du commerce international et de par les produits contrefaits qui menacent l'industrie du pays, sans compter la perte des emplois. |
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