Les travaux d'aménagement et d'embellissement de la ville de Constantine
et ce n'est plus un secret pour personne, ont été faits dans la précipitation ;
la capitale de la Culture arabe de 2015, devant, impérativement, accueillir ses
visiteurs décemment. Il s'agissait beaucoup plus de sauver la face, Constantine
ne devant pas avoir l'air d'un chantier, le 16 avril dernier. Mais les défauts
cachés remonteront à la surface, à la longue. La rue Didouche Mourad, dans la
Casbah, n'est pas, peut-être, le seul endroit à en pâtir, mais sur cette rue,
située en bas de la place ?Si El Houess' (face au palais Ahmed Bey), les eaux
usées remontent à la surface. M. Djelloudi Abdelkrim, qui connaît parfaitement
l'endroit car il y tient un commerce depuis le début des années soixante: dira
: « l'entreprise qui s'est chargée de la pose du nouveau revêtement de la rue,
a remblayé la bouche d'égout et obstruant, complètement , le réseau
d'assainissent de la partie haute, devenu entièrement séparé de celui de la
partie basse, lequel est toujours raccordé à la canalisation principale, située
sur la rue ?19 Juin' (ex-rue de France). Les eaux usées provenant, entre
autres, du café ?Aouati' situé en haut des escaliers sur la place Si El Houess,
ne trouvant plus d'exutoire, remontent en surface, dans cette rue ». Il
ajoutera : « chaque matin et en fin de journée, vous nous verrez occupés, non
pas à ranger nos boutiques mais plutôt à se débarrasser des flaques d'eaux
usées qui s'accumulent sur le lieu ». Sous un soleil de plomb, les jointures
des dalles qui restent très humides, témoignent clairement de la présence d'une
source d'eau permanente, juste au-dessous des dalles de pierre. Les commerçants
et les habitants ne sont pas les seuls à signaler ce défaut ; l'entrepreneur
chargé de la restauration de la vieille Mosquée ?Hassen Bey', située, aussi,
dans cette rue, a tiré la sonnette d'alarme bien avant. « Ces eaux usées
rendront, la construction datant de la période ottomane, encore, plus fragile,
la mosquée n'avait pas à subir d'autres tracas causés par les humains, les
aléas du temps lui suffisaient », nous a-il dit. Le problème étant du ressort
de la DUC, la question a été posée à M. Boutraâ Samir, chef de service
construction qui nous a donné ces précisions : « on s'attendait à une
affluence, sans précédent, de touristes accompagnant l'événement ?Constantine
capitale de la Culture arabe', il fallait faire vite et dégager la ville de ses
chantiers et donner une image appréciable, aux yeux des visiteurs. Si on savait
que cela resterait entre nous, on aurait pris notre temps et le travail aurait
été parfait et personne n'aurait rien à critiquer ». Concernant la rue
Didouche, notre interlocuteur dira « les entreprises chargées par la DUC des
travaux, n'ont pas encore reçu leurs PV de réception, même pas ceux provisoires,
nous avons des retenues qui peuvent aller jusqu'à 15 milliards de centimes, les
malfaçons cachées apparaîtront sûrement avec le temps et on va les régler, au
fur et à mesure, le revêtement au niveau de la rue 19 Juin, a subi déjà des
opérations en ce sens ». Et d'ajouter « on ne pourrait conclure avec précision
l'origine de cette eau, il peut s'agir d'eaux usées, comme il peut s'agir d'une
eau potable provenant d'une canalisation défectueuse, l'équipe technique
tranchera ».