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Un calme relatif
enveloppait hier samedi la vallée du M'zab après plusieurs jours d'une rare
violence, avec un bilan officiel effrayant de 22 morts dont beaucoup par armes
à feu.
Plus, selon des sources locales. Tout paraît figé à Ghardaïa, Berriane et Guerrara, théâtres de violents affrontements communautaires entre mozabites et chaambas. Mais c'est à Guerrara que les affrontements ont été les plus effroyables, avec plusieurs morts et des dizaines de blessés, plus d'une dizaine de maisons de mozabites incendiées, des palmeraies, des édifices publics et des biens également brûlés et vandalisés. Dans la nuit de vendredi, un communiqué de la DGSN annonçait l'arrestation de 30 personnes qui faisaient l'objet de mandats de justice, dont des mandats d'arrêts. Le communiqué de la DGSN ajoute que les services de sécurité ont également saisi «des objets et outils utilisés lors des affrontements sanglants qu'a connus la wilaya de Ghardaïa récemment et qui ont fait plusieurs morts et blessés». Il s'agit, selon la même source «d'armes blanches, de projectiles en fer, d'une quantité d'essence et de bouteilles en verre utilisées pour la fabrication de cocktails Molotov». Par ailleurs, les forces de sécurité déployées à Ghardaïa, à Guerrara et à Berriane «ont intensifié leurs actions à travers un plan sécuritaire comprenant des points de contrôle fixes et des patrouilles mobiles pour l'arrestation des individus recherchés pour trouble à l'ordre public». L'annonce de ces arrestations, dont des leaders de la communauté mozabite, intervient avec le retour à un calme précaire dans les trois agglomérations à majorité mozabite. Les affrontements entre les deux communautés ont, cette fois-ci, franchi un point de non-retour avec l'utilisation d'armes à feu, responsables de presque tous les décès. De dizaines de blessés sont par ailleurs dans un état grave dans les hôpitaux des trois villes, alors que des familles entières sont sans toit, après la destruction de leurs maisons, en particulier à Guerrara, d'où est partie l'étincelle de ces violences. Pour autant, la ville de Guerrara, la plus éloignée de la vallée du M'zab avec ses villes satellites (Berriane, Ghardaïa, Bounoura, Beni Izguen, Daya Ben Dahoua, Melika), a déjà connu il y a quelques années de tels débordements. Mais, sur place, l'ambiance est à la prudence, les activités commerciales étant au ralenti, avec l'absence d'attroupements et une circulation très fluide dans les Ksours. Par contre, un imposant cordon de sécurité a été déployé dans et autour des villes concernés, avec des renforts importants de la gendarmerie et de la police. La vallée du M'zab est en fait depuis mercredi dernier, jour de la réunion d'urgence présidée par Bouteflika, sous la coupe de l'armée qui supervise toutes les actions des forces de sécurité et décide de la marche à suivre en cas de reprise des affrontements. Les forces de l'ordre ayant aujourd'hui la mission principale de faire respecter l'ordre et la sécurité des biens et des personnes, d'empêcher les attroupements, d'exécuter les mandats de justice pour arrêter les auteurs présumés de ces violences. Dépêché jeudi sur place, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui avait annoncé l'émission de mandats de justice contre des individus auteurs présumés de ces troubles, avait lancé que ?'nous sommes tous des Algériens et nous devons vivre ensemble dans la concorde et veiller à la fraternité et le respect d'autrui». Il a également signifié à la société civile et les responsables de la wilaya qu'il veillera à l'application des mesures prises par le chef de l'Etat ?'pour restaurer la sécurité, la paix et la cohésion sociale dans la région de Ghardaïa'', avant d'annoncer que la région a été placée sous commandement de l'armée. Pour autant, personne ne sait, jusqu'à présent, quelles sont les véritables raisons de ce déchaînement de violence dans l'une des régions les plus paisibles du pays. Jusqu'à ces dernières années. De peur de réveiller les vieux démons, personne également n'ose avancer un début d'explication sur ce qui se passe dans cette vallée depuis plusieurs années. La rupture est-elle vraiment consommée entre mozabites et chaambas? L'heure est pour le moment au pansement des blessures, au déblaiement et au nettoyage des villes du M'zab. |
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