La situation
sécuritaire dans la ville de Ghardaïa, qui a renoué avec la violence, fait
réagir les mozabites dans plusieurs wilayas du pays. A Alger, des dizaines
d'habitants d'Oued Mzab se sont regroupés hier pendant quelques heures pour
dénoncer les violences et appeler au retour de la paix et de la sécurité dans
cette région. A Oran, un sit-in des mozabites s'est tenu devant le siège
régional de la télévision algérienne où les contestataires ont scandé de toutes
leurs voix des slogans hostiles à un «plan visant à terroriser la population
civile en instaurant un climat de violence dans la vallée du M'zab». Les
mozabites ont crié à gorges déployées, sous un soleil de plomb, pour le retour
de la paix à Ghardaïa. Ils ont brandi des pancartes où on pouvait lire : «non à
la partition du pays», «non au terrorisme» et «arrêter la violence». La chaleur
suffocante de cette journée du ramadan n'a aucunement dissuadé les
contestataires qui semblaient déterminés à faire porter leurs voix aux hautes
instances du pays. Un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé tout
autour du siège régional de la télévision pour empêcher tout débordement.
A Constantine, les
commerçants mozabites ont gardé rideaux baissés, hier, à travers toutes les
places où ils sont implantés. Particulièrement au centre-ville où les mozabites
avaient gardé leurs commerces fermés avec des pancartes accrochées aux portes
et dont les mots expriment la solidarité et le soutien à la population de
Ghardaïa. « Non à la violence », « pour la paix et la stabilité dans la région »,
pouvait-on lire sur les pancartes accrochées aux portes d'un commerce fermé.
Notons que l'assemblée des notables des sept Ksour mozabites a appelé, hier, à
une grève générale en Algérie. Il est demandé aussi aux commerçants de mettre
une pancarte où il est écrit : «Nous sommes en grève pour dénoncer les
massacres terroristes dont sont victimes les mozabites».