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Les députés ont
exprimé de fortes inquiétudes quant à la loi de finances complémentaire (LFC)
2015 qui devrait voir le jour prochainement. Ils ont regretté le fait que la
LFC soit adoptée par ordonnance, alors qu'elle devait faire, en principe,
l'objet de débat élargi, vu son importance. Naamane Laouar, chef du groupe
parlementaire de l'Alliance verte, a accusé, hier, en marge de la clôture de la
session du printemps 2015, à l'APN, le pouvoir exécutif de vouloir écarter le
pouvoir législatif des décisions stratégiques. Le député de l'Alliance verte a
estimé que cette loi devait être soumise au débat car elle est d'une grande
importance, vu la conjoncture financière pas très rassurante du fait de
l'impact de la baisse du cours du brut sur les réserves de change et sur le
Fonds de régulation des recettes.
Il a estimé en outre que tout le monde sans exception, pourvoir exécutif, législatif, experts, partis politiques, doit contribuer par des réflexions afin de trouver des mesures rigoureuses pour éviter «un retour vers l'endettement». Et d'ajouter «que les prémices d'un retour vers la politique de l'endettement commence à se dessiner, c'est ce qui nous inquiète davantage», a-t-il souligné. Il précise encore «que le président de la République a trouvé des dettes quand il a pris les commandes, et apparemment, il va partir en laissant le pays à nouveau endetté », présage-t-il. Et de souligner le refus de son parti de revenir à la politique de l'endettement par crainte de tomber encore une fois entre les mains de «la mafia mondiale». Enfin, le député de l'Alliance verte a estimé que le pouvoir exécutif n'a pas voulu soumettre cette loi au débat, bien qu'il détient déjà la majorité au parlement «parce qu'à mon avis cette loi contient des mesures inacceptables». Naamane Laouar a rappelé le passage par ordonnance de la loi de finances complémentaire de 2009 dont les conséquences étaient catastrophiques. Et de préciser que le pouvoir exécutif devrait tirer des leçons de ses propres erreurs, mais, regrette-t-il, «on refait toujours les mêmes erreurs et on s'obstine à les refaire». Le député du Parti des travailleurs, Ramdane Taâzibt, a dénoncé une contrainte politique qui empêche de faire passer la loi de finances complémentaire comme projet de loi et regrette le fait qu'elle passe par ordonnance. «Même si l'assemblée vaut ce qu'elle vaut, nous aurions souhaité que la LFC soit présentée comme un projet de loi, pour pouvoir poser les problèmes en toute clarté». Lakhdar Benkhellaf, député du Front pour la justice et le développement, a regretté le fait que les parlementaires apprennent par voie de presse que le la loi de finances complémentaire 2015 devrait passer par ordonnance. Et d'exprimer son scepticisme quant aux solutions prônées par le gouvernement pour une sortie de crise. «Un gouvernement qui a échoué, voire des gouvernements qui se sont succédé et qui ont tous échoué à garantir un développement économique durable pour notre pays, dans une période d'aisance financière». |
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